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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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adversaire, mais quand celui-ci se fendit brusquement, il eut de la peine à retenir
     sa lame qui faillit lui traverser le poumon. L’autre comprit avoir échappé à la mort et devint aussi blafard que la lune.
     Il recula d’une semelle, ne cherchant plus désormais qu’à rabattre le fer du lieutenant du prévôt.
    Seul Boisdauphin continuait à se battre pour tuer, mais Olivier Hauteville avait fait des progrès dans la scienza cavalleresca 1 , et il se contentait de parer.
    Venetianelli, décidément le meilleur escrimeur de la troupe, lia son fer à l’adversaire qu’il partageait avec Caudebec et,
     d’un élégant mouvement du poignet, lui arracha sa lame. Caudebec se fendit et toucha le guisard au bras gauche, le forçant
     à lâcher sa dague. L’autre recula, devinant qu’il était mort s’il ne se rendait pas.
    — Vous retirez-vous du combat? demanda Caudebec en lui plaçant l’épée sous la gorge.
    — Oui, monsieur. Vous avez ma parole.
    Déjà Venetianelli était parti aider Olivier qui avait été touché à l’épaule, mais ce n’était qu’une estafilade. Quant à Rosny,
     il venait à son tour de faire rendre gorge au jeune homme qui lui remettait son épée.
    Caudebec resta à surveiller les trois hommes qui s’étaient rendus, car une félonie était chose courante dans un duel. L’important n’était-il pas de vaincre?
    Poulain dominait toujours son adversaire à grands coups de taille, évitant pourtant de le navrer, et Boisdauphin se retrouva
     donc face à trois lames. Désormais, il ne cherchait plus qu’à sauver sa vie. Rosny le poussa de tierce et de quarte jusqu’au
     mur du couvent avant de lui lancer, comme il ne pouvait plus rompre :
    — Monsieur, ne gaspillez pas votre vie inutilement. Nous ne souhaitons pas vous tuer.
    Un instant, les épées s’arrêtèrent de voler.
    — Que proposez-vous? demanda Boisdauphin la gorge nouée.
    — Rien de contraire à l’honneur. Nous vous questionnons sur une affaire, et vous répondez. Si vos réponses nous conviennent, nous partons, sinon, nous continuerons à en découdre.
    — J’ai votre parole? Êtes-vous gentilhomme?
    — Je suis Maximilien de Béthune, cela devrait vous suffire, lâcha Rosny avec hauteur.
    — Rosny? fit Boisdauphin, décontenancé.
    — Rengainez un instant, monsieur, et faisons quelques pas, proposa Olivier.
    Poulain aussi avait laissé un répit à son adversaire. Boisdauphin hésitait. Mais il devinait que poursuivre, c’était la mort
     assurée. Et il était curieux de savoir ce que M. de Rosny, un des ministres du roi de Navarre, lui voulait. Il salua, rengaina,
     puis se tourna vers ses amis.
    — François, dit-il à celui qui avait la cuisse percée, comment vas-tu?
    — Je survivrai, mon ami. Et l’école de chirurgie n’est pas loin, répondit-il en grimaçant de douleur. Mais ne sois pas long, quand même…
    Olivier, qui se tenait l’épaule, proposa à Boisdauphin de le suivre. L’autre s’exécuta et Rosny les accompagna.
    — Monsieur de Boisdauphin, vous avez rencontré plusieurs fois M. de Belcastel à Saint-Jean-d’Angély et il vous a remis des plans.
    — Vous savez cela? Qui êtes-vous?
    — Je sais cela, et bien d’autres choses. M. de Belcastel vous a rejoint ici, et a été tué par des truands.
    — C’est vrai, pauvre jeune homme.
    — Madame la princesse est en prison, accusée d’avoir tué son mari avec la complicité de Belcastel. Quelle part y avez-vous pris?
    — Aucune, monsieur, sur mon honneur. Je peux vous dire ce qui en est, sans que personne ne soit poursuivi puisque tout le monde est mort, et que madame la princesse est accusée à tort. La princesse s’était convertie avec son frère, mais elle restait catholique de cœur. Son intendant, M. Brillaud, qui était son confident pour beaucoup de choses, le savait. Lui-même rendait parfois des services – contre espèces sonnantes, tout de même – à des catholiques de Saintonge. Au fil des mois, l’un d’eux lui a demandé des plans de fortifications, Brillaud n’y avait pas accès, mais le prince de Condé avait les plans dans son appartement. Il a convaincu la princesse d’en copier des parties, que cela sauverait la religion catholique. Elle l’a fait et le duc de Mayenne l’a appris. C’était une occasion unique de connaître les garnisons de plusieurs villes et il m’a envoyé. Sur place, j’ai vu Brillaud qui m’a présenté le jeune Belcastel. Celui-ci

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