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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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vacarme, personne ne ferait attention à une bataille entre gentilshommes.
    Le samedi, Nicolas resta au Porc-Épic avec Rosny car il voulait attendre ses beaux-parents avant qu’ils n’entrent dans le
     couvent. Ce furent donc Caudebec et Olivier qui se rendirent aux Cordeliers. Cette fois, ils virent Boisdauphin et quatre
     de ses amis se rendre à leur écurie et prendre la direction de l’Île. Caudebec et Hauteville les suivirent àpied jusqu’à l’hôtel de Guise, puis ils tirèrent vers le Porc-Épic. Si Boisdauphin et ses amis dînaient, ils disposaient de
     quatre heures.
    Lorsqu’ils arrivèrent, Nicolas leur dit avoir expliqué aux parents de Marguerite, avant qu’ils n’entrent dans l’Ave-Maria,
     ce qu’ils devaient transmettre aux deux femmes pour la rançon. En sortant, ils lui avaient rapporté qu’elles se portaient
     bien, même si elles étaient torturées par la faim, la vermine et surtout l’angoisse.
    Ils se vêtirent proprement, s’armèrent, se recouvrirent de houppelande, sayon ou cape et partirent pour la rue des Cordeliers.
     Le temps était clair et c’était presque la pleine lune. On y voyait bien. Vers neuf heures du soir, ils se répartirent aux
     extrémités de la rue et se couvrirent d’un masque. À dix heures, ceux qui se trouvaient près de l’écurie virent les cinq cavaliers
     arriver. Ils paraissaient ivres et s’interpellaient bruyamment. Laissant leur monture (l’écurie restait ouverte une partie
     de la nuit), ils gagnèrent la rue des Cordeliers en chantant.
    — Monsieur de Boisdauphin, interpella Olivier en les voyant arriver, j’ai une affaire à régler avec vous!
    Il était au milieu de la rue. La main droite sur une hanche.
    Boisdauphin s’arrêta, ainsi que ses quatre compagnons.
    — Que veux-tu, maraud? Un coup de canne?
    Ils s’esclaffèrent.
    — Monsieur de Boisdauphin, je croyais que vous étiez gentilhomme, excusez-moi, je me suis trompé, vous n’êtes qu’un bélître!
    — Corne bouc! Vous allez vous faire couper les oreilles! lança Boisdauphin en tirant son épée.
    — Mais, vous êtes masqués, remarqua l’un des compagnons de Boisdauphin.
    — Je suis masqué comme mes amis. Mais vous êtes cinq, et nous sommes cinq. Le combat sera égal.
    Rosny sortit de l’ombre d’un porche, puis Venetianelli. Leurs rapières brillaient à la lueur de la lune.
    — Un guet-apens? Vous êtes des truands? ricana un des guisards, avec un soupçon de crainte dans la voix.
    — Non. Nous venons interroger M. de Boisdauphin sur M. de Belcastel, et venger le prince de Condé qu’il a assassiné, dit Caudebec qui se trouvait dans le dos des Lorrains.
    À ces mots, Boisdauphin parut brusquement dégrisé. Il sortit sa main gauche dans un bruissement rapide, tandis que les autres
     se retournaient, découvrant Caudebec et Poulain.
    — Des huguenots! fit un des hommes en dégainant aussi. Ce sont des huguenots!
    — Mon ami, je vais vous envoyer au royaume des taupes, annonça Boisdauphin en enroulant sa cape d’un rapide mouvement sur son bras gauche.
    — Messieurs, dit Rosny en s’inclinant, nous n’avons affaire qu’à M. de Boisdauphin, vous pouvez vous retirer si vous avez peur.
    — Peur! grondèrent plusieurs voix.
    Ceux qui n’avaient pas encore dégainé le firent, et sortirent aussi leur dague ou leur miséricorde.
    — Dieu me damne, dit Boisdauphin, mais vous allez payer cher votre insolence!
    Il cingla l’air de son épée et fit trois pas en direction d’Olivier, puis tomba en garde. Ses amis l’imitèrent, chacun choisit
     son adversaire.
    Ils engagèrent le fer dans un grand silence. Pendant un moment, on n’entendit que le froissement des lames. Venetianelli,
     tombé sur un médiocre adversaire, s’amusa un moment à le serrer par une série de parades et d’assauts, le forçant à reculer
     avant de lui percer la cuisse. L’autre cria merci, lâcha sa lame, et Il Magnifichino , ayant envoyé rouler l’épée à dix pas d’un coup de pied, rejoignit Caudebec qui ferraillait contre un adversaire de sa force.
     Comme c’était l’usage dans les duels, les vainqueurs portaient main forte à leur compagnon.
    Maximilien de Béthune était engagé avec un jeune homme peu au fait des combats mortels, mais ayantreconnu le fils d’un de ses voisins de Rosny, il ne voulait pas le tuer et se contentait de l’égratigner jusqu’à ce qu’il
     se fatigue.
    Poulain non plus ne cherchait pas à tuer son

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