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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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discutèrent auprès du torrent, avec un tumulte que le bruit de son onde ne put couvrir, des points de controverse aussi vides que son écume.
    Ce fut le jugement arrêté de la plupart des membres de l’assemblée, que tout paiement d’impôt ou de tribut direct au gouvernement, était un acte illégitime et un sacrifice aux idoles. Quant aux autres taxes et aux autres degrés de soumission, les opinions furent divisées : et peut-être rien ne fait mieux connaître l’esprit de ces pères armés du presbytérianisme, que cette violente controverse sur la question de savoir si on pouvait légitimement payer aux barrières et aux ponts les droits destinés à l’entretien des routes et autres dépenses nécessaires ; tandis que tous déclaraient impie la taxe levée pour l’entretien de l’armée et de la milice. Il y en avait quelques uns qui, quoique répugnant à ces impôts de barrières et de routes, se croyaient encore exemptés en conscience de payer le passage ordinaire des bacs publics ; ainsi un des plus scrupuleux de ces enthousiastes, James Russel, un des assassins de l’archevêque de Saint-André, avait donné son témoignage même contre cette dernière ombre de soumission à l’autorité constituée. Cet homme éclairé d’en-haut et ses adhérens avaient eu aussi de grands scrupules sur la coutume de donner les noms ordinaires aux jours de la semaine et aux mois de l’année, qui sentaient pour eux le paganisme à un tel point, qu’ils en vinrent enfin à cette conclusion, que ceux qui reconnaissaient les noms de lundi, mardi, janvier, février, etc., héritaient pour le moins des châtimens dénoncés contre les anciens idolâtres.
    David Deans avait été présent à cette mémorable assemblée, quoique trop jeune encore pour porter la parole parmi les combattans de cette polémique. Toutefois sa tête avait été complètement échauffée par le bruit, les clameurs et la subtile métaphysique de la discussion. C’était une controverse à laquelle son esprit se reportait souvent. Quoiqu’il déguisât soigneusement en quoi il s’était écarté des opinions des autres, et peut-être des siennes, depuis ce temps, il n’avait jamais pu parvenir à rien décider sur ce sujet. Dans le fait, son bon sens naturel avait servi de contre-poids à son enthousiasme de controverse. Il n’était nullement satisfait de l’indifférence avec laquelle le gouvernement du roi Guillaume tolérait les erreurs du temps, lorsque loin de rendre à l’église presbytérienne son ancienne suprématie, on fit passer un acte d’oubli en faveur de ceux qui avaient été ses persécuteurs, et plusieurs d’entre eux obtinrent même des titres de grâce et des emplois. Lorsque dans la première assemblée générale qui fut tenue après la révolution de 1688, une proposition fut faite pour renouveler la Ligue et le Covenant, ce fut avec horreur que David Deans entendit des hommes dont l’esprit et la politique étaient selon la chair, disait-il, éluder cette proposition sous prétexte qu’elle était inapplicable au temps présent, et contraire au type moderne de - l’Église. Le règne de la reine Anne l’avait convaincu de plus en plus que le gouvernement de la révolution n’était pas de la véritable trempe presbytérienne. Mais, plus sensé que les exaltés de sa secte, il ne confondit pas la modération et la tolérance de ces deux règnes avec la tyrannie et l’oppression active de Charles II et de Jacques II Le culte presbytérien, quoique dépouillé de l’importance attachée naguère à ses sentences d’excommunication, et forcé de tolérer la co-existence de l’épiscopat et des autres sectes dissidentes, était encore le culte de l’Église nationale ; et quoique la gloire du second temple fût bien inférieure à celle qui avait brillé depuis 1839 jusqu’à la bataille de Dunbar, c’était encore un édifice qui, avec sa force et ses terreurs de moins, conservait encore la forme et la symétrie du modèle primitif. Vint ensuite l’insurrection de 1715, et la peur qu’eut David du retour de la faction papiste et prélatiste le réconcilia beaucoup au gouvernement du roi Georges, quoiqu’il s’affligeât que ce monarque pût être soupçonné d’un penchant pour l’Érastianisme. En un mot, sous l’influence de tant de considérations, il avait modifié plusieurs fois le degré d’opposition qu’il pouvait se permettre contre le gouvernement établi, qui, quoique

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