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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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feuillets recelaient un arbre généalogique comme l'indiquait d'ailleurs le premier. L'encre, en grande partie de couleur noire, était délavée. Mais si certains mots demeuraient indéchiffrables, d'autres apparaissaient clairement. Sur la seconde ligne, un nom, A LAÏS P ELLETIER-DU M AS (1193–) était écrit à l'encre rouge. Alice ne parvint pas à déchiffrer celui qui lui était accoté, mais sur la ligne d'en dessous, en vert et légèrement décalé vers la droite, elle lut celui de S AJHË DE S ERVIAN .
    Ces deux noms étaient adjoints d'un sceau, un labyrinthe dessiné en doré.
    Alice prit le galet, le posa à côté du symbole de la page : ils étaient identiques.
    Elle tourna les pages une à une, jusqu'à la dernière. On y avait transcrit le nom de Grace, la date de sa mort inscrite dans une couleur différente, et juste au-dessous, celle de ses parents. Le tout dernier n'était autre que le sien, A LICE H ELENA (1976–) à l'encre rouge et adorné du labyrinthe.
    Assise sur le sol, les jambes repliées sous le menton, Alice perdit la notion du temps durant lequel elle resta dans la maison abandonnée. Enfin elle comprit. Le passé refaisait surface pour la solliciter. Que cela lui plût ou non.
    1. Bonne nuit, bonne nuit…
    Braves amis, il est minuit
    La veillée jamais ne dure
    Tirez la couverture. (N.d.T.)

43
    Le voyage de retour se passa en un éclair. Au moment où elle gagna le hall de l'hôtel, de nouveaux arrivants s'y pressaient tant et si bien qu'elle dut elle-même récupérer la clé de sa chambre sur son crochet. Elle montait l'escalier sans que personne l'eût remarquée.
    Au moment de déverrouiller la porte, elle se rendit compte qu'elle était entrebâillée.
    Alice hésita. Ayant posé ses livres et sa boîte à chaussures près de l'entrée, elle ouvrit grand la porte d'un geste précautionneux.
    « Il y a quelqu'un ? »
    Elle balaya la pièce d'un regard circulaire. Tout semblait comme elle l'avait laissé. Non sans appréhension, elle avança d'un pas, puis se figea brusquement. Une odeur de vanille et de tabac mêlés lui parvenait.
    Derrière la porte, elle perçut un mouvement. Son cœur tressaillit et elle se retourna juste à temps pour voir dans le miroir le reflet d'une veste grise et d'une chevelure noire, avant d'être violemment projetée en arrière. Sa tête heurta la porte de l'armoire avec tant de force que les cintres qui se trouvaient à l'intérieur se décrochèrent avec un bruit de billes tombant sur une plaque de métal.
    La pièce s'enveloppa de brouillard. Autour d'elle, tout se mit à danser. Alice battit des paupières. Elle entendit son agresseur s'enfuir dans le couloir.
    Vas-y. Vite !
    Elle se mit tant bien que mal debout, et se lança à la poursuite de l'intrus. Dévalant l'escalier, elle se retrouva dans le hall, parmi une foule de touristes majoritairement italiens qui en obstruaient l'entrée. Affolée, elle tourna les yeux au moment précis où l'individu franchissait la porte d'entrée annexe donnant sur les jardins.
    Elle se fraya un chemin parmi les grappes de gens, enjamba des bagages, puis se précipita à ses trousses dans le jardin. Il était déjà au bout de l'allée. Rassemblant ses dernières forces, elle courut, mais l'homme était beaucoup plus rapide qu'elle.
    Quand elle arriva dans la rue, il n'y avait plus aucun signe de lui. Il s'était fondu dans la foule des touristes qui revenaient de la Cité. Elle s'arc-bouta contre un mur afin de reprendre son souffle puis, se redressant, tâta la bosse qui grossissait déjà sur son occiput.
    Après un dernier regard sur la route, Alice regagna la réception. Tout en bredouillant quelques mots d'excuses aux personnes qui faisaient la queue, elle alla directement au comptoir de réception.
    « Pardon, mais vous l'avez vu ? »
    La préposée semblait dépassée par le nombre des nouveaux arrivants.
    « Je m'occuperai de vous dès que j'en aurai fini avec ce monsieur.
    — Cela ne peut attendre, je le crains. Quelqu'un était dans ma chambre. Il vient de s'enfuir il y a quelques instants à peine, protesta Alice.
    — Vraiment, madame, si vous pouviez patienter… »
    Alice décida alors d'élever le ton de manière à être entendue par les personnes présentes.
    « Il y avait quelqu'un dans ma chambre. Un voleur. »
    Un silence tomba. Les yeux agrandis de stupeur, la jeune fille quitta son poste et disparut. Une minute plus tard, le propriétaire de l'hôtel apparut. Il prit

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