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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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coussin disposé par son samouraï, et reprit :
    — ... D’après ce que l’on me
dit, mon fils vous doit beaucoup. J’espère que vous me pardonnerez de vous
avoir prié de venir au lieu de me rendre chez vous afin de vous exprimer mes
remerciements.
    Les mains reposant légèrement sur
l’éventail qu’il tenait sur ses genoux, il inclina de manière imperceptible son
front saillant.
    — Je suis honoré d’être
invité à vous rencontrer, dit Musashi.
    Evaluer l’âge de Hōjō
Ujikatsu n’était pas chose facile. Il lui manquait trois dents du devant mais
son teint lisse et frais témoignait d’une détermination à ne jamais vieillir.
La grosse moustache noire, striée de quelques rares fils blancs, avait été
autorisée à déborder des deux côtés pour cacher toutes les rides qui risquaient
de résulter de l’absence de dents. La première impression de Musashi fut celle
d’un homme qui avait beaucoup d’enfants, et s’entendait bien avec les jeunes.
Sentant que son hôte n’y verrait pas d’objection, Musashi alla droit au
but :
    — ... Votre fils me dit que
vous recevez une personne qui me connaît. Qui cela peut-il être ?
    — Pas une, mais deux. Vous
les verrez bientôt.
    — Deux personnes ?
    — Oui. Elles se connaissent
fort bien, et ce sont de bons amis à moi. Je les ai rencontrés par hasard au
château, aujourd’hui. Ils sont revenus avec moi, et quand Shinzō est entré
me saluer la conversation est tombée sur vous. L’un d’eux a déclaré qu’il ne
vous avait pas vu depuis longtemps, et souhaitait vous revoir. L’autre, qui ne
vous connaît que de réputation, a exprimé le désir de vous être présenté.
    Musashi répondit avec un large
sourire :
    — Je crois que j’ai deviné.
L’un est Takuan Sōhō, n’est-ce pas ?
    — C’est ma foi vrai !
s’exclama le seigneur Ujikatsu en frappant son genou de surprise.
    — Je ne l’ai pas revu depuis
que je suis venu dans l’Est, il y a plusieurs années.
    Avant que Musashi eût eu le temps
de formuler une hypothèse sur l’identité de l’autre, Sa Seigneurie lui
dit : « Venez avec moi » et sortit dans le corridor.
    Ils grimpèrent un bref escalier,
et suivirent un long couloir obscur. D’un côté, des volets clos. Soudain,
Musashi perdit de vue le seigneur Ujikatsu. Il s’arrêta et tendit l’oreille. Au
bout de quelques instants, Ujikatsu l’appela :
    — ... Je suis ici, en
bas !
    Sa voix semblait venir d’une pièce
bien éclairée, située de l’autre côté d’un renfoncement du corridor.
    — Compris ! cria Musashi
en réponse.
    Au lieu d’aller droit à la
lumière, il resta où il était. Quelque chose lui disait qu’un danger planait
dans l’obscurité de cette espace extérieur au couloir.
    — Qu’attendez-vous,
Musashi ? Nous sommes par ici.
    — Je viens, répondit Musashi.
    Il ne pouvait répondre autre
chose, mais son sixième sens l’avait averti de se tenir sur ses gardes. Subrepticement,
il revint en arrière d’une dizaine de pas jusqu’à une petite porte qui donnait
sur le jardin. Il passa une paire de sandales, et contourna le jardin jusqu’à
la véranda du salon du seigneur Ujikatsu.
    — Ah ! vraiment, vous
êtes venu par là ? dit Sa Seigneurie en se retournant de l’autre extrémité
de la salle, l’air déçu.
    — Takuan ! appela
Musashi en pénétrant dans la pièce, un radieux sourire aux lèvres.
    Le prêtre, assis devant l’alcôve,
se leva pour l’accueillir. Se revoir – et sous le toit du seigneur Hōjō
Ujikatsu – semblait presque incroyable.
    — Nous allons devoir faire le
point, dit Takuan. Je commence ?
    Il portait ses habituelles robes
de tous les jours. Point de parure, pas même un chapelet. Il avait pourtant
plus d’onction qu’auparavant, la parole plus douce. Tout comme l’éducation
rurale de Musashi avait été effacée par ses tentatives acharnées
d’autodiscipline, Takuan semblait s’être arrondi aux angles, et posséder plus
profondément la sagesse du Zen. A coup sûr, ce n’était plus un jeune homme. De
onze ans l’aîné de Musashi, il frisait maintenant la quarantaine.
    — ... Voyons. Kyoto, n’est-ce
pas ? Ah ! oui, je me souviens. C’était peu avant mon retour à
Tajima. Après la mort de ma mère, j’ai passé un an à la pleurer. Puis j’ai
voyagé un moment, passé quelque temps au Nansōji d’Izumi puis au
Daitokuji. Plus tard, j’ai beaucoup vu le seigneur

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