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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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C’était à peu près le sens général.
    — Je connais le style de Lisa, fit Mary en riant. Elle n’est pas suissesse pour rien : elle tourne rarement autour du pot.
    — Ce serait plutôt une qualité. Ce qui est fâcheux, reprit Adalbert, c’est qu’elle ait aussi l’obstination nationale. Pourquoi ne veut-elle pas admettre que nous ne lui avons jamais dit que la vérité ?
    — Vous trouvez qu’elle était facile à avaler, votre vérité ? Inversez les rôles et essayez de vous mettre à sa place ! Elle sait mieux que personne les succès féminins que rencontre Aldo… et aussi qu’il peut s’y montrer sensible. En toute conscience je crois que je réagirais de la même façon…
    — Ne pensez-vous pas que je puisse, moi aussi, être blessé ? Entre ma parole et celle de son cousin Gaspard elle n’a pas hésité un instant.
    — Vous l’avez vu, le cousin Gaspard ?
    — J’en étais bien incapable. C’est Adalbert qui est allé chez lui.
    — Et le pire, soupira celui-ci, c’est que c’est un type bien. Il m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit qu’il n’avait révélé que ce qu’il a vu. Et quand j’ai émis l’idée que les services d’un détective privé ne s’imposaient pas, il m’a répondu qu’il aimait Lisa depuis longtemps et qu’il considérait toute atteinte à sa souveraineté conjugale comme une offense personnelle. Évidemment, nous aurions pu continuer à coups de poing, mais ça n’aurait pas changé grand-chose…
    — Vous avez aussi bien fait d’éviter un scandale. Au point où nous en sommes, je crois sincèrement Aldo, que le temps travaillera pour vous et qu’il vous faut seulement être patient… et sage !
    Ayant dit, Mary vida son verre d’un trait et se leva :
    — Si nous allions dîner ? J’ai très faim…
    Tout en suivant la jeune femme dans la grande salle à manger où les ventilateurs faisaient saluer les fleurs dans leur vase, Aldo bougonnait :
    — Sage, sage ! Ça veut dire quoi, ça ?
    — Qu’il y a aux Indes des tas de femmes ravissantes avec de grands yeux de biche qui donnent aux hommes une irrésistible envie de les protéger, jeta Mary sans se retourner.
    — Que n’est-elle venue s’en assurer ? Elle est invitée elle aussi à Kapurthala et elle n’a même pas daigné donner son sentiment là-dessus. Moi qui espérais qu’elle serait ravie de voir un spectacle assez exceptionnel.
    — Vous êtes vous-même un spectacle assez exceptionnel, fit la jeune femme en riant tandis qu’Adalbert écartait le léger fauteuil de la table pour l’aider à s’asseoir. Elle est blasée, voilà tout !
    — Vous êtes insupportable, Mary ! Vous tournez tout à la plaisanterie ! Pour changer, si vous nous disiez ce que vous faites vous-même ici, et seule ? Vous n’avez pas l’âge de jouer les vieilles exploratrices recuites au soleil.
    — Oh, je suis comme vous : je ne fais que passer et je bénéficie d’un statut de personnage officiel parce que je me rends à Delhi chez la Vice-Reine. Lady Willingdon désire que je fasse son portrait.
    — Bravo ! applaudit Adalbert. C’est ce qui s’appelle une consécration, Lady Mary ! Vous devez être enchantée ?
    — Ouuuui… encore que les portraits officiels soient souvent ennuyeux. Je préfère de beaucoup faire ceux d’une chanteuse des rues ou d’une danseuse de Covent Garden, ou encore d’un vieux clergyman. Ils ont plus de choses à dire qu’une idole en robe de soirée figée sous une batterie de diamants. Mais grâce à Dieu, la Vice-Reine possède un visage sensible, intelligent et la passion du mauve dont moi je ne raffole pas, mais la pénitence ne sera pas trop rude et je vais revoir ce pays… à propos de voir du pays, n’avez-vous pas dit, Aldo, que vous comptiez vous arrêtez chez un prince avant d’aller à Kapurthala ?
    — En effet…
    — Lequel ?
    Occupé à passer commande au maître d’hôtel, Morosini ne répondit pas. Ce fut Adalbert qui s’en chargea :
    — Nous allons chez le maharadjah d’Alwar.
    Mary eut une sorte de hoquet tandis que ses jolis yeux noisette s’effaraient :
    — Oh non ! Vous n’allez pas vous rendre chez ce malade ?
    — Vous le connaissez ?
    — Personnellement non, encore que je l’aie vu une fois à une réception. J’admets qu’il soit séduisant à première vue, fastueux : l’un des plus riches peut-être parmi ses pairs. Il est beau, aussi, mais pour qui sait,

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