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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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Baillard. Alice sourcilla : s'agissait-il de celui qui avait peint la toile ? La page de garde mentionnait un traducteur du nom de Jeanne Giraud.
    La quatrième de couverture résumait la bibliographie de l'auteur : une traduction des évangiles de saint Jean en occitan, de nombreux ouvrages sur l'ancienne Égypte, une biographie primée de Jean-François Champollion.
    En un éclair, Alice se revit mentalement à la bibliothèque de Toulouse, devant l'écran d'ordinateur où défilaient des cartes, des diagrammes et des photographies la ramenant, encore et toujours, à l'Égypte des pharaons.
    La jaquette s'illustrait d'un château en ruine, fondu dans une brume mauve infusant un piton rocheux. Alice reconnut le château de Montségur qu'elle avait vu sur des cartes postales.
    Le livre s'ouvrit naturellement aux deux tiers pour révéler un feuillet sur lequel était couché un texte manuscrit :
    « La citadelle fortifiée de Montségur se dresse sur un piton rocheux, à une heure d'escalade du village portant le même nom. Souvent cachés par les nuages, trois de ses côtés ont été creusés à flanc de montagne. Il s'agit là d'une exceptionnelle place forte naturelle. Ce qu'il en reste n'appartient pas au XIII e siècle mais à des guerres d'occupation plus récentes. Néanmoins, l'atmosphère des lieux persiste à rappeler au visiteur la tragédie passée.
    Les légendes associées à Montségur, le mont sûr, sont légion. Certains l'érigent en temple solaire, d'autres allèguent que Wagner l'associa au mont Munsalvaesche, demeure du Saint-Graal, dans son œuvre majeure, Parsifal, allant jusqu'à prétendre que le Graal s'y trouve encore. D'aucuns suggèrent même que les cathares furent les gardiens de la coupe du Christ, de même que de nombreux trésors provenant du temple de Salomon ou peut-être l'or de Wisigoths et d'autres richesses indéterminées.
    Bien que l'on prétende que le fabuleux trésor des cathares a été subrepticement sorti de la citadelle assiégée en janvier 1244, peu avant sa capitulation, on ne le retrouva jamais. Les rumeurs selon lesquelles les précieux objets furent égarés ne reposent sur rien*.
    Se référant à l'astérisque, Alice lut la note de bas de page et découvrit une citation sibylline tirée des évangiles de Jean, chapitre huit, verset trente-deux : Vous connaîtrez la vérité, et la vérité fera de vous des hommes libres .
    Alice eut un mouvement de sourcil intrigué : la citation ne semblait pas pertinente eu égard au texte manuscrit.
    L'ouvrage rejoignit ceux qu'elle avait précédemment décidé d'emporter.
    Dans une chambrette attenante, elle découvrit une machine à coudre, incongrûment anglaise dans ce décor français. Sa mère en avait possédé une semblable, emplissant des heures durant la maison du staccato lénifiant du pied-de-biche en mouvement.
    Alice effleura de la main sa surface poussiéreuse. Elle semblait en état de marche. Elle en ouvrit tour à tour les compartiments, trouvant des bobines de fil, des aiguilles, des épingles, des morceaux de dentelles et de rubans, une carte de vieux boutons-pression métalliques, une boîte pleine de toutes sortes de fermoirs.
    Elle alla ensuite au petit bureau de chêne appuyé contre une fenêtre qui prenait jour sur la cour arrière de la maison. Entièrement vides, les deux premiers tiroirs ne laissaient apparaître que le papier peint dont ils étaient tapissés. Le troisième était fermé à clé, mais, étrangement, sa clé était encore dans la serrure.
    Non sans difficultés, elle parvint à débloquer le tiroir où se trouvait une boîte à chaussures qu'elle posa aussitôt sur le bureau.
    Outre une pile de photographies rattachées par un élastique, il y avait une lettre adressée à Mme Tanner. Le cachet de la poste montrait qu'elle avait été expédiée de Carcassonne le 16 mars 2005, avec la mention « prioritaire ». Au dos, aucune adresse de retour ne figurait près du nom de l'expéditeur : Audric Baillard.
    Contre toute attente, l'enveloppe ne contenait pas de lettre, seulement quelques vers manuscrits rédigés en occitan :
    Bona nuèit, bona nuèit…
    Braves amics, pica mièja-nu`wit
    Cal finir velhada
    Ejos la flassada 1 .
    Ces quelques mots ne manquèrent pas de rappeler à Alice ceux gravés sur le mur de la grotte. Malgré les siècles séparant les deux écrits et sa méconnaissance de la langue occitane, elle était prête à jurer qu'il s'agissait du même

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