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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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Aldo.
    — Bien entendu. Je suis, moi aussi, de noble maison et je ne voyais pas pourquoi le duc, son père, ne m’accepterait pas. Je l’ai dit et pendant un temps il s’est écarté de moi : il boudait. Mais je le répète, j’étais folle de lui. Et puis, un jour, il a levé pour moi un coin du voile quand il m’a demandé de l’aider, personnellement, dans le recouvrement de mes trésors… et de quelques autres. Il m’indiquerait les maisons intéressantes et je devrais m’y faire recevoir – ce qui évidemment m’est très facile ! –, y nouer des liens d’amitié, ce qui me permettrait de lui communiquer tous les renseignements dont il pourrait avoir besoin sans que jamais il apparaisse lui-même…
    — ... après quoi, une belle nuit, vos « amis » se verraient dépouillés de leurs plus belles pièces, conclut Aldo pour qui ce récit un peu embarrassé devenait limpide. Autrement dit, le beau marquis est un simple cambrioleur.
    — C’est ce que j’ai pensé aussi et c’est pourquoi j’ai refusé. Il m’a expliqué alors qu’il fallait que je sache ce que je voulais : ceux qui refusaient toute tractation pour me rendre ce qui m’appartenait ne méritaient, selon lui, aucune considération morale. Je lui ai alors fait observer que la grosse émeraude dont M me  Pecci-Blunt déplorait la perte ne m’avait jamais appartenu. Il m’a répondu qu’il avait bien le droit de penser à lui et que l’émeraude en question venait de sa propre famille et qu’un ancêtre, compagnon de Cortez, l’avait prise jadis dans le trésor de Montezuma.
    — Il a réponse à tout, le bougre !
    — Plus encore que vous ne l’imaginez ! Il m’a dit encore que désormais nous étions associés et que bon gré mal gré il fallait que je continue à l’aider parce que, au cas où je l’abandonnerais, il s’arrangerait pour que tout retombe sur moi. Même chose si je prévenais la police. Et il m’a conseilla de réfléchir le temps du séjour qu’il allait effectua chez les siens, en Andalousie. D’évidence il vient de rentrer.
    — Et sa première visite n’a pas été pour vous ?
    — Donnez-moi une autre cigarette !
    Cette fois il la laissa l’allumer elle-même et tirer, comme précédemment, deux ou trois bouffées avant de poursuivre :
    — Cela eût été difficile ! Dès qu’il a eu le dos tourné, j’ai loué en hâte cet appartement et je suis venue m’y installer. Auparavant j’habitais quai d’Orsay et j’ai laissé là-bas beaucoup de beaux objets, mais je ne songeais qu’à une chose : lui échapper.
    — Vous n’avez fait que traverser la Seine. Pourquoi n’êtes-vous pas partie plus loin ? En Angleterre, en Suisse, en Amérique ?
    — Je n’aime que Paris. En outre l’idée de mettre une trop grande distance entre moi et les pierres que je cherche me crève le cœur.
    — À propos de cœur, où en est votre grand amour pour don José ?
    — Je ne sais pas vraiment, parce que je ne me suis pas posé la question. Mais je crois bien qu’il n’en reste pas grand-chose ! À présent, vous comprenez, j’ai peur de lui.
    — Hum !… Admettons ! Mais en ce cas vous devriez vivre cachée, ensevelie sous des châles, des manteaux, des voiles. Que faisiez-vous chez le prince Youssoupoff et habillée à ravir ?
    — Félix est un ami, un vrai et je suis chez lui en parfaite sécurité. En outre, José n’est pas admis dans le monde russe ou ce qu’il en reste. Il est arrogant, brutal et il a tué en duel le jeune Wronsky après la plus stupide des altercations.
    — Que n’a-t-il vécu au temps d’Anna Karénine ! La pauvre femme n’aurait jamais fini sous un train et la terre aurait été privée d’un beau livre ! Dites-moi maintenant pourquoi vous avez voulu sortir avec moi ?
    — Parce que je ne le savais pas rentré… et aussi parce qu’en vous rencontrant j’ai eu l’impression que le ciel répondait à mes questions angoissées concernant l’homme idéal…
    C’était peut-être flatteur mais Morosini ne put s’empêcher de trouver cela inquiétant. Il se releva aussitôt pour reprendre place sur un fauteuil :
    — Merci bien, mais comment l’entendez-vous ? En quoi suis-je idéal ?
    — En ce que vous êtes celui qui connaît le mieux les pierres, qui dispose de grands moyens, qui est admis… et même recherché dans n’importe quelle société et que vous représentez la meilleure garantie possible si vous me

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