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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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envoyée, et le billet de M. Staunton, il écrivit à un de ses amis à Édimbourg, pour le prier de s’informer de ce qu’était devenue la malheureuse fille dont l’enfant avait été dérobé. Son correspondant lui avait répondu qu’elle avait obtenu son pardon, et qu’elle s’était retirée avec toute sa famille dans quelque province éloignée de l’Écosse, ou avait quitté entièrement le royaume. Les choses en étaient restées là jusqu’au moment de la visite de sir Georges Staunton au vieux prêtre, qui, après avoir cherché long-temps parmi ses papiers, retrouva la lettre de Meg Murdockson, et la lui remit, ainsi que les autres notes qu’il avait conservées relativement à cette affaire.
    Quels que pussent être les sentimens de sir Georges Staunton en recueillant cette déplorable histoire, et en écoutant le récit de la fin tragique de l’infortunée dont il avait causé la ruine, toujours prêt à tout sacrifier à ses moindres résolutions, il n’eut plus alors qu’une seule pensée, c’était l’espoir qui semblait se présenter de retrouver son fils, et il oubliait tout pour ne songer qu’aux moyens d’y parvenir. Il était vrai qu’il serait difficile de le produire dans le monde sans raconter, de l’histoire de sa naissance et des malheurs de ses parens, plus que la prudence ne le voudrait. Mais s’il était seulement possible de le retrouver, et qu’il se montrât digne de la protection de son père, il y aurait des moyens de parer à tous les inconvéniens. Sir Georges Staunton pouvait, s’il le voulait, l’adopter pour son héritier, sans révéler le secret de sa naissance ; ou bien il pouvait obtenir un acte du parlement qui le déclarât légitime, et qui lui permît de porter le nom et les armes de son père. Cet enfant, d’après les lois de l’Écosse, était même déjà légitime de fait par le mariage subséquent de ses parens. Quoi qu’il en fût, en un mot, l’unique désir de sir Georges était de revoir son fils, dût son retour occasioner une nouvelle série de malheurs aussi terribles que ceux qui avaient suivi sa perte.
    Mais où était le jeune homme qui pouvait peut-être encore hériter des honneurs et des biens de cette famille ancienne ? Sur quelle bruyère inculte, sous quel vil déguisement errait-il alors ? Gagnait-il un pain précaire par quelque pauvre métier, par le travail de ses mains, ou par la violence et le brigandage ? Telles étaient les questions que sir Georges brûlait d’éclaircir, et sur lesquelles il ne pouvait obtenir aucun renseignement. Beaucoup de gens se souvenaient qu’Annaple Baïlzou parcourait le pays, mendiant et disant la bonne aventure, faisant des prophéties ; quelques uns se rappelaient l’avoir vue avec un enfant en 1737 ou 1738, mais ils ajoutaient que depuis plus de dix ans elle n’avait point paru dans le comté, et qu’ils lui avaient entendu dire qu’elle allait retourner en Écosse, son pays natal. Ce fut donc en Écosse que sir Georges Staunton crut devoir continuer ses recherches ; et, après avoir quitté son épouse à Glascow, il se rendit à Édimbourg, où l’époque de son arrivée se trouvant coïncider avec celle des séances de l’assemblée générale, son intimité avec le seigneur qui remplissait les fonctions de grand commissaire l’obligea de paraître en public plus tôt qu’il ne l’eût voulu.
    À la table de ce seigneur, sir Georges Staunton fut placé près d’un ecclésiastique dont l’extérieur respectable, les manières simples et la conversation pleine de sens, prévenaient en sa faveur. Il demanda son nom, et apprit que c’était M. Butler. Il n’était jamais entré dans les projets de sir Georges d’admettre son beau-frère dans sa confidence, et ce n’avait pas été sans une joie infinie qu’il avait reçu de son épouse l’assurance que mistress Butler, l’honneur et la sincérité même, n’avait jamais laissé transpirer un seul mot de tout ce qu’il lui avait dit au rectorat de Willingham, sans même faire une exception en faveur de son mari. Mais il n’était pas fâché de trouver l’occasion de converser avec un si proche parent, sans être connu de lui, et d’être à même d’observer son caractère, et d’apprécier son esprit. Tout ce qu’il vit et tout ce qu’il entendit servit à lui faire concevoir une haute opinion de Butler. Il reconnut qu’il était généralement respecté des personnes de sa profession, aussi bien

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