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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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plus belle tandis que Marie-Angéline s’asseyait précautionneusement sur le lit en se demandant visiblement ce qu’elle devait faire : prendre la marquise dans ses bras ou la laisser à son chagrin…
    — Laissez-la ! conseilla tout bas Adalbert, mais restez près d’elle. Je vais rentrer et voir, au matin le commissaire Langlois sans attendre qu’il m’appelle.
    Il avait hâte à présent de rentrer chez lui pour essayer de voir un peu clair dans cette histoire qui semblait s’embrouiller à plaisir. Mais il n’était qu’à mi-chemin du vestibule quand Marie-Angéline le rejoignit dans l’escalier.
    — Est-ce que vraiment je ne peux rien faire pour vous aider ? demanda-t-elle. C’est terrible de rester là à tourner en rond sans savoir quoi faire.
    — Je n’en doute pas, ma pauvre amie, mais je suis à peu près dans le même cas que vous. L’histoire d’Alwar n’arrange rien et, tant que Martin Walker n’aura pas reparu, ceux qui ont fait disparaître Aldo auront la vie belle. Lui seul peut confirmer ce que nous avons vécu, lui et moi, la fameuse nuit…
    — Et la servante russe de la comtesse ? Elle s’obstine à accuser le prince du meurtre ? Je ne peux pas essayer de lui parler ?
    — En quelle langue ? Vous parlez russe ?
    — Non, hélas !
    — De toute façon, elle ne quitte pas l’appartement du drame où la police la surveille. Rien à faire de ce côté…
    Et soudain une idée traversa l’esprit d’Adalbert :
    — Mais peut-être pourriez-vous réussir là où moi je n’arrive à rien. M me  de Sommières a-t-elle des relations dans la colonie russe de Paris ?
    — Je… ne crois pas. Au fait, je n’en sais rien.
    — Il faut savoir ! Venez, on remonte ! ajouta-t-il en la prenant par la main pour regrimper l’escalier pour réintégrer la chambre de la marquise où celle-ci était levée et buvait tristement une tasse de café froid.
    Il expliqua son idée : envoyer Marie-Angéline chez Marie Raspoutine sous l’étiquette de secrétaire d’une dame russe membre de l’Assistance aux réfugiés, venue s’enquérir charitablement de son état.
    — Raspoutine n’est guère en odeur de sainteté chez, ces gens-là, remarqua M me  de Sommières. Et puis en quoi cette femme est-elle mêlée à notre affaire ?
    Il le lui dit sans oublier d’expliquer ce qu’il avait tenté au début de la nuit ni comment la jeune femme était surveillée vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
    — Un homme n’a aucune chance de l’aborder, mais une femme… surtout aussi… habile que Marie-Angéline pourrait…
    — Pas de flagorneries ! bougonna l’intéressée. Si vous me pensez aussi terne, aussi visiblement éloignée du style des grandes aventurières, vous n’avez qu’à le dire tout net ! J’ai le type idéal pour ce rôle. Reste à savoir de qui je peux être la secrétaire parce que, si ces gens sont aussi méfiants que vous le dites, ils voudront savoir si je suis vraiment ce que je prétends être.
    — Aucun doute là-dessus ! Alors, marquise, connaissez-vous quelqu’un ?
    — Ouuuui ! Seulement je ne sais pas si elle est encore vivante. Il s’agit de la vieille princesse Lopoukhine avec qui, avant la guerre, j’allais prendre les eaux à Marienbad. Je l’ai revue à Paris mais il y a un bout de temps. Elle avait un fichu caractère et, si je me présente chez elle, elle risque de me recevoir à coups de pierres… Cependant il y a peut-être un moyen. Plan-Crépin et moi irons tout à l’heure à l’office de l’église russe. Si elle vit encore, elle y sera…
    — Magnifique ! s’écria Adalbert. Je vais vous apprendre ce que je sais de Marie Raspoutine. À commencer par son adresse…
    Un moment plus tard, soulagé d’un poids appréciable et confiant dans les talents de Plan-Crépin, Adalbert regagnait enfin son logis et son lit. Où il put d’ailleurs dormir tout son soûl car, au contraire de ce que pensait M me  de Sommières, le commissaire ne se manifesta pas.
    Adalbert le regretta presque. La journée, en effet, parut s’étirer indéfiniment dans la morosité en dépit d’une visite au  Matin  où l’on était toujours sans nouvelles du journaliste, et d’une autre au quai des Orfèvres où, vers la fin de l’après-midi Adalbert décida d’aller voir ce qui se passait, mais ne trouva qu’un planton : Langlois n’y était pas et ne rentrerait certainement pas avant plusieurs heures…
    La nuit

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