Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
Vom Netzwerk:
grands pas, le premier avec un fusil sur l’épaule. Très heureusement un garde-chasse du duc, qui guettait le gibier, parut dans ce moment au pied de la montagne. Les bandits s’arrêtèrent en le voyant, et lady Staunton s’empressa d’aller se mettre sous sa protection. Il lui offrit volontiers de l’escorter jusque chez elle, et il ne fallut rien moins que sa taille athlétique, et son fusil chargé, pour rendre à Effie son courage ordinaire.
    Donald écouta gravement le récit de leur aventure ; et David lui demandant à plusieurs reprises s’il aurait pu soupçonner que les Égyptiens rodassent dans ces montagnes, il répondit avec beaucoup de sang-froid : – En vérité, M. David, il n’aurait pas été impossible qu’on eût quelque idée qu’ils fussent par ici, ou bien de quelque côté, quoique je n’en eusse pas, moi, vous sentez bien. Je suis souvent sur la montagne, et ils sont comme les guêpes, voyez-vous, ils mordent ceux qui les provoquent. Par ainsi, moi, je me suis fait une règle de ne pas les voir, à moins que je ne reçoive un ordre exprès de Mac-Callummore ou de Knockdunder ; car alors, vous sentez, le cas serait bien différent.
    Ils arrivèrent tard à la manse, et lady Staunton, qui resta long-temps avant d’être entièrement remise de sa fatigue et de sa frayeur, ne se laissa plus entraîner aussi avant dans les montagnes par son amour pour les beautés pittoresques de la nature, sans être accompagnée d’une plus forte escorte, quoique en même temps elle se plût à rendre justice à son jeune guide, et à convenir qu’il avait mérité une paire d’épaulettes par le courage qu’il avait déployé dès qu’il avait été certain d’avoir affaire à un antagoniste terrestre.
    – Je ne suis ni aussi grand ni aussi âgé que ce gaillard-là, dit David flatté d’entendre vanter ainsi sa valeur ; mais contre de pareilles gens, ajouta-t-il en frappant sur sa poitrine avec un petit air martial, c’est le cœur qui fait tout.

CHAPITRE LI.
 
    « Qui vous fait donc pâlir ?
    » Quel objet effrayant vous a fait tressaillir ? »
    SHAKSPEARE. Henry V.
    Nous sommes obligés de retourner à présent à Édimbourg, où l’assemblée générale tenait alors ses séances. On sait qu’un noble écossais est ordinairement député, en qualité de grand commissaire, pour représenter la personne du roi dans cette assemblée ; que le gouvernement lui fournit les moyens d’étaler une certaine pompe extérieure, et de soutenir dignement l’auguste caractère de représentant du souverain. Toutes les personnes distinguées par leur rang ou par leur naissance, dans la ville ou aux environs, assistent ordinairement aux levers du lord commissaire, et l’accompagnent en grand cortége jusqu’au lieu de ses séances.
    Le seigneur qui remplissait alors cette fonction se trouvait être lié particulièrement avec sir Georges Staunton, et ce fut à sa suite que celui-ci se hasarda à traverser la grande rue d’Édimbourg, pour la première fois depuis la nuit fatale de l’exécution de Porteous. Marchant à la droite du représentant de la majesté royale, couvert de broderies, entouré de toutes les marques du rang et de l’opulence, le noble étranger fixait tous les regards. Qui eût pu deviner, au milieu de tant de pompe et de grandeur, le misérable plébéien frappé d’un arrêt de mort, qui, déguisé sous les haillons de Madge Wildfire, avait guidé une populace furieuse courant à la vengeance ? Il était impossible que personne le reconnût, quand même quelqu’un de ses anciens compagnons, race d’hommes qui vit si peu de temps, aurait prolongé la courte existence accordée ordinairement aux malfaiteurs. D’ailleurs, l’affaire était assoupie depuis long-temps, de même que les passions haineuses dans lesquelles elle avait pris son origine. Il est certain que des personnes connues pour avoir pris part à cette émeute formidable, et pour s’être enfuies d’Écosse par cette raison, après s’être enrichies chez l’étranger, étaient revenues jouir de leur fortune dans leur pays natal, et y vivaient tranquillement sans être poursuivies par la loi. L’indulgence des magistrats était assurément dans cette occasion aussi sage que juste ; car quelle impression utile le châtiment eût-il pu faire sur l’esprit public, lorsque le souvenir de l’offense était effacé, et que la conduite paisible et peut-être même exemplaire du prévenu

Weitere Kostenlose Bücher