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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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d’être secourue, le courage et le sang-froid dont le danger de sa situation l’avait privée ; elle se tourna vers l’être que le ciel semblait envoyer à son aide : – Pour l’amour de Dieu, s’écria-t-elle, secourez-nous !
    Elle ne reçut aucune réponse ; mais un jeune homme, dont l’air et la physionomie avaient quelque chose de féroce parut à côté du vieillard. Elle lui renouvela ses prières ; mais il ne l’entendit probablement point, à cause du bruit que faisait la cataracte, car elle le vit remuer les lèvres en la regardant, et ne put saisir elle-même les mots qu’il prononçait.
    Elle vit pourtant, un instant après, qu’il avait compris ce qu’elle désirait de lui, ce qui n’était pas difficile d’après ses gestes et d’après la situation où elle se trouvait. Le jeune homme disparut un moment, et revint avec une échelle faite de rameaux d’osiers entrelacés, et d’environ huit pieds de hauteur. Il la leur descendit, et fit signe à David de la tenir tandis que la dame s’en servirait pour venir le rejoindre.
    La frayeur donne du courage, et lady Staunton n’hésita pas un instant à monter sur une échelle sur laquelle, en tout autre endroit, elle n’aurait pas osé mettre le pied. Elle atteignit le sommet sans accident, et, aidée par le jeune sauvage, elle gagna la partie du rocher où elle l’avait vu. Mais, quoique hors de danger elle-même, elle ne respira librement et ne songea à regarder autour d’elle, que lorsqu’elle vit son neveu suivant intrépidement son exemple, quoiqu’il n’eût personne pour tenir l’échelle. Il arriva en sûreté à ses côtés. Elle jeta alors les yeux sur les objets qui l’environnaient, et ne put s’empêcher de frémir en reconnaissant en quel lieu et dans quelle compagnie elle se trouvait. Ils étaient alors sur une espèce de plate-forme, entourée de toutes parts de précipices ou de rochers qui s’élevaient encore plus haut, et qui paraissaient inaccessibles, de manière que ceux qui habitaient ce lieu pouvaient s’y regarder comme parfaitement à l’abri des recherches les plus exactes. Un immense fragment de rocher, détaché de ceux qui étaient plus hauts, et qui avait été arrêté dans sa chute par d’autres pointes de granit, formait comme un toit naturel sur une partie de cette plate-forme. De la mousse et des feuilles sèches amoncelées servaient de lit aux habitans de cette demeure sauvage, où lady Staunton n’aperçut alors que les deux hommes qu’elle avait déjà vus. L’un d’eux, le jeune homme qui les avait secourus si à propos, paraissait un peu plus âgé que David, sa taille était plus grande, il était plus formé, plus robuste, et tous ses membres étaient parfaitement proportionnés. Il était couvert d’un plaid en haillons, portait le jupon des montagnards, et n’avait ni bas, ni souliers, ni chapeau, ni toque. Ses cheveux noirs étaient relevés en tresses serrées contre sa tête, à la manière des anciens Irlandais barbares ; ses yeux étaient vifs et perçans, et ses gestes avaient cette espèce d’aisance et de noblesse qu’on trouve chez les peuples sauvages.
    Il faisait peu d’attention à David Butler, mais il regardait avec surprise lady Staunton, dont la beauté et l’habillement étaient sans doute au-dessus de tout ce qu’il avait jamais vu.
    Le vieillard dont ils avaient d’abord aperçu la figure était encore couché dans la même position qu’il avait prise lorsqu’il avait entendu le cri que la frayeur avait fait pousser à lady Staunton ; seulement sa tête était tournée de leur côté, et il les regardait avec une apathie qui ne répondait pas à l’expression générale de sa physionomie dure et farouche. Il paraissait d’une très haute taille, mais n’était guère mieux vêtu que son jeune compagnon ; il avait une large redingote des Lowlands, et des trews, ou pantalon de tartan, qui tombaient en lambeaux.
    Tous les objets d’alentour avaient un aspect singulièrement sauvage et peu rassurant. Sous la saillie du rocher était un feu de charbon sur lequel il y avait un alambic avec un soufflet, des tenailles, un marteau, une enclume portative, et d’autres outils de forgeron ; trois fusils avec deux ou trois sacs et autant de barils, étaient déposés dans un coin, couverts aussi par l’immense fragment de rocher suspendu en quelque sorte au-dessus de cette sombre retraite ; un dirk ou poignard, deux épées, et une hache

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