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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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des Genji qui avaient pris soin de lui
durant son enfance connurent l’occasion pour laquelle ils avaient prié.
    — J’aurai l’occasion de
dédommager mon grand-père, n’est-ce pas ?
    — Hum... Je crois la chose
possible. Oui, je le crois vraiment.
    Il attira Iori à lui, le souleva
et le tint en équilibre sur ses mains et ses pieds comme un ballon.
    — ... Et maintenant, tâche
d’être un grand homme ! dit-il en riant.
    Iori, qui riait également,
bégaya :
    — Vous... vous êtes un gobe-gobelin,
vous aussi ! Arrêtez ! Vous allez me faire tom-tomber.
    Et tendant la main vers le bas, il
pinça le nez de Musashi.
     
    Le onzième jour, il finit par
cesser de pleuvoir. Musashi brûlait d’être dehors, en plein air ; mais il
fallut attendre encore une semaine pour pouvoir retourner travailler sous un
beau soleil. Le champ qu’ils avaient si péniblement arraché au désert avait
disparu sans laisser de trace ; à sa place il y avait des pierres, et une
rivière qui ne s’y trouvait pas auparavant. L’eau semblait se moquer d’eux tout
comme les villageois s’étaient moqués d’eux. Iori, ne voyant aucun moyen de
regagner ce qu’ils avaient perdu, dit :
    — Cet endroit est sans
espoir. Cherchons ailleurs un meilleur terrain.
    — Non, dit Musashi fermement.
L’eau une fois drainée, ceci ferait une excellente terre de culture. J’ai
examiné l’emplacement sous tous ses angles avant de le choisir.
    — Et s’il tombe encore de
fortes pluies ?
    — Nous nous arrangerons pour
que l’eau ne vienne pas par ici. Nous élèverons une digue d’ici jusqu’à cette
colline, là-bas.
    — Quel travail !
    — Tu parais oublier que ceci
est notre dōjō. Je ne céderai pas un seul pied de ce terrain avant
d’y voir pousser de l’orge.
    Musashi mena sa lutte opiniâtre
durant tout l’hiver, jusqu’au second mois de la nouvelle année. Cela prit
plusieurs semaines de labeur acharné pour creuser des fossés, vider l’eau,
amonceler de la terre afin d’élever une digue, puis la couvrir de lourdes
pierres.
    Trois semaines plus tard, tout fut
de nouveau emporté par les pluies.
    — Ecoutez, dit Iori, nous
gaspillons nos forces pour une entreprise impossible. Est-ce là la Voie du
sabre ?
    Cette question faisait mouche, et
pourtant Musashi refusa de renoncer.
    A peine un mois s’écoula avant le
désastre suivant, une forte chute de neige à quoi succéda un dégel rapide.
Iori, à son retour de randonnées au temple en quête de nourriture, faisait
inévitablement une figure longue d’une aune, car les gens de là-bas le
harcelaient sans merci au sujet de l’échec de son maître.
    Enfin, ce dernier lui-même
commença de perdre courage. Durant deux jours pleins et une partie d’un
troisième, il resta assis en silence à broyer du noir, les yeux fixés sur son
champ.
    Puis, soudain, le jour se fit dans
son esprit. Inconsciemment, il avait tenté de créer un champ bien net, bien
carré, pareil à ceux qui abondent en d’autres parties de la plaine de Kanto ;
or, cela ne convenait pas au terrain. Ici, malgré le caractère plat de
l’ensemble, de légères variations dans la configuration du terrain et la
qualité du sol plaidaient en faveur d’une forme irrégulière.
    — Quel idiot j’ai donc
été ! s’exclama-t-il à voix haute. J’ai essayé de faire couler l’eau là où
je croyais qu’elle devait couler, et de forcer la terre à rester là où je
croyais qu’elle devait rester. Mais ça n’a rien donné. Quoi d’étonnant à
cela ? L’eau, c’est l’eau et la terre, la terre. Je ne puis changer leur
nature. Ce que je dois faire, c’est apprendre à être un serviteur de l’eau et
un protecteur de la terre.
    A sa manière, il s’était soumis à
l’attitude des paysans. Ce jour-là, il devint le serviteur de la nature. Il
cessa de tenter d’imposer sa volonté à la nature, et laissa la nature diriger
les opérations tout en recherchant des possibilités hors de portée des autres
habitants de la plaine.
    La neige revint, et un nouveau
dégel ; l’eau boueuse parcourait lentement la plaine. Mais Musashi avait
eu le temps d’élaborer sa nouvelle méthode, et son champ demeura intact.
    « Les mêmes règles doivent
s’appliquer au gouvernement des peuples », se dit-il. Dans son carnet il
écrivit : « N’essaie pas de t’opposer au sens de l’univers. Mais
d’abord, assure-toi de connaître le sens de

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