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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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qui séjournait autrefois chez mon père à Koyagyū ?
demanda Munenori.
    — Oui, répondit Takuan, à la
place de Musashi.
    — Je sais où elle se trouve.
Elle est allée à Koyagyū avec mon neveu Hyōgō pour aider à
soigner mon père.
    Un remarquable expert militaire et
Takuan étant présents, ils auraient pu s’entretenir de stratégie ou discuter de
Zen, se disait Musashi. Munenori et Musashi étant présents, l’on aurait pu
parler sabres. Après avoir adressé à Musashi un signe de tête d’excuse, Takuan
parla aux autres d’Otsū et de ses relations avec Musashi.
    — Tôt ou tard, conclut-il,
quelqu’un devra vous réunir tous deux à nouveau, mais je crains que cela ne
soit pas l’affaire d’un prêtre. Je demande l’assistance des deux messieurs ici
présents.
    Ce qu’il proposait en réalité,
c’était de faire jouer à Ujikatsu et Munenori le rôle de tuteurs de Musashi.
Ils semblaient d’accord pour accepter ce rôle, Munenori observant que Musashi
avait l’âge de fonder une famille, et Ujikatsu déclarant qu’il avait atteint un
niveau d’entraînement satisfaisant.
    Munenori suggérait qu’un de ces
jours, on rappelât Otsū de Koyagyū pour la donner en mariage à
Musashi. Alors, Musashi pourrait s’établir à Edo où sa maison, avec celles
d’Ono Tadaaki et de Yagyū Munenori, formerait un triumvirat du sabre et
introduirait dans la nouvelle capitale un âge d’or de l’escrime. Takuan et
Ujikatsu approuvèrent.
    En particulier, le seigneur
Ujikatsu, vivement désireux de remercier Musashi pour ses bontés envers Shinzō,
le voulait recommander comme instructeur du shōgun, idée que tous trois
avaient examinée avant d’envoyer Shinzō chercher Musashi. Or, ayant vu
comment Musashi avait réagi à leur épreuve, Munenori lui-même était maintenant
disposé à donner son approbation au projet.
    Il y avait des difficultés à
surmonter, l’une étant qu’un enseignant, dans la maison du shōgun, devait
aussi faire partie de la garde d’honneur. Beaucoup de ses membres étaient de
fidèles vassaux des Tokugawa depuis l’époque où Ieyasu tenait le fief de
Mikawa ; l’on répugnait donc à nommer des gens nouveaux, et tous les
candidats étaient examinés avec le plus grand soin. Toutefois, l’on estimait
qu’avec des recommandations d’Ujikatsu et de Munenori, ainsi qu’une lettre de
garantie de Takuan, Musashi serait accepté.
    Le problème, c’était sa
généalogie. Il n’existait pas de document écrit faisant remonter cette généalogie
à Hirata Shōgen, du clan Akamatsu, ni même d’arbre généalogique prouvant
qu’il fût d’une bonne famille de samouraïs. Il n’avait assurément avec les
Tokugawa aucun lien de parenté. Il existait au contraire un fait
indéniable : blanc-bec de dix-sept ans, il s’était battu contre les forces
des Tokugawa à Sekigahara. Il restait pourtant une chance ; d’autres rōnins
provenant d’anciens clans ennemis avaient rejoint après Sekigahara la Maison de
Tokugawa. Même Ono Tadaaki, rōnin du clan Kitabatake, maintenant dans la
clandestinité à Ise Matsuzaka, occupait un poste d’instructeur du shōgun
en dépit de ses relations indésirables. Une fois que les trois hommes eurent à
nouveau pesé le pour et le contre, Takuan déclara :
    — Très bien, alors, recommandons-le.
Mais peut-être conviendrait-il de savoir ce que lui-même en pense.
    La question était posée à Musashi,
qui répondit avec douceur :
    — Proposer cela est aimable
et généreux de votre part, mais je ne suis qu’un jeune homme immature.
    — N’envisage pas la question
sous cet angle, dit Takuan d’un air candide. Ce que nous te conseillons, c’est
d’acquérir la maturité. Veux-tu fonder un foyer, ou as-tu l’intention de faire
indéfiniment vivre Otsū comme elle vit en ce moment ?
    Musashi se sentait pris au piège. Otsū
avait dit qu’elle acceptait de supporter n’importe quelle épreuve ; or,
cela ne diminuerait en aucune façon la responsabilité de Musashi pour tout ce
qui risquait de lui arriver de fâcheux. Une femme avait le droit d’agir en
accord avec ses propres sentiments, mais si cela donnait un mauvais résultat la
faute en retomberait sur l’homme.
    Non que Musashi refusât ses
responsabilités. Au bout du compte, il brûlait d’accepter. Otsū avait été
guidée par l’amour, et la charge de cet amour lui incombait à lui autant qu’à
elle. Néanmoins, il estimait qu’il était

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