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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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ajouté, rassurant : « Je ne suis point opiniâtre, si vous me montrez une autre vérité que celle que je crois, je m’y rendrai », laissant entendre qu’il pourrait se convertir. Il acceptait même le pardon envers les plus enflammés de la Ligue : « Pourquoi les mettrais-je au désespoir? » disait-il. « Pourquoi moi, qui prêche la paix en France, agirais-je contre eux? Nous sommes dans un bateau qui se perd et il n’y a nul remède que la paix. »
    La grande réconciliation entre catholiques et protestants était en marche!
    Cette période de félicité fut cependant ternie par l’annonce que le pape Sixte Quint aurait décidé l’excommunication d’Henri III.
     Si cette nouvelle se confirmait, ce serait un coup dur pour le roi, car désormais les catholiques les plus intolérants refuseraient
     de l’approcher. Aussi, pour afficher sa foi, Henri III annonça qu’il irait prier à l’abbaye de Marmoutier où saint Martin
     s’était retiré. Le saint le protégerait et lui donnerait la victoire, assurait-il à son entourage.
    Il s’y rendit le dimanche 7 mai, avec une vingtaine de gentilshommes. Sa troupe – c’est ainsi qu’il appelait ses fidèles –
     était peu importante et guère armée, mais ils n’avaient qu’à traverser le pont sur la Loire, et les régiments de Mayenne étaient bien loin de Tours et de Saint-Symphorien.
    Ce dimanche-là, Olivier et Nicolas, escortés de Gracien Madaillan et de trois des hommes d’armes de Nicolas, avaient quitté
     la ville bien plus tôt, car ils allaient chez Rosny. Quand ils arrivèrent à Saint-Symphorien, le baron leur proposa une promenade
     à cheval en haut d’une colline qui dominait les faubourgs. D’un naturel méfiant, et soucieux à cause des rumeurs qui couraient
     sur la proximité de l’armée de Mayenne, Rosny souhaitait trouver un bon emplacement pour placer un poste de guet.
    Arrivés en haut de ce tertre peu boisé, ils découvrirent avec stupeur un cavalier poursuivi par une grosse douzaine d’hommes
     à cheval. L’homme se dirigeait vers Saint-Symphorien, mais son cheval fatiguait et il perdait du terrain. Sous peu ses poursuivants,
     à peine à cinquante pas de lui, l’auraient rattrapé. Remarquant qu’ils portaient des écharpes à la croix de Lorraine, et sans
     même se consulter, nos amis mirent leur monture au galop pour venir en aide au cavalier.
    Ils dévalèrent le coteau et tombèrent sur les poursuivants qui ne les aperçurent qu’au dernier moment. À trente pas, Rosny,
     Olivier et Nicolas, qui avaient sorti leurs arquebuses des fontes, firent feu. Rosny avait deux grands pistolets chargés de
     carreaux d’acier capables de percer n’importe quelle cuirasse et quatre des cavaliers à la croix de Lorraine tombèrent avant
     qu’un furieux combat ne s’engage.
    Dès le premier instant Olivier chuta, car son cheval eut le crâne brisé d’un coup d’épée. Il parvint à remonter en selle sur
     l’un des chevaux dont les cavaliers avaient été abattus par les coups de feu et, saisissant l’épée de selle qui s’y trouvait
     encore, une lame dans chaque main, il se jeta avec furie dans la bataille. L’affrontement fut opiniâtre et meurtrier. Rosny
     cassa son épée et utilisa à son tour son épée de selle, bien plus commode pour les coups de taille. Deux des gens de Nicolas
     tombèrent tandis que les poursuivants perdaient aussi plusieurs des leurs. Le combat restait pourtant incertain et la décision fut faite par l’homme poursuivi qui, s’apercevant qu’on était venu à son secours, avait fait demi-tour. Tandis qu’il s’approchait, Poulain reconnut Venetianelli!
    Nicolas ne chercha pas à comprendre, il venait de mettre à bas un adversaire et lança son épée de secours au comédien qui
     se jeta dans la mêlée. Ce renfort inattendu fit lâcher prise aux guisards survivants qui rompirent et décampèrent laissant
     sept des leurs à terre.
    Épuisée, avec plusieurs blessés, la troupe de Rosny ne tenta pas de les poursuivre, d’autant qu’une pluie violente se mit
     à tomber.
    — Mes amis! C’est Dieu qui a permis que je vous trouve ainsi et que vous me sauviez la vie! s’exclama Venetianelli, le visage trempé par l’averse. Saveuse et trois cents lances sont partis pour l’abbaye de Marmoutier. Un espion les a prévenus que le roi y serait et une embuscade est préparée pour se saisir de lui!
    Il n’en dit pas plus. Les deux morts dans leur camp

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