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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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voiture, pourquoi ne pas venir l’attendre au tournant ? Une expression très juste en l’occurrence. On vient ici, on cache le taxi et on fait le guet ! Qu’en dites-vous ?
    — Que ça pourrait marcher ! fit Karloff avec enthousiasme. C’est une rudement bonne idée Allez, je vous ramène.
     
    En rentrant chez lui, Adalbert trouva Théobald qui l’attendait en faisant des réussites sur la table de la cuisine.
    — Pourquoi n’es-tu pas encore couché ? Je t’avais dit de ne pas m’attendre.
    — Je sais, mais j’ai un message urgent à délivrer.
    — Tu sais écrire, non ? Donne-moi un verre d’eau, j’ai la gorge comme du papier buvard !
    — Monsieur fume trop ! décréta Théobald en se mettant en devoir de servir ce qu’on lui demandait.
    Adalbert but avidement non pas un, mais deux verres de Vichy :
    — Alors, ce message ?
    — M lle  du Plan-Crépin a téléphoné. Madame la Marquise veut voir Monsieur dès qu’il rentrera même si c’est très tard.
    — Il est très tard ! protesta Adalbert. Ça veut dire qu’il faut que j’y aille malgré tout ?
    — Hé oui !
    — Mais le parc Monceau est fermé à cette heure. Je vais être obligé de faire le détour.
    — Monsieur peut prendre sa voiture ?
    — Elle est fantastique, mais elle fait un boucan d’enfer : je vais réveiller le quartier !
    — Alors Monsieur va à pied… et je vais accompagner Monsieur. À deux on se sent moins seul !
    — Signé La Palice ! grogna Adalbert en s’octroyant un troisième verre, mais cette fois c’était du bordeaux. Il avait besoin de reprendre des forces.
     
    Un moment plus tard, tous deux trottaient en direction de la rue Alfred-de-Vigny et Adalbert, qui commençait à avoir sommeil, songeait avec nostalgie au confortable taxi du colonel Karloff ou aux sièges de cuir dur de sa petite Amilcar, en se demandant pourquoi la marquise tenait absolument à le voir d’urgence sans attendre que le jour se lève. Il était en outre mécontent de n’avoir pu convaincre Théobald de rester à la maison quand, au coin de la rue Cardinet, deux ombres suspectes qui se détachèrent du renfoncement d’une porte pour se dissoudre dans la nuit lui firent comprendre que la précaution n’était peut-être pas vaine. Fatigué comme il l’était, il aurait mis doute eu le dessous en cas d’attaque, et la silhouette de Théobald, raide comme un parapluie sous son long pardessus noir, le melon enfoncé sur sa tête jusqu’aux sourcils, évoquait non seulement la force tranquille mais vous avait un petit air de policier nettement dissuasif.
    Ils trouvèrent Marie-Angéline debout et M me  de Sommières dans son lit, où sa lectrice l’avait convaincue de s’installer plutôt que de tourner en rond dans le jardin d’hiver ou dans sa chambre. Bien étayée sur de nombreux oreillers garnis de dentelles, le buste habillé d’une liseuse de batiste mauve à multiples et minuscules volants de valenciennes, un bonnet du même style posé   sur sa mousse de cheveux, la vieille dame évoquait les agréables habitudes du Grand Siècle où l’on pouvait recevoir ses amis au lit sans être à l’article de la mort. Mais ce qu’elle avait à dire l’était moins.
    — Désolée de vous faire galoper jusqu’ici alors que vous préféreriez dormir, mais si vous n’étes pas prévenu, vous risquez de patauger lamentablement quand le commissaire Langlois viendra tirer votre sonnette dès potron-minet rien que pour voir quelle tête vous allez faire !
    — Chère marquise, émit Adalbert, je n’ai pas l’esprit très vif à cette heure et votre discours est peu près aussi clair que l’évangile de saint Jean !
    — Allez lui préparer du café, Plan-Crépin. J’explique !
    — Avec votre permission, Théobald est venu avec moi. Il va s’en charger très bien.
    — En ce cas j’en prendrai aussi. Et écoutez-moi. Hier, comme promis, j’ai eu la visite de mon vieil ami Langevin qui était naturellement au courant de l’affaire et qui s’est mis volontiers à mon service. Pour cela il s’est rendu quai des Orfèvres chez Langlois qui a été, paraît-il, son élève préféré. C’était à la fin de la journée et tous deux étudiaient les faits quand les  Mille et Une Nuit s ont envahi le quai des Orfèvres sous les espèces d’un prince hindou habillé de velours rose et dégoulinant de perles, escorté d’une suite presque aussi chamarrée que

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