La Régente noire
par le roi, comprenant le premier président du parlement de Paris, Jean de Selve, le maître des requêtes Jean Sallat, le président aux enquêtes François de Loyne et le conseiller au parlement Jean Papillon.
20. Déjà mis sur la touche par Louise de Savoie, Jacques de Semblançay fut écarté des affaires dans les premiers mois de 1524. En mars, une commission était créée pour examiner sa gestion et tenter de le faire apparaître comme débiteur de la Couronne. En fait, les travaux de cette première commission le blanchiront en janvier 1525. Mais une nouvelle sera instituée après le retour du roi de captivité, à la fin de 1526 ; arrêté en janvier 1527, le baron sera alors jugé sur des motifs assez douteux, et néanmoins condamné à mort. Son exécution par pendaison, le 12 août 1527, et la fermeté d’âme dont il y fera preuve, susciteront l’émotion dans tout le royaume.
C HAPITRE VII
Ce chapitre forme, en vérité, une sorte d’interlude, ou plutôt d’épilogue à la première partie. Il est possible, mais pas certain, que mes quatre héroïnes aient été réunies à Blois lors de la mort de la princesse Marguerite, le 8 septembre 1524.
21. C’est au début de juillet 1524 que le connétable de Bourbon, à la tête d’une armée impériale, commença d’envahir la Provence. Il mit le siège devant Marseille du 19 août au 29 septembre, mais ne parvint pas à se rendre maître de la cité. Devant la réaction des forces françaises menées par François I er , il dut alors battre en retraite au-delà des Alpes, où le roi de France, conseillé par l’amiral de Bonnivet, décida de le poursuivre.
C HAPITRE VIII
L’épisode dramatique de Pavie et de ses lendemains constitue l’un des mieux « documentés » du règne. Je me suis borné, pour l’essentiel, à présenter ses différents aspects sous une forme subjective et concentrée. Par exemple, j’ai placé dans un même dialogue entre l’empereur et Montmorency, la matière de plusieurs conférences espacées dans le temps.
Quant à la mort de Charles d’Alençon, plus tard évoquée par sa veuve dans Les Prisons , c’est tout juste si je l’ai romancée.
22. Le 28 octobre 1524, François I er établissait son camp au nord de Pavie qu’il assiégeait. Le 3 février 1525, les troupes impériales de Charles de Lannoy et du connétable de Bourbon volaient au secours de la garnison et, en quelque sorte, « assiégeaient les assiégeants ». La situation, dès lors, se figea. Bourbon et Lannoy passant à l’attaque, dans la nuit du 23 au 24 février, ils prirent les Français de surprise. François I er n’attendit pas la fin des tirs de son artillerie ; il fit donner sa cavalerie à découvert... Décimée par les troupes du marquis de Pessaire, cette cavalerie tombera, véritable hécatombe, sous les tirs des arquebusiers espagnols, scellant la défaite de la France et la captivité du roi.
23. Pendant le siège de Pavie, en janvier, François avait reçu la visite inattendue d’un envoyé de Constantinople. Le sultan Soliman, jouant habilement du bras de fer entre l’empereur et le roi de France, offrait son soutien à ce dernier. Aussitôt après le désastre, la régente en profita pour lui envoyer une ambassade qui périt, massacrée par le pacha de Bosnie ; mais deux autres missions, menées respectivement par le Hongrois Frangepani et par Antoine de Rincon, permettront d’établir une alliance entre la Cour de France et la Sublime Porte, prélude à la victoire ottomane de Mohacs sur le roi de Hongrie.
24. En dépit de la consonance française de son nom, Charles de Lannoy était issu d’une des plus grandes familles de Flandre. D’abord au service de Maximilien I er , il offrit son épée à Charles Quint et devint vice-roi de Naples en 1522, avant de succéder au prince Colonna comme chef des armées impériales en Italie.
25. Ancien conseiller du duc de Savoie (le père de Louise), chancelier de Charles Quint dès avant son accession au trône du Saint Empire, Mercurin Gattinara allait être, auprès de l’empereur, le premier partisan de l’intransigeance à l’égard de la France.
26. Toutes ces négociations autour de deux princesses portugaises pourraient prêter à confusion. D’un côté, Charles Quint avait promis sa sœur, Éléonore, veuve du roi de Portugal Manuel I er le Fortuné, à Charles de Bourbon – et François I er se proposait de la prendre lui-même
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