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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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plusieurs fois.
    — Pourquoi ne le faites-vous
pas venir, pour jeter un coup d’œil sur lui ?
    — Il est si bien que
ça ?
    — Ne feriez-vous pas mieux
d’y voir vous-même ?
    Tadatoshi enfila son gant, et prit
une flèche que lui tendait un serviteur.
    — Je jetterai un coup d’œil
sur l’homme de Kakubei, dit-il. J’aimerais aussi voir ce rōnin dont vous
m’avez parlé. Miyamoto Musashi, c’est bien ça ?
    — Ah ! vous vous
rappelez ?
    — Je me rappelle. C’est vous
qui semblez avoir oublié.
    — Pas du tout. Mais je suis
tellement occupé qu’il ne m’a pas été possible d’aller jusqu’à Shimōsa.
    — Si vous croyez avoir trouvé
quelqu’un, il en faut prendre le temps. Vous me surprenez, Sado, de laisser
attendre une chose aussi importante jusqu’à ce que d’autres affaires vous
conduisent là-bas. Ça ne vous ressemble pas.
    — Pardon. Il y a toujours
trop d’hommes en quête de postes. Je croyais que vous n’y pensiez plus. Je
suppose que j’aurais dû vous en reparler.
    — Certes. Je ne tiens pas
nécessairement compte de la recommandation des autres, mais je brûle de voir
tous ceux que ce vieux Sado considère comme possibles. Compris ?
    Sado s’excusa derechef avant de
prendre congé. Il se rendit tout droit chez lui, et sans plus tergiverser fit
seller son cheval et partit pour Hōtengahara.
     
    — N’est-ce pas Hōtengahara ?
    Satō Genzō, le serviteur
de Sado, répondit :
    — C’est ce que je pensais,
mais il ne s’agit pas d’un désert. Il y a partout des rizières. L’endroit
qu’ils essayaient d’exploiter doit se trouver plus près des montagnes.
    Ils avaient déjà parcouru une
bonne distance au-delà du Tokuganji, et seraient bientôt sur la grand-route d’Hitachi.
C’était la fin de l’après-midi ; les hérons blancs éclaboussaient les
rizières de poudre d’eau. Le long de la rivière et dans l’ombre des petites
collines poussaient des carrés de chanvre et des tiges mouvantes d’orge.
    — ... Regardez là-bas,
monsieur, dit Genzō.
    — Qu’est-ce que c’est ?
    — Un groupe de paysans.
    — C’est ma foi vrai. On
dirait qu’ils se prosternent au sol, l’un après l’autre, tu ne crois pas ?
    — Ça ressemble à une
cérémonie religieuse quelconque.
    En faisant claquer les rênes, Genzō
passa le premier la rivière à gué, s’assurant que Sado pouvait le suivre sans
risque.
    — ... Toi, là-bas !
appela Genzō.
    Les paysans, l’air surpris, se
tournèrent face aux visiteurs. Ils se tenaient devant une petite cabane, et
Sado pouvait voir que l’objet devant lequel ils s’inclinaient auparavant était
un minuscule autel en bois, pas plus grand qu’une cage à oiseaux. Ils étaient
une cinquantaine qui rentraient du travail, à ce qu’il semblait, car tous leurs
outils avaient été lavés. Un prêtre s’avança en criant :
    — Ma parole, c’est Nagaoka
Sado ! Quelle bonne surprise !
    — Et vous êtes du Tokuganji,
n’est-ce pas ? Il me semble que vous êtes celui qui m’a guidé vers le
village, après le raid des bandits.
    — C’est bien ça. Venez-vous
au temple ?
    — Non, pas cette fois. Je repars
aussitôt. Pourriez-vous me dire où je pourrais trouver ce rōnin appelé
Miyamoto Musashi ?
    — Il n’est plus ici. Il est
parti fort brusquement.
    — Parti brusquement ? Et
pourquoi donc ?
    — Le mois dernier, les
villageois ont décidé de prendre un jour de congé pour célébrer les progrès
faits ici. Vous voyez par vous-même combien c’est vert, maintenant. Eh bien, le
lendemain matin, Musashi et le jeune garçon, Iori, étaient partis.
    Le prêtre promenait les yeux
autour de lui comme s’il espérait à moitié que Musashi allait apparaître. En
réponse aux questions de Sado, le prêtre donna des détails. Après que le village
eut renforcé ses défenses, sous la direction de Musashi, les paysans furent si
reconnaissants à la perspective de vivre en paix qu’ils le déifièrent, pour
ainsi dire. Même ceux qui l’avaient le plus cruellement raillé proposèrent leur
aide pour son projet d’exploitation.
    Musashi les traita tous avec
équité. D’abord, il les persuada qu’il était absurde de vivre comme des bêtes.
Ensuite, il essaya de les convaincre qu’il importait de faire un petit effort
supplémentaire pour donner à leurs enfants une chance de mener une vie
meilleure. Pour être des êtres humains dignes de ce nom, leur disait-il,

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