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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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possible de se rendre dans le cabinet
     vieux.
    Le roi s’était caché dans le cabinet neuf, à l’autre extrémité de sa chambre, tandis que les ordinaires attendaient dans le cabinet vieux, où le duc était mandé.

    En entrant dans la chambre à coucher royale éclairée par trois fenêtres, Guise, salua froidement les trois gentilshommes qui
     s’y trouvaient. Debout devant l’embrasure d’une fenêtre, François de Montpezat, Roger de Bellegarde, et François de Montigny
     lui rendirent son salut, puis firent quelques pas dans sa direction tandis qu’il traversait la salle jusqu’à l’oratoire.
    À l’extrémité de la chambre, avant de s’engager dans le petit couloir sombre qui conduisait au cabinet vieux, le duc ressentit
     une brusque inquiétude de les sentir ainsi dans son dos. Il s’arrêta et se frotta la barbe avec la main qui tenait ses gants
     dans un geste d’indécision. Puis, évacuant cette crainte, il souleva la tenture qui fermait le passage et fit un pas hésitant.
    Il avait les deux mains occupées, la tenture le gênait dans ses mouvements et son épée était sous son manteau.
    Soudain, une violente douleur lui déchira l’épaule. François de Montigny lui avait saisi le bras droit et l’avait frappé dans
     le dos avec son poignard.
    — Traître! Tu en mourras! cria le capitaine des portes du Louvre.
    C’était le signal. Tiré en avant, poussé, bousculé, Henri de Guise perdit l’équilibre.
    Les ordinaires cachés dans le cabinet vieux se jetèrent sur lui comme des loups. D’autres, conduits par d’Ornano, arrivaient de la tour
     du Moulin et de la bibliothèque.
    Saisi aux bras et aux jambes, maintenu, poignardé, Guise cria :
    — Mon Dieu, je suis mort! Ayez pitié de moi! Ce sont mes péchés qui en sont cause!
    Saint-Malin lui porta un coup de dague de la gorge jusqu’à la poitrine pour être certain de le meurtrir même s’il avait une
     cuirasse. Montpezat lui enfonça alors son épée au fond des reins.
    Ce fut un moment de lutte confuse. Chaque ordinaire voulait prendre part à la boucherie, et gagner le prix du sang. Les uns frappaient à la tête, les autres au bas-ventre. Les
     mains en sang, Guise essayait encore de parer et à chaque blessure nouvelle, il balbutiait :
    — Eh! Mes amis! Eh! Mes amis!
    Atteint par Sariac d’un coup de dague, il cria en agonisant :
    — Miséricorde!
    Percé de dix blessures mortelles, incapable de sortir son épée immobilisée dans son manteau, les jambes serrées par deux ou
     trois hommes qui les lui tenaient et dont il frappait inutilement la tête avec son drageoir, le colosse eut encore la force
     de tenter de fuir. Il se traîna dans la chambre du roi et fit quelques pas, tirant après lui une grappe d’hommes.

    Dans sa chambre du troisième étage, Nicolas Poulain terminait de s’habiller. Depuis qu’il avait prévenu le roi, le regret
     et l’angoisse le taraudaient.
    Après avoir rapporté au roi ce que Venetianelli lui avait raconté, il l’avait supplié de le garder près de lui. Mais Henri III
     avait secoué la tête.
    — Monsieur de Dunois, je suis votre obligé et je connais votre fidélité, avait-il dit, apparemment ému. S’il y allait de mon honneur et de ma vie, je vous voudrais près de moi. Mais en cette occasion, sachez que je ne suis pas pris au dépourvu. Je vous demande… Non, je vous ordonne de rester à l’écart. Trop de gens savent déjà que vous êtes le fils de mon ennemi, le cardinal de Bourbon, et on se méfierait de vous. De surcroît, je ne veux pas que vous souffriez de ce qui va se passer…
    Depuis, Nicolas n’avait cessé de penser à ces paroles. Il avait compris que le roi préparait quelque chose. Depuis deux jours, il ne se montrait guère et il restait en conciliabules avec Ornano, O, Richelieu, d’Aumont, Montpezat, Bellegarde, Montigny et Larchant. L’enlèvement était prévu pour ce matin. Qu’allait-il se passer? Il savait à quel point il était difficile de garder un secret dans cette cour, et pourtant rien n’avait filtré. Pour sa part, il avait obéi aux ordres et strictement respecté son service auprès de la reine mère.
    Il allait rejoindre la garde suisse et son valet lui tendait son épée quand il crut entendre des bruits et des cris étouffés
     à l’étage au-dessous. Il ouvrit la porte, prêta l’oreille et entendit très clairement :
    — Miséricorde!
    On tuait dans les appartements du roi! Il se précipita dans

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