Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
Le Clerc passa chez lui pour lui demander de venir aux jésuites de Saint-Paul. Tous les lieutenants,
     les capitaines et les colonels des compagnies bourgeoises parisiennes seraient là. Poulain étant capitaine, il rencontrerait
     ainsi les officiers qu’il aurait sous ses ordres.
    Plus de trois cents personnes se pressaient dans la grande salle. Le Clerc conduisit Poulain à ses lieutenants, des bourgeois
     de la rue Saint-Denis dont deux étaient bouchers de la Grande Boucherie. Nicolas échangea quelques mots avec eux, vite écœuré
     par leur appétence au pillage, mais jugea heureusement qu’ils seraient incapables d’utiliser un mousquet ou une épée. C’était
     ces gens-là qui s’attaqueraient à l’Arsenal, et comme la plupart des autres officiers de la milice, ils ne feraient pas le
     poids face à la garde royale. Malheureusement, le nombre jouait en la faveur de ces pendards, et si Guise envoyait suffisamment
     d’officiers expérimentés pour les encadrer, les trente mille ligueurs deviendraient une véritable armée, même si elle subissait
     de lourdes pertes.
    Il s’efforça de maîtriser son inquiétude. À moins que le roi ne prenne les devants et n’arrête les meneurs, l’insurrection
     était certaine. Sitôt qu’elle commencerait, iln’aurait d’autres choix que de se réfugier au Louvre pour combattre avec les troupes royales, mais auparavant il devrait avoir
     mis sa famille à l’abri chez Olivier. Il lui faudrait donc connaître le début de l’émeute quelques heures avant qu’elle ne
     débute, et pour cela il dépendait de Jean de Bussy.
    Plongé dans ces angoissantes pensées, il n’écoutait guère les recommandations de M. de La Chapelle quand l’horloger qu’il
     avait vu à la précédente réunion passa près de lui. Involontairement, il le suivit des yeux. L’homme portait un coffret, une
     sorte de boîte qu’il remit au commissaire Louchart. Brusquement intrigué, Poulain resta à les observer du coin de l’œil jusqu’à
     ce que La Chapelle, ayant terminé de parler, les rejoigne pour examiner la boîte.
    Devinant quelque nouvelle intrigue, Poulain redoublait d’attention tout en feignant l’indifférence quand il fut interpellé.
    — Monsieur Poulain, pouvez-vous venir? Nous avons quelques mots à vous dire, lança La Chapelle.
    Envahi d’une sourde inquiétude accompagnée de désagréables picotements dans le dos, Nicolas s’approcha.
    — C’est un placard que Mme de Montpensier nous a demandé de clouer partout dans Paris, fit La Chapelle en lui tendant une affiche sans rien laisser paraître de ce qu’il pensait.
    L’ayant pris, Poulain commença à la lire.
    La Sainte Ligue recherchait un hérétique blasphémateur du nom de Olivier Hauteville. Suivait une brève description, ainsi
     que celle de son compagnon dans lequel Poulain reconnut Caudebec. L’affiche précisait que celui ou celle qui les dénoncerait
     auprès du curé de son église assurerait son salut éternel. De surcroît, il obtiendrait une riche récompense.
    La duchesse de Montpensier ne s’était pas nommée et n’avait pas indiqué le montant de la prime. C’est le curé Boucher qui
     l’en avait dissuadée. Le roi avait beau être affaibli, il n’aurait pu tolérer que la Ligue décide de sa propre justice. Le parlement pourrait aussi être fâché qu’on le bafoue et exiler la duchesse, ce qui aurait compromis l’entreprise qu’elle
     préparait.
    Comment avaient-ils découvert la présence d’Olivier et de François Caudebec? Le cœur battant, mais s’efforçant de garder un visage indifférent, Poulain leva des yeux interrogatifs et découvrit que le curé Boucher et le sergent Michelet avaient rejoint les autres. Tous, sauf peut-être Bussy, le regardaient avec hostilité.
    — Ce Hauteville est votre ami! affirma Louchart, d’un ton accusateur.
    — Peste! Comme vous y allez! Ce n’est pas mon ami, monsieur. Je l’ai aidé par le passé, c’est vrai, mais nos chemins se sont séparés. Il a eu toutes sortes d’ennuis après la mort de son père, on a même tenté de l’assassiner sans que je réussisse à découvrir pourquoi. D’ailleurs, vous connaissez tout ça!
    La Chapelle restait impavide. Son frère Claude s’était jeté par la fenêtre de sa maison le jour où Hauteville était venu l’accuser
     de meurtre, et il avait juré de venger sa mort.
    — Vous étiez encore ensemble l’année dernière, dit-il enfin.
    — C’est

Weitere Kostenlose Bücher