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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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sanglant, les bandits battirent bientôt en
retraite ; enfin, en proie à la panique, leur troupe se désorganisa
complètement.
    Musashi apprenait au moment même
où il se battait : il acquérait une expérience qui le mènerait à des
méthodes spécifiques, à employer par des forces réduites contre des forces plus
importantes. Leçon précieuse, qui ne pouvait s’apprendre lors d’un combat
contre un seul ennemi.
    Ses deux sabres étaient au fourreau.
Voilà des années qu’il s’entraînait à maîtriser l’art de s’emparer de l’arme de
son adversaire afin de la retourner contre lui. Maintenant, il mettait la
théorie en pratique : au premier homme qu’il rencontrerait il arracherait
son sabre. Non que son propre sabre, qu’il considérait comme son âme, fût trop
pur pour être souillé par le sang de brigands ordinaires. Il faisait preuve
d’esprit pratique : contre une panoplie d’armes aussi hétéroclites, sa
lame risquait d’être ébréchée ou même brisée.
    Quand les cinq ou six survivants
s’enfuirent vers le village, Musashi consacra une ou deux minutes à se détendre
et à souffler ; il était sûr qu’ils allaient revenir avec des renforts.
Ensuite, il délivra les femmes, et donna l’ordre à celles qui tenaient debout
de prendre soin des autres.
    Après quelques paroles de
réconfort et d’encouragement, il leur dit que c’était à elles de sauver leurs
parents, leurs enfants et leurs époux.
    — ... Vous seriez très
malheureuses de survivre s’ils périssaient, n’est-ce pas ? leur
demanda-t-il.
    Il y eut un murmure d’assentiment.
    — ... Vous-mêmes avez la
force de vous protéger et de sauver les autres. Mais vous ne savez comment
utiliser cette force. Voilà pourquoi vous êtes à la merci de hors-la-loi. Nous
allons changer cela. Je vais vous aider en vous montrant comment vous servir de
la force que vous possédez. La première chose à faire, c’est de vous armer.
    Il leur fit rassembler les armes
qui jonchaient le sol, et en distribua une à chacune des femmes.
    — ... Maintenant, suivez-moi
et faites ce que je vous dis. N’ayez pas peur. Efforcez-vous de croire que le
dieu de la région est dans votre camp.
    Cependant qu’il menait les femmes
vers le village en feu, d’autres victimes sortirent de l’ombre et se joignirent
à eux. Bientôt, le groupe devint une petite armée de près de cent personnes.
Des femmes en larmes étreignaient ceux qui leur étaient chers ; des filles
étaient réunies à leurs parents, des épouses à leurs époux, des mères à leurs
enfants.
    D’abord, tandis que les femmes
décrivaient comment Musashi avait réglé leur compte aux bandits, les hommes écoutaient
avec une expression scandalisée : ils ne pouvaient croire qu’il pût s’agir
du rōnin stupide de Hōtengahara. Lorsqu’ils eurent fini par
l’admettre, leur gratitude fut évidente, malgré la barrière imposée par leur
dialecte. Se tournant vers les hommes, Musashi leur dit de trouver des
armes :
    — N’importe quoi fera
l’affaire, même un bon gros bâton ou un tronçon de bambou vert.
    Nul ne désobéit, ni même ne
discuta ses ordres. Musashi demanda :
    — ... Combien y a-t-il de
bandits en tout ?
    — Une cinquantaine.
    — Et le village comporte
combien de maisons ?
    — Soixante-dix.
    Musashi calcula qu’il devait y
avoir au total sept ou huit cents personnes. Même en tenant compte des
vieillards et des enfants, les brigands seraient encore à un contre dix.
    Il eut un sourire amer en songeant
que ces paisibles villageois avaient cru n’avoir d’autre recours que de se
rendre. Il savait que si l’on n’agissait pas, ces atrocités se reproduiraient.
Ce soir, il voulait accomplir deux choses : montrer aux villageois comment
se protéger eux-mêmes, et veiller à ce que les brigands fussent bannis à
jamais.
    — Monsieur, cria un homme qui
venait du village, ils arrivent !
    Bien que les villageois fussent
maintenant armés, la nouvelle les rendit mal à l’aise. Ils furent sur le point
de se débander et de fuir. Afin de rétablir la confiance, Musashi leur dit
d’une voix forte :
    — Il n’y a aucune raison de
s’alarmer. Je m’attendais à cela. Je veux que vous vous cachiez des deux côtés
de la route ; mais d’abord, écoutez mes instructions.
    Il parlait vite, mais d’un ton
calme, et répétait brièvement certains points pour les souligner.
    — ... Lorsqu’ils arriveront
ici, je les laisserai

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