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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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trois grandes tables au fond. Le Clerc se dirigea vers eux. En s’approchant Nicolas s’aperçut qu’ils étaient tous équipés
     en guerre avec corselet et épée de cavalier, casque ou bassinet posés devant eux, puis il reconnut Mayneville qui leur fit
     signe de venir près de lui.
    — Monsieur Poulain, déclara le bras droit de Mayenne, ça me fait plaisir de vous revoir! Et vous aussi monsieur Bussy, ajouta-t-il d’un ton plus froid en ignorant son titre de sieur de Le Clerc. Si vous le voulez bien, nous allons laisser mes amis et nous installer à une table plus calme près de la porte. Venez avec nous, Boisdauphin!
    À ce nom, Nicolas se figea et examina celui à qui Mayneville venait de parler. Un gentilhomme grand et maigre, trentenaire,
     au visage taillé à la serpe, aux yeux clairs et aux cheveux blonds très courts. Il avait un pourpoint cramoisi, des hauts-de-chausses
     assortis, une écharpe à la croix de Lorraine, une épée portée haute à sa taille avec une poignée en tiges de cuivre entrelacées
     formant coquille et une main gauche en travers de la poitrine, juste sous l’écharpe.
    Tous quatre s’installèrent à l’autre bout de la salle, un endroit envahi par de grosses mouches qui abandonnèrent les chiens
     qui dormaient là pour se précipiter sur eux.
    — Mordieu, Avenay! Porte-nous quelque lumière! On n’y voit goutte… et un pichet de ton meilleur vin, pas de ton breuvage frelaté fait avec de la piquette d’Auxerre!
    Le cabaretier nommé Avenay – c’était souvent l’usage pour les cabaretiers de se donner un nom pompeux de vin renommé – arriva
     tout obséquieux avec une chandelle fumeuse, un pichet et des pots.
    — Ce fripon fabrique lui-même son vin avec le Diable sait quoi, expliqua Mayneville, aussi il ne faut pas hésiter à le payer en fausse monnaie.
    Le Clerc sourit par politesse.
    — Laissez-moi vous présenter Urbain de Laval, marquis de Boisdauphin. Laval commande cent lances pour monsieur le duc. Il est arrivé hier avec M. de La Chapelle. Ses hommes sont encore à Saint-Denis où se trouve déjà M. le duc
     d’Aumale, avec cinq cents chevaux. Maintenant, à vous de nous dire ce que vous avez préparé, mes amis.
    — Vous le savez, le roi a quitté Paris pour une quinzaine, expliqua Le Clerc. Nous ne ferons donc rien avant son retour. Notre plan est toujours le même : que monseigneur entre dans Paris et nous fermerons aussitôt les rues avec les chaînes. J’ai trente mille hommes en arme…
    — Quelles armes?
    — Deux mille hommes ont des épées et des cuirasses.
    — Les autres?
    — Des tranchoirs, des piques, des haches…
    — Combien de mousquets?
    — Sept cents.
    — Ce n’est pas beaucoup.
    — Monseigneur nous en a promis d’autres, mais nous n’avons toujours rien, répliqua Le Clerc d’une voix remplie de fiel. Pour l’instant, nous ne sommes armés que par ce que nous a acheté M. Poulain.
    — Il y a de quoi équiper deux compagnies à l’hôtel de Guise, fit Mayneville, mais pour l’instant, nous manquons de poudre. Nous devrions en recevoir début mai.
    Poulain haussa l’oreille.
    — Vous enverrez vos officiers à l’hôtel de Guise chercher ce dont ils ont besoin la veille de l’arrivée de monseigneur, poursuivit Mayneville.
    — Quand arrivera-t-il?
    — Je ne sais pas encore. Certainement début mai. En tout cas, après le retour du roi. J’ai avec moi soixante officiers qui dirigeront vos compagnies, précisa-t-il brusquement.
    — Mais nous avons nos propres capitaines, protesta Le Clerc.
    — Ils seront désormais sous les ordres de mes hommes, répliqua sèchement Mayneville. La guerre n’est pas une affaire de bourgeois et lorsque les troupes de Mgr de Guiseet de Mgr d’Aumale entreront dans la ville, il faut qu’elles trouvent des forces en bon ordre de marche, et non des gueux en désordre. Je sais que vos bourgeois ont du mal à obéir, et ce n’est pas acceptable lors d’une bataille! Voici un mémoire avec les cartes et les plans de M. de La Chapelle. Vous y trouverez la liste des capitaines de M. de Guise. Je veux que demain tous vos officiers viennent ici prendre leurs ordres de celui qui les commandera.
    Il sortit une liasse de feuillets pliés qu’il fit glisser vers Le Clerc.
    Poulain jeta un regard vers son compagnon dont la mâchoire serrée et le regard noir affichaient sa colère. Le procureur prit
     pourtant les feuillets qu’il glissa dans son pourpoint,

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