Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
là.
    Olivier jeta un regard interrogateur à Venetianelli.
    — C’est la maison de la veuve dont il est secrétaire. Elle lui laisse un cabinet avec une fenêtre sur la rue, expliqua l’Italien. Pour quelques sols, je le convaincrai de vous l’abandonner.
    — Ce serait inespéré, dit Olivier. Pendant que Caudebec guetterait l’ambassade, je pourrais me rendre à la Croix-de-Lorraine, ce qui nous fera gagner du temps.
    — C’est un repaire de ligueurs, mon ami, il te faudra prendre les plus extrêmes précautions, grimaça Nicolas. La justice est expéditive en ce moment : il y a un mois, un jeune garçon venant de Normandie a été surpris au Palais à couper la montre qu’un gentilhomme portait au cou. Après ses aveux, il a été pendu immédiatement dans la cour du Palais. Il n’a pas eu droit à un procès, bien que ce soientdes magistrats qui aient décidé de son sort. Imagine ce qui peut t’arriver si tu es découvert par des ligueurs.
    — Ne crains rien! Je connais cette ville et ses habitants. J’y suis né! Et après deux ans de guerre, j’ai appris à être prudent, à me défendre.
    — Voici quand même un conseil, soupira Nicolas. Porte une écharpe à croix de Lorraine, comme Navarre et ses hommes quand nous les avons croisés. Et attaches-en une à ton chapeau, tous les ligueurs s’affichent ainsi.
    — Il n’y a que moi qui n’aurai rien à faire! intervint Cassandre, avec dépit. Je ne veux pas être chargée de la couture des écharpes!
    — Marguerite serait contente de vous revoir, proposa Nicolas.
    — Je viendrai, je vous le promets, monsieur Poulain. Mais peut-être, en attendant, vais-je m’entraîner à jongler, ironisa-t-elle.
    — Tout ce qui laissera croire que vous êtes comédiens assurera votre sécurité, approuva Venetianelli.
    Ils furent interrompus par les valets qui apportaient une oie rôtie. Ils la découpèrent et quand chacun fut servi, Poulain
     s’adressa à Cassandre et à Caudebec avec sérieux.
    — Promettez-moi d’aller à la messe le dimanche. Les dénonciations sont encouragées et sur une simple rumeur vous serez accusés d’hérésie, saisis et pendus à un encorbellement de rue.
    — Nous irons, lui assura Cassandre. Peut-être pas demain tout de même, car nous venons d’arriver… et je ne vous promets pas d’écouter, ajouta-t-elle, l’air insolent.
    — Tout cela me déplaît beaucoup! soupira Poulain en secouant la tête. La révolte gronde…
    — Je le leur ai dit et répété, monsieur! renchérit Venetianelli.
    — Ce sont surtout des rumeurs. Le peuple adore avoir peur! lança Olivier pour se rassurer.
    — Non, Olivier! En février, la sainte union a envisagé de s’attaquer au Louvre. Cinq cents hommes en armesétaient engagés dans l’affaire mais le roi, prévenu, a renforcé la garde du palais et ils ont abandonné. (Nicolas ne précisa pas que c’est lui qui avait averti Richelieu.) Il se prépare maintenant une nouvelle entreprise autrement plus redoutable, car la bourgeoisie qui ne supporte plus les impôts qui la ruinent est maintenant décidée à prendre les armes et à rejoindre les crocheteurs, les bouchers, les mariniers et les clercs de l’Université, tous impatients de piller le Louvre et les maisons des politiques. Jusqu’à présent, le conseil des Seize les retenait, car les gens de la Ligue, poltrons avant tout, attendaient que Guise prenne la tête de l’insurrection, ce que le Balafré n’était pas pressé de faire. Seulement, devant la fièvre populaire, M. de La Chapelle (Nicolas posa son regard sur son ami; c’était le frère de La Chapelle qui avait tué son père) a écrit au duc de ne plus tergiverser davantage, car sinon Paris se soulèverait sans lui.
    — Êtes-vous certain de ça? s’inquiéta Caudebec.
    — J’étais à une assemblée de bourgeois où se trouvaient La Chapelle et Le Clerc, répliqua Poulain, sans révéler qu’il était le capitaine de la compagnie chargée de s’attaquer à l’Arsenal.
    » Redoutant donc que les Parisiens ne prennent le pouvoir, le duc de Guise se serait décidé. Il a déjà fait découper la ville en cinq quartiers pour chacun desquels il a nommé un colonel et quatre capitaines. Trente mille hommes participeront à l’affaire. Contre trois ou quatre mille soldats et fidèles du roi.
    Cette fois, personne ne l’interrompit.
    — On murmure que Guise sera ici dans deux ou trois semaines. Son arrivée sera le signal de

Weitere Kostenlose Bücher