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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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de Montpensier en était gouverneur, et surtout qu’il venait de convoquer les
     États généraux à Blois.
    Ainsi, Henri III continuait de gouverner le pays. Guise avait Paris – qui en réalité était dirigé par les Seize – et apparaissait
     désormais comme un rebelle, même s’il assurait au monde entier être un fidèle serviteur du roi. On rapportait d’ailleurs que,
     souhaitant rencontrer les ambassadeurs étrangers, ceux-ci lui avaient répondu n’avoir rien à lui dire, sauf Mendoza bien sûr,
     qui non seulement s’était mis à son service mais lui avait proposé des troupes pour marcher sur Rouen. Ce que le duc avait
     refusé.
    Ces dernières nouvelles rassurèrent un peu les trois hommes, mais tant que la Ligue et les Seize faisaient la loi, ils ne
     voyaient pas comment empêcher Louchart de mettre en œuvre ses menaces.
    Venetianelli vint les voir le lendemain, jeudi de l’Ascension, et ils s’ouvrirent à lui de leurs difficultés. Le comédien
     leur proposa alors un plan.

    Le vendredi 27 mai, à peine ouvrait-on les portes de l’Hôtel-Dieu que Poulain s’installa sous le porche de l’hôpital, un vestibule
     gothique entouré de bancs de pierre ouvrant sur la rue du Marché Palu. Très vite il y eut affluence de mendiants et de malades,
     car le porche était l’entrée de la grande salle. Au milieu de ces malheureux, on ne pouvait le remarquer et il avait une vue
     complète sur le passage du petit Pont.
    Il n’eut pas longtemps à attendre pour voir passer Louchart sur sa mule, sans ses archers d’escorte. Il le suivit jusqu’au
     Grand-Châtelet, son pistolet à rouet serré sous sa houppelande à capuche, en quête d’une occasion favorable. Nicolas Poulain
     éprouvait une telle haine pour cet homme qu’il l’aurait tué aussi facilement qu’on écrase un cafard, mais la foule était si
     pressante dans les rues de la Cité qu’il ne put parvenir à ses fins sans risquer d’être pris sur-le-champ. Louchart resta
     quelques heures au tribunal avant de revenir sans que Nicolas ne puisse lui tirer dessus.
    Sur les conseils de Venetianelli, ils s’étaient réparti la surveillance du Petit-Châtelet. Tandis que Nicolas restait du côté
     de l’Île, dans le porche de l’Hôtel-Dieu, Olivier battait du tambour rue Saint-Jacques en compagnie de Il Magnifichino , Sergio et Serafina qui se livraient à des turlupinades.
    Bien sûr, Olivier n’aperçut pas Louchart. En revanche, il vit passer Boisdauphin et ses amis qui, sans doute, se rendaient
     à l’hôtel de Guise pour souper.
    Le lendemain, après leur visite au parloir de l’Ave-Maria, les beaux-parents de Nicolas vinrent de nouveau au Porc-Épic. Comme
     la semaine précédente, ils étaient en larmes. Louchart avait annoncé à Cassandre qu’il exigeait cent mille livres pour la
     libérer. Sinon, il la remettrait à Mme de Montpensier qui promettait une récompense équivalente. L’épouse d’Olivier avait
     accepté, tout en exigeant que Marguerite soit libérée en même temps qu’elle, ce que Louchart avait refusé. Le procès de Marguerite,
     et sa condamnation, étaient donc toujours prévus.
    Les trois hommes convinrent qu’il fallait au plus vite faire disparaître le commissaire. Le lundi, ce fut Poulain et Caudebec
     qui partirent pour le petit Pont tandis qu’Olivier restait à surveiller l’Ave-Maria. Ce jour-là, Louchart se rendit en mule
     chez M. de La Chapelle, rue Saint-Germain-l’Auxerrois, et comme la semaine précédente, Poulain n’eut aucune occasion d’utiliser
     pistolet ou dague. Caudebec, lui, était rue Saint-Jacques avec les comédiens.
    Le lendemain Louchart se rendit à la Bastille, cette fois avec ses archers, mais Poulain ne put s’approcher de la forteresse
     et rentra furieux au Porc-Épic.
    — Il sera impossible de lui tirer dessus avec un pistolet, dit-il à Olivier. Si encore il était à pied, ce serait plus facile de le daguer discrètement…
    C’est après le retour de Caudebec, et avoir bien réfléchi, que Nicolas demanda au protestant de se rendre le lendemain rue de la Heaumerie pour acheter la plus petite arbalète de poing qu’il puisse trouver; chose qu’il ne pouvaitfaire, étant trop connu des marchands. Les petites arbalètes étaient utilisées pour tuer les nuisibles, ce qui conviendrait
     parfaitement pour un malfaisant comme Louchart. Avec cette arme silencieuse et discrète, il approcherait le commissaire et,
     même dans la foule,

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