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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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étaient des gens au service de Nicolas. Il demanda aux autres de mettre
     les corps sur des chevaux et de donner l’alerte à Tours. Aussitôt après, le reste de la troupe partit au galop vers l’abbaye
     qui n’était pas très loin.
    Poulain poussait un soupir de soulagement en découvrant que la troupe du roi était encore sur le chemin quand Olivier lui
     désigna un groupe de chevaux dissimulés au fond d’un large fossé. Aussitôt, ils se mirent à hurler à l’unisson en éperonnant
     leurs montures :
    — Sire, les ennemis sont là, retirez-vous!
    Les guisards, comprenant qu’ils étaient découverts, se précipitèrent vers la troupe royale, mais contourner le fossé leur
     fit perdre du temps et déjà le roi avait tourné bride, tandis que Larchant appelait aux armes. À sa voix, les soldats des
     avant-postes accoururent et les ligueurs furent contraints de se retirer.
    Rejoints par Rosny et Venetianelli dont les chevaux étaient blessés et épuisés, Poulain et Olivier retrouvèrentHenri III au pont sur la Loire. En deux mots Nicolas lui expliqua l’embuscade déjouée et le roi salua Venetianelli d’un grand
     geste amical, tandis que la ville était rapidement mise en défense.
    Ils repartirent immédiatement dans les faubourgs prévenir Châtillon 1 pour qu’on érige rapidement des barricades, Saint-Symphorien n’ayant pas de remparts. Aussitôt, les soldats de Navarre se
     mirent fébrilement au travail tandis que Rosny préférait faire évacuer ses gens et ses équipages vers Tours, sous les quolibets
     des officiers protestants, persuadés qu’ils arrêteraient facilement Mayenne. Ayant un peu de temps, Olivier et Nicolas s’installèrent
     sous un arbre pour manger et écouter enfin le récit de Il Magnifichino .
    — J’ai quitté Paris il y a une semaine pour partir à votre recherche, je vous dirai dans un instant pourquoi, commença le comédien. Ce matin, je repartais fort tôt après avoir dormi dans une grange quand la fortune m’abandonna et je fus capturé par un détachement d’hommes à la croix de Lorraine. On m’avait pourtant assuré que l’armée de Mayenne n’était pas sur ma route.
    » J’expliquais que je n’étais qu’un comédien, que je voyageais sans arme et sans argent, que je ne pouvais payer de rançon,
     que j’étais bon catholique craignant Dieu. D’ailleurs, je portais un missel, un chapelet et un crucifix, insista Venetianelli
     en roulant les yeux pour les faire rire. Malgré cela, ils m’accusèrent d’être un espion hérétique et me conduisirent à leur
     capitaine. Pas de chance : c’était M. de Saveuse.
    » Il me reconnut, m’ayant vu à Blois quand je jouais chez les Guise, et trouva étrange de me rencontrer ici. Où est votre compagnie? me demanda-t-il.
    » J’inventai que je rejoignais une autre troupe de comédiens à Poitiers, ville ligueuse, mais le soupçon l’avaitenvahi et il décida de me garder prisonnier en attendant Mayenne, se souvenant que j’étais dans l’intimité du duc de Guise
     et devinant peut-être qu’il y avait eu trahison sur son projet d’enlèvement du roi.
    » On m’attacha à un arbre. Leur campement était un corps de bâtiments brûlé et ravagé avec des pendus partout accrochés aux arbres alentour, sans doute les laboureurs et leurs familles. Il y avait là trois cents cavaliers, pour la plupart des reîtres et des Albanais qui ne parlaient pas français. Deux heures passèrent et j’entendis les gentilshommes qui donnaient des ordres, annonçant leur départ pour l’abbaye de Marmoutier où ils captureraient le roi. La troupe partit, commandée par Saveuse. Une douzaine d’hommes étaient restés qui attendaient Mayenne et le gros des forces avec l’artillerie, c’est tout au moins ce que je compris. On ne m’avait pas fouillé et j’avais un coutelas dans mes chausses. Je parvins à le sortir et à couper mes liens, après quoi je courus au cheval sellé le plus proche, sautai en croupe et m’enfuis; c’était il y a moins d’une heure. J’étais sur le point d’être repris et pendu quand vous m’avez sauvé.
    — Saveuse et Mayenne vont désormais se douter que vous êtes un espion, remarqua Olivier…
    — Ce n’est pas certain, car je pourrai toujours affirmer que j’ai fui car j’avais peur. Ceux qui m’ont poursuivi ne parlent pas notre langue, il y aura toujours une grande confusion dans leurs explications. Quoi qu’il en soit, je repartirai tout de

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