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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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l’autre.
    Nicolas ceignit son baudrier et son épée, noua une écharpe en travers de sa poitrine, prit son manteau et se coiffa d’un grand
     chapeau de castor à large bord, sans plume, très pratique pour la pluie.
    — Tu fais toujours tes chevauchées jusqu’au jeudi? demanda Olivier.
    — Oui, mais peut-être plus pour très longtemps. Après avoir vendu les bijoux de ma part de butin, et reçu un millier d’écus du roi, je me suis retrouvé à la tête d’une petite fortune, moi qui n’avais jamais eu d’argent. J’en ai utilisé une partie pour nous meubler et nous habiller, et il me reste plus de dix mille livres. Marguerite veut que j’achète une charge qui ne m’éloignera pas d’elle. Un lieutenant du prévôt de mes amis m’a proposé dix mille livres pour mon office. Pour ma part, je vise la charge de lieutenant criminel, et je sais que le roi m’appuiera. M. Rapin me la vendrait pour vingt mille livres s’il pouvait acheter celle de prévôt de l’Hôtel, seulement Richelieu ne veut pas la lui céder. Donc rien n’est fait. Si je ne peux obtenir cet office, je regarderai du côté de prévôt de l’hôtel des Monnaies, ou même de conseiller au parlement, mais alors ce sera beaucoup plus cher et je devrai emprunter.
    Il ajouta après une grimace :
    — Mais d’un autre côté, je me demande s’il ne serait pas plus prudent d’attendre. Avec tous les troubles actuels, ce n’est guère le moment d’acheter une charge d’officier du roi…
    — Et… pour la Ligue? demanda Olivier à voix basse, faisant allusion aux activités d’espion de son ami.
    Nicolas lui raconta l’entrevue orageuse avec Villequier, et sa crainte perpétuelle d’être découvert. Cependant, au fil des
     semaines, rien n’avait laissé penser que la Ligue le soupçonnait et Villequier ne l’avait plus importuné. Il y avait pourtant
     eu une nouvelle alerte au début du mois de mars quand le commissaire Louchart avait proposé à la sainte union une embuscade
     contre Henri III et Épernon lors d’une de leurs sorties pour carême-prenant.
    — J’ai prévenu M. de Richelieu, et le roi est resté au Louvre, conclut Nicolas. Comme nous étions nombreux à connaître l’entreprise, personne ne s’est douté que c’était moi qui l’avais averti.
    — Tu achètes toujours des armes pour eux?
    — Oui, des mousquets, mais en si petite quantité que cela ne leur sera guère utile. Je suis plus inquiet au sujet de troupes que Guise ferait entrer en ville secrètement. Tu sais, l’insurrection approche. Il ne faut pas que vous soyez ici quand elle éclatera… Et à ce sujet, j’aurais un grand service à te demander.
    1   Le vieux renard rusé.
    2   Caboche et les Bourguignons furent finalement chassés. Ils revinrent à Paris en 1418 à la faveur de la trahison de Perrinet
     le Clerc qui leur livra une porte de la ville. Ils massacrèrent alors des milliers de Parisiens hostiles à Jean sans Peur :
     « Le sang ruisselait de tous côtés et avec une telle abondance qu’aux environs du Châtelet il montait jusqu’à la cheville
     du pied » rapportent les chroniques.

9.
    Dans la boutique du Drageoir Bleu, Poulain dit quelques mots à sa femme avant qu’ils ne s’éloignent vers la rue desOurs. En chemin, Olivier lui raconta rapidement ce qu’il avait fait depuis la bataille de Coutras, son mariage et les raisons
     de sa venue.
    Comme on aurait pu les entendre, il resta assez évasif et ce n’est que lorsqu’ils se retrouvèrent tous dans un petit cabinet
     d’étage de la rôtisserie, devant un verre de vin, qu’Olivier donna plus de détails à son ami sur leur présence à Paris.
    — Je ne connais ni Boisdauphin ni Juan Moreo, bien que j’aie entendu parler de cet Espagnol qui serait un ami de M. de Mayneville. Pour le trouver, le plus simple est effectivement de surveiller l’hôtel de Mendoza : si un homme en manteau des hospitaliers s’y présente avec une suite, il vous suffira de le suivre. Avec un peu de chance, ce sera lui. En revanche, je ne vois pas ce que vous ferez ensuite.
    — Nous verrons! répliqua Olivier en vidant son verre. Il est difficile de faire des plans pour l’instant.
    — Pendant que vous étiez chez M. Poulain, notre ami Il Magnifichino nous a dit que le prince des sots a une chambre dans la rue Mauconseil, quasiment en face de l’hôtel de Mendoza, lui annonça
     Caudebec. Ce serait pratique de surveiller l’ambassade de

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