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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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lui…
    — Seigneur ! Le maharadjah d’Alwar ? émit Adalbert abasourdi, mais pour qui cette description désignait le personnage. Et qu’est-ce qu’il venait faire ?
    — Offrir à Aldo un alibi en or massif.
    — Mais Aldo n’a pas besoin d’un alibi ! Il a besoin qu’on le retrouve. Et vite !…
    — Tout à fait d’accord, mais Sa Grandeur pense autrement. Aussi a-t-elle expliqué avec une dignité douloureuse qu’Aldo n’avait pas pu assassiner la malheureuse comtesse Abrasimoff parce que cette nuit-là, ils l’avaient passée ensemble.
    — Quoi ? Mais il est fou !
    — C’est possible. Quoi qu’il en soit, rien n’a pu l’en faire démordre : il est prêt à jurer devant la terre entière qu’Aldo et lui ne se sont pas quittés avant l’aube.
    — Incroyable ! Et ils ont fait quoi pendant ce temps ?
    — Ils ont… causé !
    — Causé ? fit Adalbert dont l’œil noircissait. Et de quoi ?
    — De sujets touchant à la plus haute philosophie, de réincarnation, d’union des âmes… que sais-je ? Il a dit qu’Aldo était un être de lumière et qu’il éprouvait pour lui une… vénération. Je crois que c’est le mot employé…
    — Ça ne tient pas debout ; Morosini avait déjà passé toute la journée avec lui. Il n’y serait pas retourné… Rien que ça devrait suffire à Langlois !
    — Il n’y est pas retourné. Le maharadjah dit qu’il est venu le chercher chez vous après l’avoir appelé au téléphone. Vous veniez de partir. Quant au prince, à peine Aldo l’eut quitté qu’il a senti un vide immense et le besoin de se réchauffer à cette lumière qu’il venait de découvrir. Il a bien essayé de lutter mais c’était impossible. Alors il est allé chercher…
    — Et Aldo se serait laissé emmener ainsi par un homme qui lui déplaît… souverainement ?
    — Eh bien… pas à ce point ! D’après Alwar, il serait même né entre eux une de ces communions comme en connaissent seulement les grandes âmes. Cependant l’horreur du crime a d’abord laissé Sa Grandeur pantoise, puis, dans une illumination, la vérité lui est apparue et il a reçu l’ordre de se porter au secours de ce frère aux prises avec la sottise des hommes.
    — Et Langlois a avalé tout ça ?
    — Non. Bien sûr que non, mais il est obligé de tenir compte d’une déposition faite par un prince souverain étranger. Le ministère a été formel à cet égard : on ne peut pas renvoyer le maharadjah à ses petits plaisirs comme n’importe quel pékin.
    — Est-ce qu’il a aussi expliqué ce qu’il a fait de Morosini à l’aube de cette grande nuit ? Il ne l’a pas fait reconduire dans sa Rolls ?
    — Non. Aldo paraît-il éprouvait le besoin de marcher un peu dans la fraîcheur du matin. De sa fenêtre, le maharadjah l’a vu descendre les Champs-Elysées en direction de la Concorde…
    — … dans la gloire d’une aurore qui l’habillait de rayons roses ! s’écria Adalbert saisi par la colère. Mais quel incroyable tissu d’âneries ! Si on lit entre les lignes, Aldo a le choix entre un meurtre sordide suivi d’une fuite qui ne l’est pas moins, ou être convaincu d’avoir passé la nuit dans le lit d’Alwar. Parce que les illuminations, les âmes sœurs, la méditation transcendantale, à d’autres ! Tout le monde optera pour ma version et Aldo passera soit pour un assassin, soit pour le mignon du maharadjah ! Autrement dit, il sera de toute façon déshonoré !
    — À condition qu’il soit encore vivant ! émit une pauvre voix enrouée et la vieille dame éclata soudain en en sanglots dont la violence donna la mesure de son angoisse et de sa douleur.
    Adalbert, lui, se calma net.
    — Pardonnez-moi ! murmura-t-il en se penchant sur elle. J’ai laissé parler ma colère, ma peur aussi ! Mais je ne voulais pas vous blesser. Vous semblez toujours si forte que l’on finit par oublier votre fragilité de femme, votre…
    — Ajoutez « votre âge » et je ne vous revoie de ma vie ! Et retirez cette saleté, Plan-Crépin, ajouta-t-elle en repoussant le flacon de sels que Marie-Angéline approchait de son nez. Je ne suis pas en train de m’évanouir. Je pleure, vous comprenez, je pleure !
    — C’est que… c’est tellement inhabituel ! fit la pauvre fille affolée. Je crois bien que je ne vous ai jamais vue pleurer !
    — Eh bien, voilà qui est fait ! C’est d’un ridicule !
    Mais elle se remit à pleurer de

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