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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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sans doute raison. L’échange aurait forcément lieu hors du couvent. Si c’était
     à la banque Sardini, ils pourraient facilement organiser un guet-apens.
    — Demain, je verrai mes beaux-parents avant qu’ils n’entrent dans l’Ave-Maria. Ils ne rencontrent nos épouses que devant la mère supérieure, mais ils pourront leur faire part de cette proposition à mots couverts. Mme de Saint-Pol pourrait ensuite demander à l’abbesse de faire revenir M. Louchart après Pentecôte.
    — L’affaire pourrait donc se conclure la semaine prochaine… déclara le baron. Je dois me rendre chez moi, à Rosny, pour Pentecôte. J’avais obtenu une sauvegarde pour mon château et mes biens, ce qui me tranquillisait, mais je viens d’apprendre que ma maison est touchée par la peste. Ma femme aurait perdu la plus grande partie de ses domestiques. J’ai donc des mesures à prendre, mais je vous promets que je serai de retour mardi. Maintenant, monsieur de Fleur-de-Lis, parlez-moi de Belcastel et de Boisdauphin, puisque vous les avez retrouvés…
    — Belcastel est mort. Il a été tué par des truands sans avoir eu l’occasion de rencontrer Boisdauphin. Ce dernier loge à l’auberge de la Croix-de-Lorraine, qui n’est pas celle de la place du cimetière Saint-Jean comme je le pensais, mais celle de la rue des Cordeliers. Il y était encore la semaine dernière et on l’a suivi quand il allait souper à l’hôtel de Guise. Il s’y est rendu plusieurs fois.
    — Vous n’avez pas eu l’occasion de lui parler?
    — Jamais, mais il commandait des troupes ligueuses place Maubert, durant la journée des barricades.
    — Combien de serviteurs a-t-il quand il va souper à l’hôtel de Guise?
    — Quatre ou cinq, répondit Olivier avec un geste indécis.
    — Et si nous l’attendions un soir? Nous pourrions régler ça l’épée à la main. Une fois soumis à notre volonté, nous l’interrogerions et ne lui laisserions la vie sauve que s’il nous dit la vérité.
    Rosny était un soldat pragmatique, partisan des solutions directes, radicales, et il ne s’embarrassait pas de considérations
     morales, et puis un guet-apens était à cette époque dans la nature des choses.
    — C’est possible, reconnut Poulain. Le chevalier du guet a été démis et il n’y a plus de rondes dans Paris. Nous serions tranquilles. Mais nous ne sommes que quatre…
    — On peut compter sur Venetianelli, intervient Caudebec.
    — Qui est Venetianelli? demanda Rosny.
    — Un comédien habitué du rôle de Fracasse et de Scaramouche, mais le meilleur tireur à l’épée que je connaisse. Il était avec nous à Garde-Épée.
    — À cinq, l’affaire est entendue, décida Rosny. Pourquoi pas demain soir?

    Le lendemain vendredi, Olivier resta avec Rosny à surveiller le couvent tandis que Nicolas Poulain s’installaitdevant les Cordeliers et François Caudebec se rendait à la tour de l’hôtel de Bourgogne expliquer à Venetianelli leur projet.
     Un duel avec des gentilshommes du duc de Guise ne pouvait que séduire Il Magnifichino . Caudebec en profita pour emporter des chausses et des pourpoints propres, ainsi que deux pistolets à rouet supplémentaires
     puisque leurs bagages étaient toujours là. Les deux hommes revinrent au Porc-Épic dans l’après-midi, mais malheureusement
     Nicolas Poulain rentra le soir sans avoir aperçu Boisdauphin. En revanche Louchart était venu au couvent, et en était reparti,
     accompagné d’une escorte de trois archers. Il n’avait pas fait transférer les prisonnières.
    Avec le baron de Rosny, ils avaient longuement débattu de l’endroit où se passerait le guet-apens contre Boisdauphin. Il ne
     pouvait avoir lieu trop près de l’hôtel de Guise, d’où des renforts pouvaient arriver, mais descendre jusqu’à la rue Verrerie,
     c’était se rapprocher dangereusement de l’Hôtel de Ville où siégeait le guet bourgeois, sans compter les maisons nobles d’où
     des gentilshommes pourraient sortir et intervenir.
    Finalement, la meilleure place restait la rue des Cordeliers. Après avoir ramené leurs chevaux à l’écurie, Boisdauphin et
     ses amis marcheraient jusqu’à la Croix-de-Lorraine. Le couvent occupait tout un pan de la rue, et même en attendant des clameurs,
     les religieux ne sortiraient pas. Quant aux autres maisons, elles n’étaient habitées que par des bourgeois certainement couards.
     Et puis, l’université étant perpétuellement un lieu de

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