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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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tribulations des derniers jours n'avaient été qu'un mauvais rêve.
    « Comme vous m'avez manqué », disait Guilhem en lui baisant le cou, la gorge, les mains…
    Alaïs tressaillit.
    « Qu'y a-t-il, mon còr  ?
    — Ce n'est rien », s'empressa-t-elle de répondre.
    Soulevant la cape, il découvrit alors l'épaule tuméfiée de son épouse.
    « Comment cela, rien ? Par Sant-Foy, que se…
    — J'ai fait une chute, avoua-t-elle. Et mon épaule en souffre plus qu'il n'y paraît. De grâce, ne vous tourmentez point. »
    L'explication laissa Guilhem dubitatif, partagé entre inquiétude et perplexité.
    « Est-ce à cela que vous passez votre temps lorsque je suis absent ? demanda-t-il en reculant d'un pas pour la scruter d'un air soupçonneux. Pourquoi êtes-vous céans ?
    — Pour apporter un message à mon père », balbutia-t-elle.
    Elle venait à peine de prononcer ces mots qu'elle prit conscience de sa bévue. La joie suscitée par ces retrouvailles fit place à une vive anxiété.
    « Quel message ? » se rembrunit Guilhem.
    Alaïs eut un blanc. Qu'aurait répondu son père, à sa place ? Quelle excuse pourrait-elle invoquer ?
    « Je…
    — Quel message, Alaïs ? »
    Elle retint son souffle. À cet instant, elle eût aimé qu'un climat de confiance s'installât de nouveau entre eux, sauf qu'elle s'était engagée auprès de son père.
    « Pardonnez-moi, messire, je ne puis rien vous révéler. Ce message n'était destiné qu'à l'intendant.
    — Vous ne pouvez ou vous ne voulez ?
    — Je ne puis, Guilhem, assura-t-elle sur un ton de regret. Je le dirais s'il en était autrement.
    — A-t-il mandé quelqu'un pour venir vous quérir ? regimba-t-il encore. Vous a-t-il envoyé chercher sans m'en faire la requête ?
    — Nenni, larmoya-t-elle. Personne n'a été mandé. Je suis céans de mon propre chef.
    — Et cependant vous refusez de me révéler à quelle fin…
    — Je vous en conjure, mon époux. Ne me demandez point de trahir la parole que j'ai donnée à mon père. De grâce, essayez de m'entendre. »
    La saisissant par les bras, il la secoua rudement.
    « Ainsi vous ne me direz rien ! ricana-t-il amèrement. Et moi qui croyais en vous épousant avoir droit de regard sur vous ! Fallait-il que je sois niais ! »
    Alaïs voulut le retenir, alors que, s'éloignant, il se mêlait déjà à la foule.
    « Guilhem, attendez !
    — Que se passe-t-il ? »
    Elle se retourna et vit son père qui la rejoignait.
    « Mon époux est offensé par mon refus de lui confier les raisons de ma venue à Besièrs.
    — Lui avez-vous dit que je vous l'ai interdit ?
    — J'ai voulu le faire, mais il a refusé de m'entendre.
    — Il n'a nulle autorité pour vous enjoindre de trahir votre parole », grommela l'intendant.
    Alaïs ne l'entendait pas de cette oreille et sentait sourdre en elle un sentiment de colère.
    « Sauf votre respect, paire , il a, au rebours, toute autorité. Il est mon époux, et à ce titre, il est en droit d'attendre de moi obéissance et loyauté.
    — Vous n'êtes point déloyale envers lui, rétorqua Pelletier avec un geste d'impatience. Son courroux passera. Ce n'est ni l'heure ni le lieu pour en débattre.
    — C'est un homme sensible. Il se ressent profondément des injures qui lui sont faites.
    — Comme chacun d'entre nous, trancha-t-il. Nous sommes tous profondément touchés par les événements. Cela n'induit point pour autant que nos émotions doivent l'emporter sur notre bon sens. Venez, Alaïs, oubliez tout cela. Guilhem est céans pour servir notre seigneur, non pour gourmander son épouse. Sitôt à Carcassone, je suis convaincu que ce malentendu sera vitement dissipé. À présent, allez quérir Tatou, il faut nous préparer à départir », conclut-il en déposant un baiser sur le front de sa fille.
    Comme à regret, elle se détourna et suivit son père jusqu'aux écuries.
    « Peut-être serait-il bon d'interroger Oriane sur l'agression dont je fus l'objet au château. Elle en sait sûrement quelque chose, j'en suis persuadée. »
    Pelletier balaya l'argument d'un geste.
    « Vous méjugez votre sœur à cause de la discorde qui vous oppose depuis fort longtemps, et dont je ne me suis guère soucié en croyant que cela se passerait.
    — Pardonnez-moi, paire , mais vous ne semblez point connaître sa véritable personnalité. »
    Pelletier ignora le commentaire.
    « Vous inclinez à juger votre sœur trop sévèrement, Alaïs. Je suis certain

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