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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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aurait été transpercé.
    Avec plusieurs blessés, les attaquants étaient devenus prudents. Seuls six, dont Lacroix, restaient engagés dans la bataille.
     Protégés par des cuirasses, ils cherchaient désormais à fatiguer leurs adversaires qui perdaient leur sang par de multiples
     coupures. Olivier parvint quand même à en toucher un en lui entrant sa lame sous l’aisselle gauche.
    Malgré les pertes, Lacroix voyait la victoire proche. Il fit reculer ses hommes pour un ultime assaut quand soudain retentit :
    — Panfardious! Cubsac à la rescousse!
    Le quarante-cinq, surgissant à l’improviste, tira de son arquebuse dans le dos d’un valet, trancha un cou et lacéra un dos.
    Lacroix, pris à revers, se retourna contre le nouveau venu tandis que les deux derniers gardes valides faisaient face à Olivier et Nicolas. Hébétés et terrorisés par l’arrivée de cet inconnu qui donnait de violents coups de taille à leur chef en hurlant des Cap de Bious! et des Sandioux! à glacer le sang, ils jetèrent leurs armes en criant : « Merci! » et se jetant à genoux.
    Lacroix, acculé contre un mur, reçut un coup de lame de Cubsac qui lui trancha presque le bras. Il s’effondra.
    — Monsieur de Cubsac! Si on s’attendait à vous voir! cria joyeusement Olivier.
    — Cubsac est toujours là à temps! gasconna le Gascon.
    L’un de ceux qui s’étaient rendus profita de l’inattention pour s’enfuir. Olivier lança sa dague qui lui rentra dans le dos.
     Tandis que le fuyard s’écroulait, Poulain ordonna aux blessés :
    — Couchez-vous ici!
    — Sandioux, mais vous êtes bien touchés! s’inquiéta Cubsac en s’approchant des deux amis.
    Olivier et Nicolas étaient en effet ensanglantés.
    Les prisonniers s’étaient allongés. Tous sauf un étaient gravement atteints. Lacroix se vidait de son sang.
    Cubsac rassembla les épées, puis retira son pourpoint et sa chemise et s’approcha de Poulain, le plus gravement blessé. Une
     lame avait estafilé son poignet jusqu’aux doigts et il perdait beaucoup de sang.
    — Monsieur Hauteville, surveillez ces pendards. Avez-vous de l’eau?
    — Non, mais il y a du vin dans la pièce au fond, dit Poulain.
    Ils s’y rendirent. Cubsac lava la plaie, termina la bouteille tant il avait mal à sa dent. Ensuite il fit un pansement avec
     un morceau de sa chemise et nettoya les autres plaies.
    — Merci, monsieur de Cubsac! Il y a maintenant Olivier à soigner.
    Olivier les vit revenir avec soulagement. Ressentant maintenant le contrecoup de la bataille et la douleur de ses blessures,
     il avait failli perdre conscience. Pendant que Poulain gardait un œil sur les prisonniers, Cubsac le pansa à son tour.
    — Il faut voir un apothicaire et acheter des onguents, décida-t-il, quand il eut terminé.
    — Qu’allons-nous faire d’eux? demanda Olivier à Nicolas en désignant les quatre hommes encore conscients.
    — Les pendre! décida Nicolas. Je suis toujours prévôt. Le jugement peut se faire en présence de deux honnêtes hommes tels que vous. Je les condamne pour rébellion contre le roi et lèse-majesté. La seule sentence possible est la mort. Il y a des cordes en bas, je vais les chercher, nous n’avons pas de temps à perdre.
    — Je peux leur couper la gorge, proposa Cubsac, ça ira plus vite!
    — Pitié! Nous nous sommes rendus, sanglota celui qui avait perdu tous ses doigts.
    — Pitié? Qui vous a demandé de vous attaquer à des gentilshommes du roi?
    — C’est M. Lacroix qui nous l’a ordonné! balbutia celui qui avait perdu une main.
    Il tenait son moignon en pleurant.
    Poulain s’approcha de l’ancien capitaine qui respirait à peine, blanc comme un linge. Son bras était sectionné jusqu’à l’os.
    Nicolas Poulain était vraiment décidé à les pendre tous. Il avait déjà branché des dizaines de brigands sans le moindre embarras et ceux-là méritaient leur sort. Mais maintenant que Lacroix était mourant, était-il utile de tuer les autres? Le silence se fit dans la grande salle de théâtre du Petit-Bourbon.
    — Laissons-les! décida Olivier.
    Nicolas approuva d’un hochement de tête. Il examina les épées, récupérant deux lames dont celle de Lacroix qui avait une poignée
     d’argent tandis que Cubsac faisait les poches des blessés et des morts, prenant même un petit diamant sur le toquet de Lacroix.
     Ce sera pour Perrine, se dit-il en empochant le bijou que la duchesse de Montpensier avait offert à

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