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La Reine Sanglante

La Reine Sanglante

Titel: La Reine Sanglante Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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quatre sacoches de cuir assez semblables à des outres à vin. Il les mêlait de son, de sorte que ces outres ne pussent rendre au choc aucun bruit révélateur. Le son était dans un grand sac qui attendait là depuis longtemps sans doute, en prévision de cette opération.
    Les quatre sacs bien et dûment ficelés, Stragildo, sifflotant un air, ouvrit une armoire contenant plusieurs costumes et en choisit un qu’il porta dans sa chambre.
    Le jour était venu.
    Ces divers préparatifs étant achevés, Stragildo, tranquille et satisfait de lui-même, attendit le moment favorable pour se rendre chez la reine.
    On a vu comment il a remis à Marguerite le message de Buridan. On a vu que la reine, se penchant sur Stragildo, lui avait donné quelques explications.
    « Il n’y aura personne dans la Tour, avait-elle dit. Toi-même, après m’avoir conduite, tu m’attendras dehors. Ceci n’est pas une aventure comme les autres. Dès cet instant, cet homme t’est sacré, tu m’entends ? Malheur à toi si tu touches à Buridan ! »
    Stragildo s’était incliné et était parti en murmurant à part lui :
    « Décidément, il était temps… Si le Buridan du diable devenait maître tout-puissant à la cour de France, mon affaire serait vite réglée. Qu’est-ce que je disais ? Les choses se passent bien comme je l’avais prévu, et, si je n’étais là, demain, Buridan serait aussi puissant… plus puissant que le roi. Mais je suis là… »
    Stragildo rentra dans l’enclos aux lions.
    Il attendit le soir et il fit ses derniers préparatifs.
    Dans un bahut de sa chambre, il prit deux ordres signés du roi et à lui remis dès longtemps par Marguerite pour lui servir à toute occasion.
    Le premier était un ordre à tout agent du guet ou sergent d’avoir à se mettre au service du porteur, sur sa première réquisition.
    La deuxième était un ordre à tout chef de poste de l’une quelconque des portes de Paris d’avoir à ouvrir au porteur et le laisser passer quelle que fût l’heure.
    Stragildo plia soigneusement les deux parchemins et les cacha dans sa poitrine.
    Puis il descendit aux écuries.
    Car il y avait des écuries à l’enclos aux lions et l’on y entretenait une douzaine de forts chevaux, soit pour le service du roi ou de la reine, soit même pour le service de Stragildo et des valets.
    Il brida le plus vigoureux de ses chevaux.
    Puis, remontant chercher le costume qu’il avait choisi et les quatre sacs pleins d’or, il descendit le tout. Il plaça les sacs sur le cheval et les arrima soigneusement. Quant au costume, c’était un vêtement de manant, la souquenille, le bonnet, les jambières de cuir. Il le laissa dans l’écurie d’où il sortit en refermant la porte et en emportant la clef.
    Toutes ces dispositions prises, Stragildo se rendit au Louvre, gagna directement l’appartement du roi, s’approcha du capitaine des gardes et lui dit simplement :
    « Il faut que je parle au roi seul à seul et cela ne souffre aucun retard. »
    Hugues de Trencavel toisa le gardien des fauves avec un mépris non dissimulé, mais sachant très bien la faveur spéciale dont il jouissait et supposant qu’il s’agissait d’annoncer au roi quelque accident arrivé à un lion favori, le capitaine entra chez le roi. Quelques instants plus tard, Stragildo était en présence de Louis X.
    « Est-ce qu’un de mes lions serait malade ? demanda tout de suite le Hutin avec une inquiétude non dissimulée.
    – Sire, reprit-il, aucun de vos lions n’est malade. Les nobles bêtes, le Ciel en soit loué, ont mangé d’un merveilleux appétit et dorment paisiblement.
    – Alors ? » interrogea Louis, en fronçant le sourcil.
    Stragildo se courba davantage. Sa voix se fit humble. Il murmura :
    « Sire, c’est sans doute une grande audace à un pauvre valet de fauves comme moi, de lever les yeux et de regarder ce qui se passe. Mais le fait est que j’ai regardé, que j’ai vu, et que je viens prévenir le roi.
    – De quoi te mêles-tu, drôle ?
    – C’est bien ce que je me suis dit, par la Vierge ! de quoi diable vais-je me mêler ? Est-ce que ces affaires te regardent, imbécile ? Ne peux-tu témoigner au roi le grand dévouement que tu as pour lui autrement qu’en allant lui parler d’histoire de trahison ? Est-ce que…
    – Trahison ! fit Louis en pâlissant.
    – Ai-je dit trahison, Sire ? Le fait est que je n’en sais rien au fond, et après tout cette femme qui doit

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