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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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lettre, que vous me demandez, tombe entre leurs mains et ce sera une nouvelle arme pour mes ennemis. J’ai confié mon armée à M. de Nevers. S’il m’abandonne, je suis perdu. Je veux bien un accord verbal, mais rien d’écrit. Quant à céder une ville, il m’en reste si peu! Dites à mon cousin que je n’ai aucune mauvaise intention à son égard, bien au contraire, mais quel’heure n’est pas venue de sceller notre accord par un traité public.
    Rosny repartit donc bredouille.
    Pourtant, malgré ce refus, les négociations reprirent quelques jours plus tard, car l’armée de Mayenne se rapprochait dangereusement
     et Nevers, craignant peut-être de subir le sort de Joyeuse à Coutras, ne cherchait pas à l’arrêter.
    1   Iacobus : Jacques.
    2   L’église, démolie à la Révolution, se situait derrière l’Hôtel de Ville. Une arcade qui passait sous l’un des pavillons de
     l’Hôtel de Ville la faisait communiquer avec la place de Grève.

33.
    Aux premiers jours de mars, Henri III établit à Tours le siège de son gouvernement. Il y convoqua les officiers des cours
     souveraines et le nouveau parlement s’installa dans l’abbaye Saint-Julien. L’un des premiers actes des cours nouvellement
     installées (qui ne comprenaient qu’une partie des conseillers, les autres étant restés à Paris ou étant emprisonnés) fut de
     reconnaître le baron de Dunois comme fils du cardinal de Bourbon.
    Pendant ce temps, les négociations entre les deux beaux-frères se poursuivaient. Finalement, par un traité signé le 3 avril
     1589, le roi de France et son cousin décidaient une trêve d’un an pour lutter contre la Ligue. En échange de Saumur, le roi
     de Navarre s’engageait à entretenir pour le service du roi de France douze cents chevaux et deux mille arquebusiers.
    Les deux partis continueraient cependant à faire la guerre séparément et Henri III se justifia de cette trêve – qui n’était
     pas une alliance – par la nécessité de défendre sa couronne menacée par les ligueurs. En même temps, il rendit une ordonnance
     confisquant tous les biens duduc de Mayenne et des gentilshommes et bourgeois de la Ligue, criminels de lèse-majesté.
    Mais pendant que le roi de France s’installait à Tours, le duc de Mayenne s’en rapprochait rapidement tant le duc de Nevers
     et son armée ne le gênaient guère. Quant au roi de Navarre, il arrivait par l’Ouest et s’emparait de plusieurs places sur
     la Loire.

    À Tours, on battait monnaie comme à Paris 1 , et pour cette raison la rue de la Monnaie, où se situait l’hôtel des monnaies, était bordée de belles maisons que de riches
     trésoriers avaient fait construire. Nicolas Poulain louait l’une d’elles, une grande bâtisse aux colombages multicolores magnifiquement
     sculptés dont l’escalier était inséré dans une tour de briques à pans de bois.
    À la fin du mois d’avril, comme un déluge de pluie tombait sur la ville et que les éclairs déchiraient l’air, on frappa à
     sa porte. Le concierge ne s’en aperçut pas tout de suite tant les coups de tonnerre faisaient vibrer la maison. C’étaient
     cinq visiteurs dont l’un disait s’appeler Olivier Hauteville.
    Le concierge prévint son maître qui se précipita avec son épouse pour les faire entrer. C’était en effet Olivier, accompagné
     du baron de Rosny et de leurs valets d’armes. Tous étaient trempés comme s’ils avaient traversé la Loire à la nage.
    Ce furent de chaleureuses étreintes et force embrassades tant ils étaient heureux de se revoir, bien vaillants malgré la guerre.
     Chacun posa mille questions et Marguerite se réjouit en apprenant que Cassandre était grosse et que la naissance serait pour
     septembre. Mais les voyant trempés et grelottants, elle mit fin aux effusions en leur proposant de se sécher près d’un feu pendant que des serviteurs iraient chercher leurs bagages laissés avec leurs chevaux, sous
     bonne garde, dans une écurie proche.
    Quelques instants plus tard, tandis que les hommes d’armes se restauraient dans la cuisine, Rosny et Hauteville se retrouvèrent
     dans la chambre de Nicolas. Ils n’avaient pas mangé depuis des heures, mais le cellier de la maison était bien garni en fruits
     et en charcutaille et la table fut vite dressée pendant qu’ils retiraient corselets et vêtements mouillés pour enfiler des
     robes chaudes.
    Comme Marguerite leur servait du vin chaud, Nicolas ne cessait de les

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