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La Prison d'Édimbourg

La Prison d'Édimbourg

Titel: La Prison d'Édimbourg Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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Vous ne perdrez pas un cheveu de votre tête, mais vous viendrez, et il faut que vous nous suiviez.
    – Mais, messieurs, quel besoin pouvez-vous avoir de moi ? J’espère que vous serez assez honnêtes pour me l’apprendre.
    – Vous le saurez en temps et lieu, mais de gré ou de force vous nous suivrez. Je vous avertis de ne regarder ni à droite ni à gauche, et de ne chercher à reconnaître personne. Considérez comme un rêve tout ce qui se passe devant vous.
    – Plût à Dieu que ce fût un rêve ! pensa Butler. Mais n’ayant aucun moyen de résister à la violence dont on le menaçait, il se résigna à son sort. On le plaça en tête de la troupe, derrière le tambour, entre deux hommes qui avaient l’air de le soutenir pour l’aider à marcher, mais qui réellement le tenaient chacun par un bras, afin qu’il ne pût songer à leur échapper.
    Pendant ce pourparler, les insurgés avaient couru à West-Port, et fondant sur les Waiters, comme on appelait les gardiens de la porte, ils s’étaient emparés des clefs. Ils fermèrent les battans aux verrous et avec des barres ; puis, comme ils ne savaient comment s’assurer du guichet, ils commandèrent à celui qui en avait habituellement le soin de le fermer pour eux. Cet homme, tremblant, perdit la tête, et n’en put venir à bout ; mais les insurgés, qui semblaient avoir tout prévu, ayant fait approcher des torches, fixèrent eux-mêmes le guichet avec de longs clous dont ils s’étaient munis, probablement dans ce dessein.
    Pendant que ces choses se passaient, Butler n’avait pu s’empêcher de remarquer, même malgré lui, quelques uns des individus au milieu desquels le hasard l’avait jeté. La lumière des torches tombait sur eux en le laissant dans l’ombre, ce qui lui donnait le moyen de les voir sans être vu. La plupart étaient vêtus en marins, quelques uns portaient de grandes redingotes et un chapeau à larges bords ; on voyait des femmes parmi eux, mais quand ces amazones venaient à parler, on reconnaissait à leur voix, comme on aurait pu s’en douter à leur taille, qu’elles n’avaient du sexe féminin que les habillemens. L’une d’elles répondit au nom de Wildfire, et ce nom était souvent prononcé. Du reste on semblait agir d’après un plan convenu et bien concerté. On avait des signaux, des mots de ralliement, et de faux noms par lesquels on se reconnaissait.
    Les insurgés laissèrent quelques uns d’entre eux pour observer West-Port, en menaçant les gardiens de les tuer s’ils tentaient de sortir de leur loge et de s’emparer de nouveau de la porte pendant cette nuit. Ils coururent ensuite rapidement dans la rue basse, appelée Cowgate, la populace se rendant de toutes parts au bruit du tambour, et se joignant à eux. Ils assurèrent la porte de Cowgate aussi facilement que la première, et y laissèrent encore un détachement pour s’y tenir en faction. On remarqua ensuite, comme un trait de prudence et d’audace singulièrement combinées, que ces hommes chargés de veiller aux portes, ne restèrent pas stationnaires à leur poste ; ils allaient et revenaient, à quelque distance les uns des autres, se tenant assez près pour veiller à ce que personne ne pût tenter d’ouvrir ; mais en même temps sans s’exposer à être eux-mêmes observés et reconnus.
    Cet attroupement, composé d’abord de cent hommes, s’éleva peu à peu à des milliers, et il augmentait toujours. Ils se divisèrent pour gravir plus rapidement les divers passages étroits qui conduisent de Cowgate à High-Street ; ne cessant pas de battre le tambour et d’appeler à eux tous les vrais Écossais, ils remplirent toute la principale rue de la ville.
    La porte de Netherbow pourrait être nommée le Temple-Bar d’Édimbourg, puisque, coupant High-Street à son extrémité, elle séparait Édimbourg proprement dit du faubourg de Canongate, comme Temple-Bar sépare Londres de Westminster. Il était de la dernière importance pour ces hommes en insurrection de s’emparer de cette porte. Un régiment d’infanterie, commandé par le colonel Moyle, était caserné dans ce faubourg, et, en entrant par cette porte, il aurait pu facilement mettre un obstacle insurmontable à l’accomplissement du plan des insurgés. Les chefs de l’émeute marchèrent donc sur-le-champ à Netherbow, et fermèrent cette porte comme les autres en y laissant un détachement proportionné à l’importance de ce poste.
    Il s’agissait

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