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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Cerfs, puisque le roi sortirait par là de très bonne
     heure. Guise se rendit à une armoire de fer où il gardait les clefs et lui remit un double en le priant de la rapporter le
     vendredi. Il était rassuré, le roi n’avait pas changé ses plans et Saveuse se saisirait de lui le lendemain comme prévu, dans
     la forêt de Blois.
    C’est peu de temps avant leur coucher que le duc et son frère furent avisés par des pages que le roi venait de décider une
     réunion du conseil à huit heures, le lendemain matin. Il reportait ainsi de quelques heures son départpour La Noue mais il avait à leur communiquer des affaires d’importance.
    1   Ce nom viendrait d’un moulin qu’y aurait construit Léonard de Vinci.
    2   Pierre du Halde, premier valet de chambre d’Henri III, était seigneur de Beauche.
    3   Louis de Revol avait remplacé Villeroy.

31.
    Le lendemain vendredi 23 décembre, à quatre heures du matin, Du Halde vint frapper à la porte des appartements de la reine
     chez qui Henri III avait passé la nuit. Le roi avait demandé qu’on le réveille à cette heure, mais en vérité il n’avait pas
     fermé l’œil de la nuit. Il s’habilla seul, à la lumière d’une chandelle, et se rendit dans son cabinet neuf où son valet de
     chambre était revenu. L’attendaient Roger de Bellegarde, François de Montpezat, François de Montigny et Alphonse d’Ornano
     qui avaient préparé des lanternes. D’un regard, Henri III interrogea Montpezat qui montra la clef que Larchant lui avait remise.
     Satisfait, il lui fit signe de faire ce qui avait été décidé, puis il demanda à Du Halde de prendre une lanterne et de le
     suivre.
    Son valet de chambre n’était pas dans la conspiration et le souverain ne voulait pas qu’il y soit impliqué si l’affaire tournait
     mal. Ils se rendirent dans la salle des gardes située dans le prolongement de la pièce où se tiendrait le conseil. Nicolas
     de Larchant s’y trouvait déjà avec quatre de ses archers en qui il avait la plus totale confiance. Le roi les salua en s’approchant
     de la cheminée. Derrière un lambris ouvrait un petit escalier de pierre noyé dans la muraille, qui communiquait avec les cellules
     de capucins du troisième étage. Henri III le prit avec son valet de chambre. En haut, une des cellules était vide et le roi
     y fit entrer Du Halde en lui expliquant qu’il serait enfermé là une partiede la matinée, et qu’il lui expliquerait ensuite pourquoi. Le fidèle serviteur avait tant l’habitude des extravagances de
     son maître qu’il ne posa aucune question, bien qu’il se doutât de la conspiration.
    Ensuite le roi alla frapper aux portes des autres cellules. En sortirent, les uns après les autres, une dizaine de capucins.
    Si Du Halde les avait vus, il aurait trouvé que ces moines avaient de drôles d’allures. Tous grands et vigoureux, en bottes
     et non en sandales, ils ne portaient pas de chapelet mais une longue dague dans son fourreau. Ils descendirent en silence
     par le même escalier.
    C’était neuf des gentilshommes ordinaires congédiés par le duc de Guise que Montpezat avait fait revenir depuis deux semaines. Quelques-uns étaient entrés dans le
     château habillés en capucins, mais la plupart étaient passés par une fenêtre avec une échelle de corde lancée depuis la chambre
     du roi dans les fossés. Ils vivaient là, isolés, dans l’attente de la grande entreprise et Montpezat lui-même leur portait
     nourriture et boisson.
    À l’autre extrémité du troisième étage, Nicolas Poulain, pas plus que les autres personnes qui logeaient là, n’avait entendu
     le moindre bruit.
    Le roi et les ordinaires , cette fois suivis de Larchant, revinrent dans le cabinet. François de Montpezat était de retour avec une douzaine de quarante-cinq
     qui attendaient aux écuries, de l’autre côté de la galerie des Cerfs. Guise n’avait pas pensé un seul instant que cette clef
     qu’il avait remise à Larchant allait être la cause de sa mort.
    La trentaine d’hommes ainsi réunis était fort à l’étroit dans le cabinet et Montpezat les plaça en cercle autour du roi.
    Gentilhomme de la chambre du roi après la mort de son père, déjà au service d’Henri III, François de Montpezat, baron de Laugnac,
     avait d’abord été le favori de Joyeuse avant de se lier à Épernon qui lui avait demandé de recruter quarante-cinq gentilshommes de son pays pour protéger le roi. C’était un

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