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La Reine Sanglante

La Reine Sanglante

Titel: La Reine Sanglante Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Notre-Dame, dit Louis, la nouvelle est incroyable mais elle est sûre : je viens d’envoyer aux cachots de la grosse Tour, et devinez qui s’y trouve ?
    – Sire, comment pourrais-je le savoir ?
    – Le sire d’Aulnay ! fit le roi en éclatant de rire. Comment y est-il ? le diable le sait ! Qui l’a arrêté ? Et où cela s’est-il fait ? Nul n’a pu le dire. Mais quel que soit celui qui m’a mis ce rebelle entre les mains, je l’enrichirai, par tous les diables ! J’ai voulu vous en donner la nouvelle, chère amie, sachant toute l’inquiétude que vous aviez…
    – En effet, Sire, c’est une heureuse nouvelle. Un de vos ennemis acharnés…
    – Non, non, Marguerite, dit le roi, en secouant la tête. Le sire d’Aulnay n’a jamais été mon ennemi… Il sait le nom de la femme qui me trahit. Et maintenant que je le tiens, je l’obligerai bien à parler, fût-ce par la torture…
    – Sire, dit-elle avec fermeté, il ne faut pas que vous continuiez à vivre dans ce doute qui vous fait un mal affreux. Il faut faire interroger cet homme…
    – Faire interroger ? Non, Marguerite. Car fût-ce Dieu lui-même qui interroge ce Philippe, je suis sûr que Dieu ne me rapporterait pas exactement ses paroles… puissé-je être foudroyé si je blasphème ! Non, je veux moi-même lui parler, moi-même entendre le nom de l’infâme créature… comprends-tu, Marguerite ?… Je veux savoir, enfin !
    – Mon cher Sire, reprit Marguerite, allez-y au plus tôt. Plus vite vous saurez, plus vite l’infâme dont vous cherchez le nom sera châtiée… Que n’y allez-vous de ce pas ?…
    – Non, dit Louis, je dois maintenant m’occuper de ces drôles que nous allons faire un peu griller dans leur terrier de la Cour des Miracles, mais dès demain matin je descendrai aux oubliettes… »
    Louis serra tendrement sa femme dans ses bras et sortit.
    « Demain matin, murmura Marguerite, avec un sourire livide. J’ai toute la nuit devant moi ! Et que ne fait-on pas en une nuit ?… Allons, cette fois encore, je suis sauvée ! »
    Elle s’enveloppa d’un manteau, rabattit la capuche sur sa tête, dit quelques mots à Juana, afin qu’elle pût être prévenue en cas d’alerte, puis sortit du Louvre par le chemin ordinaire qu’elle avait pris si souvent pour aller à ses nocturnes et terribles rendez-vous.
    Quelques minutes plus tard, elle pénétrait dans la rue Froidmantel et arrivait à l’enclos aux lions dont la porte s’ouvrit sur un coup de sifflet qu’elle répéta trois fois.
    Stragildo dormait profondément. Réveillé par le valet qui avait ouvert à Marguerite, le gardien en chef des lions arriva bientôt dans la pièce où l’attendait la reine.
    « Sais-tu où se trouve Philippe d’Aulnay ?
    – Si je le savais, j’irais le trouver à l’instant.
    – Pourquoi ? demanda Marguerite, en tressaillant.
    – Pour lui enfoncer six pouces de cette lame au défaut de l’épaule, dit Stragildo, en montrant son poignard. C’est le bon endroit. De tous ceux que j’ai frappés là, je n’en ai pas vu un seul qui soit revenu.
    – Ainsi, tu frapperais cet homme d’un coup mortel ? Tu lui en veux donc ?
    – Je l’avoue, dit Stragildo en se redressant. Malheureusement, ajouta-t-il, j’ignore où le trouver.
    – Je vais te le dire, moi ! » dit la reine.
    Alors Marguerite, ayant fait signe à Stragildo de se rapprocher d’elle, se mit à lui parler à voix basse. Et, quand elle eut fini, Stragildo reprit :
    « Je suis prêt.
    – C’est bien, dit la reine. Suis-moi.
    – Allez-vous donc vous-même me faire entrer au Louvre et m’escorter jusqu’au cachot de Philippe d’Aulnay ?…
    – Non, Stragildo. Je vais à la Tour de Nesle et tu vas m’y accompagner. Là, quand le moment d’agir sera venu pour toi, je te le dirai, tu iras au Louvre, tu descendras aux oubliettes et tu frapperas ! »
    Stragildo ne fit aucune objection et suivit Marguerite.
    Marguerite monta jusqu’à la plate-forme et Stragildo l’y suivit. Elle s’accouda au parapet et regarda au loin, dans la nuit. Une sombre rêverie s’empara d’elle. Son regard où brillait une flamme intense, alla chercher dans le sombre Paris nocturne un point d’où montaient de sourdes rumeurs…
    La Cour des Miracles !…
    Et alors son sein s’oppressa, ses yeux se gonflèrent.
    Un sanglot râla dans sa gorge. Et elle murmura :
    « Buridan !… Buridan va

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