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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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risquait fort d’être acquise à la Ligue, la présence d’un homme loyal comme Montaigne aurait été avantageuse
     pour le roi, mais l’ancien maire de Bordeaux souffrait trop souvent de la gravelle pour assurer cette fonction pendant des
     semaines, peut-être des mois. Il avait donc écrit à Henri de Navarre qu’il refuserait l’offre de Matignon, mais qu’il se rendrait
     à Blois expliquer au roi de France les raisons de son refus.
    Tout naturellement Navarre lui avait proposé de faire le chemin en compagnie de M. de Fleur-de-Lis et de sa femme, qui passeraient
     pour des gens de sa suite. Montaigne avait d’autant plus facilement accepté qu’il pourrait ainsi habiter chez M. Sardini,
     un avantage considérable dans une ville où toutes les hostelleries étaient pleines.
    C’est ainsi que Cassandre, Olivier, François Caudebec et Gracien Madaillan étaient entrés dans la ville de Blois sans que
     le duc de Guise ne l’apprenne.

    La maison de Sardini n’était occupée que par un concierge qui, bien sûr, ne connaissait pas la fille de Mme de Limeuil. Mais
     il se souvenait d’Olivier. Cassandre expliqua qui elle était, montra des lettres de sa mère, et ayant assuré qu’elle demanderait
     un courrier de M. Sardini confirmant ses dires, le concierge les laissa s’installer avec les gens de M. de Montaigne.
    Celui-ci partit ensuite au château et en revint une couple d’heures plus tard avec Nicolas Poulain, surpris et joyeux de la
     venue de son ami, bien qu’il désapprouvât qu’il loge en ville.
    — J’aurais préféré que vous restiez dans les faubourgs, car Blois est plein d’espions et de mouchards. La duchesse de Montpensier est arrivée, il y a aussi le frère d’Arnaud de Saveuse que Cassandre a tué en duel. S’ils apprennent que vous êtes là…
    » Ici, les Lorrains sont les maîtres. Le duc de Guise a les clefs de la ville et du château. Il a autorité sur la maisondu roi et commande les officiers. La garde bourgeoise est à ses ordres et la ville est peuplée de ligueurs. Il ne manque au Balafré que la charge de connétable, et s’il l’obtient il n’aura de cesse de chasser les derniers fidèles du roi. Si Saveuse ou Mme de
     Montpensier montent un guet-apens contre vous, ils seront assurés d’une totale impunité.
    — Dans ce cas, nous ne sortirons pas d’ici, décida Olivier. C’est nous qui recevrons. Ce sera tout de même plus facile pour nos visiteurs de nous rendre visite que d’aller dans les faubourgs. Qui d’autre est à Blois?
    — Le capitaine Cabasset est retourné chez Mayenne et Lacroix a pris sa place chez la duchesse de Montpensier, ce qui a mis le roi en fureur. J’ai vu aussi le comte de Boisdauphin, et bien sûr mon père, le cardinal, qui loge à l’évêché. Il y a encore M. de Mendoza et Don Moreo qui sont arrivés en même temps que Guise. Saveuse est d’ailleurs au service de Mendoza.
    — Je croyais qu’il était aux Lorrains! s’étonna Cassandre.
    — Il assure les liaisons entre Mendoza et le duc. Saveuse est picard et parle parfaitement espagnol. Il a toujours été au plus près de l’Espagne, m’a-t-on dit. Ah! J’oubliais : notre ami Venetianelli est aussi arrivé avec la maison de Guise.
    —  Il Magnifichino est là?
    — Avec la Compagnia Comica , tous invités par le duc qui donne des spectacles éblouissants dans ses appartements. Venetianelli m’a aussi confié que la
     jeune sœur de Serafina, Pulcinella, serait la maîtresse du jeune chevalier d’Aumale, le frère du duc d’Aumale, qui bien qu’abbé
     de Bec, lui aurait fait une cour effrénée lors d’une représentation à l’hôtel de Guise.
    — Doit-on s’en inquiéter?
    — Selon lui, non. Claude d’Aumale est chevalier de Malte et aime les très jeunes femmes. Pulcinella n’est qu’une passade. Elle en accepte les avantages et en oublie les inconvénients.
    — Invite Venetianelli à souper ici demain. Ce sera l’occasion de parler de notre affaire.
    Notre affaire , c’était bien sûr l’attaque du convoi d’or. Michel de Montaigne, qui assistait à cet entretien, en avait été informé tant
     par Nicolas Poulain à Chartres que par Olivier sur la route de Tours. Les deux amis éprouvaient une confiance absolue pour
     le philosophe gentilhomme.
    Le soir de la venue de Venetianelli, Montaigne aborda le sujet. Le repas était terminé et ils devisaient sur l’entreprise
     et sur la manière dont ils attaqueraient le

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