Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
Vom Netzwerk:
ceux qui sont les plus prêts à en donner aux autres, je veux dire que votre observation peut être juste et raisonnable, mais je ne suis pas libre de parler de mes affaires particulières avec des étrangers. Et d’ailleurs, dans le moment où nous nous trouvons, quand l’acte sur l’affaire de Porteous vient d’arriver de Londres, et inflige à ce pauvre royaume pécheur, et à l’Église souffrante, des plaies plus cruelles qu’aucune de celles dont on a entendu parler depuis l’acte funeste du Test ; c’est dans un temps comme celui-là…
    – Mais, mon brave homme, dit le magistrat en l’interrompant, il faut d’abord songer à vos propres enfans, ou vous êtes pire que les infidèles.
    – Je vous disbailli Middleburgh, répondit Deans, je vous dis, si vous êtes bailli, ce qui n’est pas un grand honneur dans ce temps déplorable, je vous dis que j’ai entendu le gracieux Saunders Peden, – je ne dis pas à quelle époque, – mais c’était dans ce temps de mort où les laboureurs traçaient leurs sillons sur l’église d’Écosse, – je l’entendis dire à ses auditeurs, et c’étaient de bons et pieux chrétiens, qu’il y en avait quelques uns d’entre eux qui verseraient plus de larmes sur la perte d’un veau ou d’un bœuf noyés, que sur les défections et les oppressions du jour, – et qu’il y en avait quelques uns qui pensaient à ceci ou à cela ; et qu’il y avait lady Hundlestone qui pensait à pleurer Jean auprès du feu ; et j’entendis cette dame avouer qu’en effet une larme d’inquiétude avait été répandue par elle sur son fils qu’elle avait laissé à la maison à peine relevé d’une maladie. – Et qu’aurait-il dit de moi si j’avais cessé de penser à la bonne cause pour une réprouvée ?… Ah ! cela me tue de songer à ce qu’elle est…
    – Mais la vie de votre fille, brave homme, la vie de votre fille ! s’il était possible de lui sauver la vie ? dit Middleburgh.
    – Sa vie ! s’écria Deans, – je ne donnerais pas un de mes cheveux blancs pour la lui sauver, si sa bonne réputation est perdue… Mais je me trompe, je les donnerais tous, je donnerais ma vie pour qu’elle eût le temps de se repentir et de faire pénitence ; car, que reste-t-il aux méchans, si ce n’est le souffle de leurs narines ?… Mais je ne la verrai plus, j’y suis déterminé, je ne la verrai plus ! – Ses lèvres continuèrent à remuer encore quelques instans quoiqu’il ne parlât plus, comme s’il eût répété intérieurement le même vœu.
    – Bien, M. Deans, dit M. Middleburgh, je vous parle comme un homme de sens, et je vous dis que si vous voulez sauver la vie de votre fille, il faut avoir recours aux moyens humains.
    – J’entends ce que vous voulez dire. – M. Novit, qui est avocat d’un digne seigneur, le laird de Dumbiedikes, fera ce que la prudence humaine peut faire en pareil cas. Quant à moi, je ne puis m’en mêler. Je n’ai rien de commun avec vos juges et vos cours de justice, constituées comme elles le sont aujourd’hui. J’ai une délicatesse et un scrupule dans mon âme à leur sujet.
    – C’est-à-dire que vous êtes un Cameronien, et que vous ne reconnaissez pas l’autorité de nos cours de justice, ni celle du gouvernement actuel ?
    – Monsieur, avec votre permission, reprit David, qui était trop fier de sa propre science polémique pour se dire le sectateur de personne ; monsieur, vous me relevez avant que je sois tombé. Je ne sais trop pourquoi on m’appellerait cameronien, surtout maintenant que vous avez donné le nom de ce fameux et précieux martyr à un corps régulier de soldats, dont on dit que plusieurs blasphèment, jurent, et emploient un langage profane avec autant d’assurance que Richard Cameron en avait pour prêcher ou prier. Bien plus encore, n’avez-vous pas, autant que vous avez pu, rendu le nom de ce martyr vain et méprisable, en jouant, avec les cornemuses, les tambours et les fifres, l’air charnel appelé le rigodon cameronien, que dansent trop de fidèles. Pratique bien indigne d’un fidèle, que de danser n’importe sur quel air, surtout pêle-mêle, c’est-à-dire avec le sexe. C’est là une mode brutale, qui est le commencement de la défection pour plusieurs, comme j’ai autant de motifs que personne pour l’attester.
    – Fort bien. Mais, M. Deans, répondit M. Middleburgh, je voulais dire seulement que vous étiez un Cameronien, un Mac Millanite,

Weitere Kostenlose Bücher