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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Caudebec.
    — Nous n’avons plus rien à faire à Paris, dit Cassandre qui avait hâte d’informer son père de ce qu’elle avait appris par les courriers du commandeur Moreo.
    Olivier était plus réticent, aussi ne répondit-il pas tout de suite.
    — Caudebec va te raccompagner chez ta mère, car je préfère rester ici quelques jours, dit-il enfin. Il faut encore que je retrouve ce capitaine Clément tant il peut m’apprendre de choses.
    — Mais tu as déjà essayé la semaine dernière.
    — Nous n’avions guère de temps en cherchant seulement le matin…
    En vérité Olivier brûlait de savoir ce qui allait se passer à Paris. Guise allait-il s’opposer ouvertement au roi? Le combat décisif allait se livrer entre eux. Il était aux premières loges et le roi de Navarre n’aurait pas compris qu’ils’en aille. Henri III allait avoir besoin de toute l’aide possible.
    En marchant, elle le regarda sans rien dire. Elle se doutait déjà de sa décision quand elle avait vu arriver le duc de Guise,
     et encore plus quand elle avait assisté à l’idolâtrie de la foule.
    — Dans la manifestation de passion envers le duc de Guise à laquelle nous avons assisté, je n’ai pas ressenti la tension qu’on éprouve à la veille des batailles, dit encore Olivier. C’est à cela que je songe…
    — Que veux-tu dire?
    — Les Parisiens vénèrent le duc de Guise et le veulent pour roi. Si Henri III est aussi faible qu’on le dit, il ne pourra résister à cette force et il cédera. Selon moi, il n’y aura pas bataille. Il y a certainement moins de danger à rester dans Paris maintenant que le duc est là qu’il n’y en avait quand les Parisiens l’attendaient. Guise ne laissera pas la sainte union imposer sa dictature, pas plus qu’il n’autorisera les prédicateurs à faire la loi.
    — Dans ces conditions, je ne risque rien à rester près de toi, dit-elle en souriant.
    — Non seulement je chercherais le capitaine Clément, mais je serais toute la journée dans les rues pour glaner des informations utiles à Henri de Navarre. Tu resterais seule…
    — Je peux faire comme toi, rue Mauconseil, autour de Saint-Eustache et aux Halles. On nous connaît maintenant, personne ne doute que nous soyons des comédiens. Nul ne s’intéressera à moi si je me promène avec Serafina et ses sœurs.
    Elle avait raison, songeait Olivier. S’il n’y avait pas d’affrontement, elle était sûrement autant en sécurité ici que chez
     Sardini qui risquait autrement la vengeance du duc de Guise.
    — Restons donc ensemble, accepta-t-il. Tu sais d’ailleurs que c’est ce que je désire, fit-il dans un sourire d’amoureux.
    Il l’aida à traverser un trou punais, et comme il n’y avait personne autour d’eux, il ajouta à voix basse :
    — Il y aura un troisième chargement d’or. C’était une mauvaise idée de ma part de guetter ce chariot à la porte Saint-Denis. La prochaine fois, il faudra l’attendre bien avant sur la route, et avec trente compagnons bien armés.

    Le mardi après-midi, Nicolas Poulain transportait quelques-uns de ses biens les plus précieux chez Le Bègue quand il vit un
     groupe d’archers clouer des pancartes devant les maisons, il s’approcha pour les lire :
    De par le roi, les prévôt des marchands et échevins de Paris, défenses très expresses sont faites, sous peine de la vie, à
     tous bourgeois, manants et habitants de la ville et faubourgs de Paris, de quelque qualité et condition qu’ils soient, de
     sortir de leurs maisons avec armes autres que l’épée et dague après neuf heures du soir.
    Un peu plus tard, il apprit aussi que le duc de Guise avait fait une seconde visite au Louvre, cette fois accompagné de quatre
     cents gentilshommes cuirassés et portant pistolets sous leur manteau. L’entretien entre les deux Henri avait été bref et plein
     d’amertume. Le soir, son beau-père lui dit que le roi avait demandé au prévôt de Paris de faire armer vingt hommes par dizaine
     et de les tenir à son service.
    Le lendemain, un parent de M. de La Chapelle vint le trouver pour lui annoncer que le duc de Guise recevrait à quatre heures
     le conseil des Seize et les colonels et capitaines de quartier pour recevoir leur allégeance. Poulain promit vaguement d’y
     aller. Vers sept heures du soir, il reçut un billet de M. Le Clerc lui demandant de venir chez lui le lendemain soir avec
     les officiers de sa compagnie. L’insurrection

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