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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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en renfort?
    Avant qu’il eût fini, Cubsac avait sorti sa miséricorde et lui avait plongé la lame dans la gorge.
    — Attendez-moi là! dit-il à Perrine en sautant au sol.
    Il l’attrapa et la déposa, puis tira le cadavre de sa victime par les pieds vers un petit bâtiment ruiné.

    Dans la petite salle d’étage qui leur servait de chambre, Olivier et Nicolas avaient déballé ce qu’avait apporté Le Bègue.
     Ils venaient d’enfiler les jaques de maille sous leur chemise et de charger les quatre courtes arquebuses quand ils entendirent
     des bruits de bottes dans la salle. Ils bouclèrent leur baudrier avec épée et dague, saisirent les arquebuses et sortirent
     dans la galerie.
    Le Clerc, prévenu par le sergent Michelet à l’hôtel de Montmorency, avait rassemblé une douzaine d’hommes de la maison de Montpensier sur lesquels il avait autorité; des gardes et des valets sachant tenir une épée. Il s’était ensuite précipité avec eux à Saint-Merry prévenir la duchesse. Puis à la tête de sa troupe, il avait filé vers le Petit-Bourbon.
    Il aurait préféré avoir avec lui de bons bretteurs comme il en avait chez Villequier. Il savait que trois des gardes qui l’accompagnaient étaient assez habiles, mais les autres n’étaient que des ferrailleurs, comme lui d’ailleurs, car après tout il n’était qu’un ancien valet de chambre. Cependant, ils seraient douze contre deux, et avec une telle supériorité même les meilleurs escrimeurs succombaient. N’était-ce pas ce qui était arrivé à Bussy d’Amboise?
    Il avait pourtant demandé à Michelet de venir avec eux, mais celui-ci avait refusé. « Je n’étais là que pour la surveillance »,
     avait justifié le sergent.
    En réalité, après avoir gagné ses trois cents écus, Michelet n’avait aucune envie de se trouver face à face avec Poulain dont
     il connaissait la force.
    Pénétrant dans la grande salle sans chercher la discrétion, Lacroix aperçut une des portes de l’escalier mural ouverte. Il
     y envoya un de ses hommes, puis constatant qu’il n’y avait personne en bas, il grimpa à sa suite avec le reste de sa troupe,
     faisant grand fracas.
    Dans la galerie, le groupe s’était scindé en deux, chacun explorant une extrémité quand Nicolas et Olivier sortirent de leur
     salle, une arquebuse dans chaque main.
    Ils tirèrent simultanément sur le groupe le plus proche et trois hommes tombèrent. Il en restait trois qui, le premier instant
     de stupeur passé, se ruèrent vers eux épée haute. Les six autres, dirigés par Lacroix, se retournèrent pour leur prêter main
     forte.
    Deux contre neuf, se dit Poulain en dégainant épée et dague, la partie sera rude!
    En entendant les coups de feu, l’ancien capitaine des gardes de M. de Villequier avait ressenti une brusque inquiétude. Parti
     en coup de vent, il n’avait pas songé à prendre d’armes à feu. Puis voyant que ceux qu’ils devaient saisir n’étaient que deux,
     il se sentit rassuré.
    — Évitez de les tuer, cria-t-il, je les veux vivants!
    — Dieu me damne, mais c’est mon ami Lacroix! persifla Poulain en battant du fer contre le premier qui s’était jetésur lui, un audacieux dont il se débarrassa d’un coup de taille dans la face. Vous êtes maintenant un assassin?
    — Je vous ordonne de vous rendre, au nom de la sainte Ligue et de la duchesse de Montpensier! cria furieusement Lacroix.
    — Venez nous chercher! lança Olivier dans un rire tonitruant.
    Nicolas et lui reculèrent de manière à se placer dos au mur. Leurs adversaires n’avaient guère de place et formèrent un demi-cercle.
    — Sus à eux! cria Lacroix.
    Un valet crut adroit de saisir la lame d’Olivier pour l’écarter et eut tous les doigts de la main gauche coupés. Il hurla
     tandis que les fers continuaient à cliqueter.
    Olivier frappait à coups de taille comme il le faisait dans les batailles tandis que ses adversaires pratiquaient un jeu de
     salle d’armes peu efficace pour un combat aussi violent. Il perça un audacieux qui n’avait pas de cuirasse et trancha le poignet
     d’un autre, mais ils étaient trop nombreux et ne pouvait se protéger de tous côtés. Il fut vite égratigné au bras et à la
     cuisse.
    De son côté, touché à la main droite, Nicolas changea de bras mais perdit l’usage de sa dague. Il perça pourtant encore un
     ventre et une épaule mais fut à son tour touché au torse et, sans la chemise de mailles de fer, il

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