Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
Vom Netzwerk:
soleil dépouillant peu à peu toute chose de ses couleurs. Elle frissonna, le vent du soir soudain froid sur ses bras nus.
    Sa mémoire lui rappela les vers qu'elle recherchait : «  Et le terme de notre quête sera d'arriver là d'où nous étions partis.  »
    Et pour la première fois aussi, Alice comprit exactement ce qu'Eliot 1 avait voulu dire.
    1. Extrait du poème de T. S. Eliot «  Little Gidding  », traduction de Pierre Leyris. (N.d.T.)

31
    Le cabinet de Paul Authié était situé au cœur de la Basse ville de Carcassonne.
    Durant les deux dernières années, son affaire s'était développée, et son adresse professionnelle reflétait sa réussite : un immeuble de verre et d'acier, conçu par un architecte de renom, une cour intérieure et un atrium paysagé séparant les couloirs des espaces de travail. C'était discret et chic.
    Authié se trouvait dans son bureau du quatrième étage, dont l'immense baie vitrée donnait sur la cathédrale Saint-Michel et la caserne du 3 e R.P.I.MA. La pièce était l'exact reflet de sa personnalité, nette, dégageant une atmosphère d'aisance mesurée et de bon goût dans sa plus stricte acception.
    Les stores refermés au soleil couchant occultaient le mur de façade entièrement vitrée. Les trois autres étaient tapissés de photographies et toutes sortes de documents encadrés : diplômes, cartes d'époque des différentes croisades, au papier jauni et aux encres délavées, illustrations exposant les frontières fluctuantes de l'ancien Languedoc.
    Un imposant bureau expressément conçu pour l'espace tournait le dos à la grande baie. Sur le plan de travail, un sous-main de cuir et quatre photographies encadrées, dont une de son ex-femme et de ses deux enfants, qui tendait à promouvoir les valeurs familiales auxquelles il était attaché, mais qu'il n'exposait là que par pur clientélisme.
    La seconde était un portrait de lui à vingt et un ans, peu de temps après sa remise de diplôme de l'ENA, serrant la main de Jean-Marie Le Pen, le chef du Front national. L'autre le montrait à Saint-Jacques de Compostelle et la dernière, la plus récente, en compagnie, entre autres personnalités, de l'abbé de Cîteaux, lors de l'importante donation qu'il venait de faire à la Compagnie de Jésus.
    Chacune de ces photos lui rappelait sa réussite.
    Le téléphone de son bureau se mit à bourdonner.
    « Oui ? »
    Sa secrétaire lui annonça que ses visiteurs étaient arrivés. « Faites entrer. »
    Javier Domingo et Cyrille Braissard étaient, l'un et l'autre, d'anciens policiers. Braissard avait été démis de ses fonctions en 1999 pour usage intempestif de la force au cours d'un interrogatoire. Domingo l'avait imité un an plus tard pour subornation et corruption. Seuls les talents d'avocat d'Authié leur avaient évité d'être incarcérés. Depuis, ils étaient à son service.
    « Eh bien, commença ce dernier. Si vous avez une explication, c'est le moment de m'en faire part. »
    La porte refermée, les deux hommes restèrent devant le bureau sans souffler mot.
    « Alors ? reprit-il, vous n'avez rien à me dire ? Il ne vous reste plus qu'à prier que Biau ne se réveille pas en se rappelant qui conduisait la voiture qui l'a renversé.
    — Ça n'arrivera pas, monsieur.
    — Vous voilà médecin, tout à coup, Braissard ?
    — Son état se détériore de jour en jour. »
    Authié leur tourna le dos et, les mains sur les hanches, alla se poster devant la baie, face à la cathédrale.
    « Alors, qu'avez-vous à m'annoncer ?
    — Biau lui a fait passer un mot, déclara Domingo.
    — Lequel a disparu et la fille avec, enchaîna Authié d'un ton sarcastique. Pourquoi êtes-vous ici, Domingo ? Si vous n'avez rien à dire, vous tenez à me faire perdre mon temps ? »
    Ce dernier rougit violemment.
    « Nous savons où elle se trouve, monsieur. Santini l'a repérée à Toulouse, pas plus tard qu'aujourd'hui.
    — Et après ?
    — Elle a quitté Toulouse il y a une heure à peu près, renchérit Braissard. Après avoir passé l'après-midi à la Bibliothèque nationale. Santini nous a faxé la liste des sites Internet qu'elle a visités.
    — Avez-vous posé un émetteur espion sur sa voiture ou est-ce trop vous demander ?
    — Oui. Elle est en route pour Carcassonne. »
    Authié reprit place dans son fauteuil et observa les deux hommes toujours plantés devant son bureau.
    « Vous allez donc l'attendre à son hôtel, n'est-ce pas,

Weitere Kostenlose Bücher