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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Quasimodo, Poulain revint dès le matin en entrant par le pont dormant de la rue de l’Autriche.
     Il retrouva avec étonnement Louchart et Michelet qui lui expliquèrent être venus pour la Ligue afin de voir si tout se passait
     bien. Visiblement, ils n’avaient plus de suspicion envers lui et il en fut rassuré. Il resta donc avec eux, racontant qu’il
     était venu attendre les résultats du conseil au sujet de son mémoire, car sa femme lui avait dit de ne pas rentrer tant que
     ses gages ne seraient pas payés, ce qui fit s’esclaffer Michelet qui lui proposa les services d’une garce de son cabaret,
     À l’image de l’Égyptienne.
    Comme la matinée avançait, la cour se remplit de pages, de valets, de gentilshommes à cheval, de magistrats en mules et de
     financiers en litières ou en coches. Des rumeurs alarmantes commencèrent à circuler. On disait que la garde allait être renforcée
     et que le roi allait faire entrer des troupes dans la ville. On parlait aussi d’un régiment d’Albanais du duc de Guise qui
     approchait de Paris. Les plus inquiets quittèrent le Louvre pour se barricader chez eux ou préparer leur départ.
    Vers onze heures, on vit entrer trois gros chariots tirés chacun par quatre mules. Au vu de tout le monde, une armée de valets
     se précipita et commença à vider d’innombrables paniers d’osiers contenant casques, cuirasses et pistolets.
    Le bruit courut vite que d’autres chariots étaient attendus et que cet équipement était pour armer les gens du Louvre.
    — On dirait que le bougre de roi a eu vent de nos projets, fit Poulain en fronçant les sourcils. Il se prépare quelque chose… Michelet, partez prévenir Le Clerc. Je reste ici pour en apprendre plus.
    L’autre s’exécuta et Louchart, mort de peur, partit avec lui. La cour se vida peu à peu tandis que d’autres chargements d’armes
     arrivaient. Pourtant, en évaluant la quantité de cuirasses qu’on apportait, Poulain restait certain que ça ne changerait pas
     le rapport de forces. Le roi voulait seulement effrayer les bourgeois ligueurs et, au vu du comportement de Louchart, il était
     en passe d’y parvenir.
    Nicolas passa le reste de la journée sans voir arriver de troupes qui seules auraient pu être décisives. En début d’après-midi,
     affamé, il acheta un pâté chaud à un des marchands ambulants qui avaient l’autorisation de vendre dans la cour. Vers six heures
     du soir, il vit Le Clerc arriver, tout essoufflé.
    — Michelet m’a prévenu! Avez-vous vu d’autres chariots d’armes? lança le procureur.
    — Oui, quatre. À peu près de quoi équiper un millier d’hommes.
    — Que se passe-t-il? s’inquiéta le ligueur. Le roi se douterait-il de quelque chose?
    — J’en ai peur. J’attendais les résultats d’une réunion du conseil au sujet de mes gages mais je ne vois rien venir. Le conseil ne dure jamais si longtemps sauf s’il y a une affaire d’importance à débattre. Ah! voici M. de La Chapelle, peut-être en saura-t-il plus.
    La Chapelle se précipitait vers eux, le visage écarlate.
    — L’entreprise est découverte! lâcha-t-il, affolé. Le roi a fait quérir les quatre mille Suisses cantonnés à Lagny. Ils arriveront demain aux faubourgs Saint-Denis avec Biron à leur tête. Rentrez chez vous, tout est annulé!
    Il repartit sans attendre, tant il paraissait terrorisé.
    Poulain raccompagna Le Clerc qui voulut le garder à dîner pour se rassurer, mais Nicolas refusa, arguant que sa femme l’attendait.
     Il s’engagea cependant à venir chez lui le lendemain au plus tôt.
    Le dimanche, les deux hommes se retrouvèrent finalement à la sortie de la messe à l’église du petit Saint-Antoine 2 où Le Clerc s’était rendu aux aurores. Le procureur confirma à Nicolas que tout était découvert, certainement à cause d’une
     trahison. Les Seize se réunissaient chez La Chapelle pour prendre des décisions urgentes et il lui demanda de le rejoindre
     là-bas après dîner.
    L’ayant quitté, Nicolas Poulain se hâta de regagner le Louvre. En prévenant à temps le roi que le comité des Seize était réuni,
     il serait facile de les saisir tous et ce serait la fin de la Ligue.
    Se souvenant que Henri III lui avait dit de s’adresser à M. de Larchant, il le demanda au pont dormant. Le capitaine des gardes
     était là et s’approcha. C’était un homme ventripotent d’une cinquantaine d’années au visage couturé. Nicolas Poulain le

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