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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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introduits, M. de Rosny et Michel de
     Montaigne parlaient d’Henri de Navarreavec Cassandre et Caudebec tandis que M. de Richelieu était à l’autre bout de la pièce en compagnie d’Alphonse d’Ornano.
    Nicolas Poulain, Olivier et Venetianelli observaient les deux groupes avec inquiétude. C’était la première fois qu’ils réunissaient
     ceux qui allaient être des compagnons d’armes. Ils étaient si différents, et la plupart si susceptibles, qu’un simple geste
     ou un regard mal interprété pouvait entraîner entre eux un duel mortel.
    En entrant, le marquis d’O, en pourpoint noir chamarré d’or et chausses assorties avec épée à manche doré et chaîne d’or,
     balaya la pièce des yeux. Son regard dégoûté se posa sur M. de Rosny, puis il vit Ornano et Richelieu et s’avança vers eux,
     un sourire dédaigneux aux lèvres.
    Nicolas Poulain fut plus rapide et l’arrêta à mi-chemin.
    — Nous sommes au complet, monsieur le marquis. Je vous propose que nous nous asseyions tous. Il y a du vin et des pâtés sur cette desserte, mais pas de domestique. Chacun se servira lui-même.
    Le marquis d’O défit le cordon de son manteau qu’il jeta sur le lit. Apercevant alors Cassandre qui l’observait avec un regard
     moqueur, il lui fit une profonde révérence, maladroitement imité par Cubsac et Dimitri.
    Olivier avait trouvé plusieurs chaises identiques pour que Rosny, O, ou Ornano ne se disputent pas les sièges. Tous s’installèrent
     lentement, en s’observant comme des fauves décidés à déchirer la même proie.
    — Mes amis, poursuivit Poulain, pas de présentation entre nous. Nous nous connaissons et nous savons pourquoi nous sommes là. Le commandeur Juan Moreo a quitté Blois il y a trois jours pour Bruxelles. On dit qu’il reviendra dans trois ou quatre semaines. Je crains que les plans du duc de Guise ne soient changés et que l’or soit livré ici, et non à Paris.
    — MM. de Saveuse et de Boisdauphin ont aussi disparu. Il ne serait pas impossible qu’ils soient avec lui, ajouta Richelieu en hochant la tête.
    — S’ils sont partis il y a trois jours, ils ne seront pas à Bruxelles avant une semaine. Si l’or est prêt et s’ils ont déjà chariots et mules, ils n’arriveront pas à Paris avant deux autres semaines, calcula rapidement le marquis d’O qui jonglait avec les chiffres.
    — C’est être optimiste que de penser qu’un convoi si lourd puisse faire cinq lieues par jour, remarqua Rosny qui calculait tout aussi bien. Surtout en cette saison!
    — En pays espagnol et en Picardie, Saveuse et Moreo bénéficieront de toute l’aide dont ils auront besoin, remarqua O pour le contrarier.
    — Je vous l’accorde, capitula Rosny, avec un sourire glacial. Ils pourraient donc être à Paris vers le 6 novembre.
    — Au plus tôt… remarqua Olivier.
    — Il nous faut trois jours pour gagner Paris. Donc il serait suffisant de partir dans deux semaines.
    — En effet, sinon nous risquons d’attendre deux ou trois semaines. Il ne faudrait pas que notre absence soit trop longue, on se poserait des questions…
    — Je dirai que je pars pour Fresne voir ma femme, proposa le marquis d’O.
    — Pour ma part, je dois aller à Lyon, le voyage sera simplement plus long, dit Ornano.
    — Avec M. de Richelieu, nous avons prévenu que nous serons absents en novembre pour un procès qui se tient à Chartres, expliqua Nicolas. Nous avons donc tous à peu près de bonnes excuses. Venons-en maintenant au lieu où nous attendrons le convoi. Il serait impossible de l’attaquer près de Paris, et ils passeront par Saint-Denis…
    Il balaya du regard ses compagnons pour guetter leur approbation.
    — On ne peut en être certain, mais c’est le plus probable, confirma le marquis.
    — Nous logerons là-bas par deux ou trois dans des hôtelleries différentes, il y en a tant à Saint-Denis qu’on ne nous remarquera pas, et chaque jour nous irons en reconnaissance. Sitôt que le convoi sera aperçu, nous préparerons l’embuscade.
    Ils hochèrent la tête, les protestants avaient même une grande habitude de ce genre d’entreprise.
    — Fixons le départ pour le lendemain de la fête des morts, proposa O. À cette occasion, le roi organise un grand service religieux auquel je dois assister.
    — Cela me convient, approuva Ornano.
    Tous approuvèrent la date.
    — Il faut maintenant parler de l’entreprise elle-même. Nous serons douze.
    — Douze? Nous

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