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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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ans. M. Hauteville a confondu les fraudeurs. Il aurait fait un bon serviteur s’il n’avait rejoint le camp de Navarre! J’ignore pourquoi il porte épée! Quant à l’autre, il s’appelle Caudebec et il est à Mornay.
    O éructait de rage en parlant. Trois ans après, il n’avait toujours pas digéré la façon dont Caudebec et Cassandre de Mornay
     l’avaient menacé de leur pistolet pour lui voler trois cent mille écus.
    — Lequel de vous est le chevalier de Fleur-de-Lis? demanda le roi en faisant signe à ses visiteurs de se relever.
    — C’est moi, sire. Ce que vient de déclarer M. le marquis est exact, mais j’ai été anobli par le roi de Navarre qui m’a remis cette lettre pour vous.
    De dessous sa cape, il sortit une lettre qu’il tendit au roi en avançant d’un pas.
    — Vous avez été anobli? s’étonna O.
    — Oui, monsieur le marquis, répondit Olivier en le regardant avec déférence, mais sans ciller. Au lendemain de la bataille de Coutras.
    À ces mots le roi, qui avait brisé le sceau de Navarre et dépliait la lettre, eut une suite de grimaces nerveuses.
    — Vous… vous étiez à Coutras? demanda-t-il enfin.
    — Oui, sire, je m’occupais de l’artillerie avec M. de Rosny. J’ai été récompensé par le roi de Navarre, pour lui avoir sauvé la vie par deux fois.
    — Ce fut un grand carnage, un immense malheur pour la noblesse de France, murmura le roi. Joyeuse a payé cher sa stupidité…Moi aussi, hélas. Avez-vous rencontré Montigny en arrivant?
    — M. de Cubsac nous a présenté le colonel des archers de la Porte, dit Olivier.
    — Montigny était aussi à Coutras, monsieur de Fleur-de-Lis. Fait prisonnier, il a été libéré sans rançon par mon cousin, dit le roi en commençant la lecture de la lettre.
    L’expression du marquis d’O s’était détendue mais il ne quittait pas Olivier des yeux. Il se souvenait du jeune clerc effronté
     qui défendait Guise et la Ligue, et il avait maintenant devant lui un homme solide, au visage certes marqué par les combats,
     mais qui avait conservé des traits fins et doux qui laissaient paraître sa générosité et ses qualités de cœur.
    Le roi termina sa lecture et laissa filtrer un sourire en posant son regard sur Cassandre.
    — Madame, mon cousin m’avait déjà écrit pour m’annoncer que vous étiez la sœur du prince de Condé. Il y avait joint un mémoire signé par les membres de votre famille reconnaissant votre filiation, mémoire que j’ai transmis à mon chancelier pour faire enregistrer votre nouvel état au parlement.
    » Madame est la fille que mon cousin Louis de Condé a eue avec Mme Sardini quand elle n’était que Mlle deLimeuil…, dit-il à O. Elle est désormais l’épouse de M. de Fleur-de-Lis, dont mon beau-frère Navarre m’écrit qu’il a toute
     sa confiance.
    » Monsieur de Fleur-de-Lis, mon beau-frère me demande de vous remettre des lettres d’anoblissement conformes à celles qu’il vous a accordées. Ce sera fait. Maintenant, expliquez-moi ce que vous faites à Paris, car il n’en est pas fait mention dans cette lettre et je suppose que vous n’êtes pas venus dans ce chaudron uniquement pour faire enregistrer votre noblesse…
    Olivier inclina la tête, puis jeta un rapide regard à O, hésitant un instant à parler devant lui.
    — Tout accuse la princesse de la mort de son mari, sire, néanmoins j’ai découvert la présence d’un homme de Guise à Saint-Jean-d’Angély, lequel aurait plusieurs fois rencontré le page de la princesse, M. de Belcastel, qui est accusé de complicité dans le crime. Ce page lui aurait remis des documents, peut-être des plans des fortifications huguenotes. Je dois trouver cet homme.
    Le roi lui lança un regard pénétrant.
    — Guise pourrait être lié à la mort de mon cousin Condé?
    — Rien ne permet de l’affirmer, sire. Mais quelques semaines plus tôt, on a aussi tenté de tuer Mgr de Navarre.
    — Je l’ignorais, dit le roi. A-t-on arrêté l’assassin?
    — Oui, sire. Il a été pendu, après s’être confessé. C’est aussi pour lui que je suis ici.
    — Il y aurait un lien entre la mort du Prince et cette tentative?
    — Peut-être, sire.
    — Si on a voulu tuer ces deux princes, je pourrais être le prochain sur la liste, n’est-ce pas, O?
    Le marquis inclina légèrement la tête.
    — A-t-on tenté quelque chose contre le comte de Soissons? demanda-t-il.
    — Pas à ma connaissance, monsieur,

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