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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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prit
     à l’écart, lui dit qui il était et lui expliqua que les bourgeois de la Ligue étaient tous réunis en conseil chez M. de La
     Chapelle. Si le roi agissait avec promptitude, il saisirait tous ces pendards avant midi.
    Larchant paraissait en savoir déjà long, car il l’écouta sans surprise avant de lui promettre de prévenir le roi.
    Rasséréné, Nicolas Poulain se rendit aussitôt devant le logis de La Chapelle où attendaient bon nombre de ligueurs. Il parla
     haut, menaça le roi et fit ce qu’il fallait pour qu’on remarque sa présence et qu’on sache combien il prenait à cœur le parti
     de la Ligue.
    À trois heures, les membres du conseil des Seize sortirent, mais aucun archer ou régiment des gardes n’était arrivé. Nicolas Poulain ne savait que penser. Larchant avait-il prévenu Henri III?
    Le Clerc l’aperçut et lui proposa de le raccompagner. En chemin il lui dit qu’ils avaient décidé d’envoyer M. de La Chapelle
     au duc de Guise pour le supplier d’arriver auplus vite, car maintenant que le roi savait tout, il allait sans doute les arrêter.
    Ce n’est que la nuit venue que Poulain put revenir au Louvre en passant par le pont dormant. La garde était particulièrement
     nombreuse et il fit appeler M. de Larchant. Celui-ci parut surpris de le revoir. Ils firent quelques pas dans la cour, à l’abri
     d’oreilles indiscrètes.
    — Avez-vous prévenu le roi?
    — Bien sûr!
    — Personne n’est venu! C’était pourtant une occasion unique de les arrêter tous! s’insurgea Poulain. Savez-vous si je peux rencontrer Sa Majesté maintenant?
    — Oui, il m’a même demandé de vous conduire auprès de lui si je vous voyais, mais puis-je vous donner un conseil?
    Poulain le considéra en fronçant le front.
    — Je ne vous connais pas monsieur Poulain. Mais je vous vois sombre et j’espère que ce n’est pas à cause de moi. Peut-être pensez-vous que j’ai été négligent?
    » J’étais avec le roi en Pologne, poursuivit Larchant. Le jour même où est arrivée la nouvelle de la mort de son frère, Sa
     Majesté, qui n’était que duc d’Anjou, m’a dit : « Larchant, nous partirons demain, mais les Polonais ne doivent se douter
     de rien. Fais ce qu’il faut. » C’est moi qui ai préparé sa fuite. Je ne l’ai plus quitté et je suis prêt à mourir pour lui.
     Sachez qu’Henri III n’a pas de plus fidèle serviteur que moi.
    Ces derniers mots furent prononcés d’un ton assez solennel et Poulain en fut ému. Il prit la main du vieux capitaine et la
     serra avec effusion.
    — Quel est votre conseil, monsieur de Larchant? demanda-t-il, tandis qu’ils se mettaient en route vers les appartements royaux.
    — Le roi balance entre conciliation et fermeté. Certains le pressent d’agir, d’autres de composer. J’ai cru comprendre qu’il s’est inquiété d’une émeute s’il faisait saisir les Seize et M. de Villequier l’en a dissuadé. Soyez donc prudent, selon qui se trouve près de Sa Majesté.
    — Je comprends, fit Poulain avec une inquiétude grandissante.
    Larchant le conduisit au deuxième étage, dans un petit cabinet situé au dessus de la chambre du roi. Henri III s’y trouvait
     avec O et Épernon, que Poulain avait déjà aperçu dans une cérémonie à Notre-Dame, ainsi que quelques gentilshommes qu’il ne
     connaissait pas. Il reconnut pourtant Pomponne de Bellièvre qu’il avait déjà vu lors d’une audience de fausse monnaie. Le
     roi ne le présenta pas et lui demanda abruptement sitôt qu’il entra :
    — J’attendais votre venue, que savez-vous de plus?
    — L’entreprise de la Ligue est pour l’instant abandonnée, sire, mais M. de La Chapelle est parti demander l’aide du duc de Guise. Il va le supplier de venir au plus vite à Paris et de prendre la tête d’une insurrection contre vous.
    Aux regards de colère de l’assistance, Poulain comprit qu’il n’y avait là que des gens prêts à mourir pour leur roi. Il en
     fut troublé, tant il pensait le maître méprisé par ses serviteurs.
    Le roi resta un long moment impassible avant de dire :
    — Je sais qu’on me repaît de belles paroles d’espérance pour me cacher la vérité, mais j’aime mieux perdre la vie que l’honneur. Je n’ai pas l’intention de faire du mal à personne, mais je ne laisserai pas tuer mes serviteurs. J’ai fait venir les Suisses dans les faubourgs et mon cousin Guise doit comprendre que s’il venait à Paris, ce

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