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La Reine Sanglante

La Reine Sanglante

Titel: La Reine Sanglante Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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soldats perçurent comme dans une vision aussitôt dissipée qu’apparue quatre démons qui bondissaient ; ils virent deux des sentinelles tomber puis, dans la même seconde, la course effrénée des quatre qui disparaissaient vers le fond de la rue. Des hurlements s’élevèrent ; de poste en poste, les soldats réveillés se précipitèrent… mais les fugitifs demeurèrent introuvables.
    « Malheur à moi ! dit l’officier qui commandait le poste de la rue des Francs-Archers. C’est Buridan qui vient de se sauver !… »
    Un quart d’heure plus tard, Buridan et ses amis s’arrêtaient dans la rue Froidmantel. Aucun d’eux n’était blessé.
    Ceci constaté, ils reprirent leur marche et atteignirent l’enclos aux lions.
    Buridan heurta au marteau de la porte.
    Quelques minutes après, un judas s’entrebâilla et un falot demanda :
    « Qui va là ?
    – Va, dit Buridan, va dire à Stragildo que Buridan veut lui parler. Il s’agit de la reine. »
    Le judas se referma. Un certain temps s’écoula. Puis, à travers le judas, une voix goguenarde prononça :
    « Salut, seigneur capitaine. Qu’y a-t-il pour votre service ?
    – Est-ce toi, Stragildo ?
    – Moi-même, seigneur. Tout à votre service. J’ai encore quelques sacs qui attendent et j’espère bien, par quelque nuit sans lune, avoir l’honneur d’en mettre un à votre disposition.
    – Tais-toi, misérable, si tu tiens à la vie. Car si je n’avais besoin de toi cette nuit, cette porte ne m’empêcherait pas de venir jusqu’à toi et de t’infliger le châtiment que tu mérites. Mais assez là-dessus. Veux-tu remettre un message à la reine ?
    – Un message ? Oui-da ! Je suis là pour cela. Un message d’amour peut-être ?
    – Tu l’as dit !…
    – Un rendez-vous à la Tour de Nesle ? ricana Stragildo.
    – Tu l’as dit !…
    – Eh bien, passez-moi la chose à travers la grille du judas, et je vous promets que M me  Marguerite aura le poulet. »
    Buridan fit comme Stragildo lui avait indiqué, il glissa à travers le judas un papier que le gardien des fauves saisit du bout des doigts.
    Pendant ce colloque, Guillaume, Riquet et Lancelot s’étaient tenus à l’écart, de façon à ne pas être aperçus de Stragildo. Celui-ci ayant reçu le papier referma le judas sans plus de façons et Buridan l’entendit qui se retirait. À son tour, avec ses compagnons, il s’éloigna.
    Stragildo ne s’était pas retiré : il avait simplement imité le bruit des pas qui va en décroissant. Il entrebâilla la porte juste assez pour passer la tête et put apercevoir plusieurs ombres qui s’évanouissaient dans la nuit.
    « Bon, grogna-t-il. Ils sont quatre, savoir : maître Buridan, puis le damné Bigorne, puis l’empereur de Galilée et le roi de la Basoche. Quel coup de filet si on pouvait les prendre tous les quatre et les envoyer rejoindre les deux frères au Temple ! »
    Stragildo remonta alors dans cette partie du logis qui lui servait d’appartement et d’où, par les diverses fenêtres, il pouvait surveiller tantôt les cages des fauves, tantôt la rue et tantôt le quartier des valets.
    Sans la moindre hésitation, il déplia le papier que lui avait remis Buridan et se mit à le déchiffrer péniblement.
    Ayant déchiffré le message, il tomba dans une profonde rêverie.
    L’aventure lui paraissait étrange et l’inquiétait profondément.
    Stragildo, ayant convenablement réfléchi, se dit que le meilleur, le seul moyen de sortir à son honneur d’une pareille aventure, c’était une bonne trahison générale.
    Trahir à la fois le roi, la reine, Buridan, tous ! Les mettre tous dans quelque horrible situation et puis s’en aller tranquillement.
    « Voyons si j’ai de quoi m’en aller », fit Stragildo, souriant.
    Il passa dans une pièce reculée dont il ferma la porte à double tour ; de là, il pénétra dans un cabinet sans fenêtre. Il souleva les dalles qui composaient le plancher de ce cabinet et alors apparut un coffre qu’il retira d’un trou au moyen d’un levier passé dans un anneau de fer qui était frappé sur le couvercle.
    Le coffre étant ouvert, il se mit à compter sa fortune, tout entière composée de pièces d’or, car, au fur et à mesure Stragildo échangeait en or ce qu’il avait pu amasser d’argent ou de monnaie ; l’or tient moins de place et est plus facile à transporter.
    Stragildo vida entièrement le coffre et empila les pièces d’or dans

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