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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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commençait à perdre le sens de l'orientation, comme au jeu de colin-maillard.
    « Pour qui travaillez-vous, docteur O'Donnell ?
    — Je ne peux pas respirer », geignit-elle.
    L'homme ignora sa plainte. Elle perçut un claquement de doigts, puis une chaise que l'on posait devant elle. Il s'assit et se rapprocha de manière à appuyer ses genoux contre les cuisses de sa prisonnière.
    « Revenons à lundi après-midi. Pourquoi avez-vous permis à votre amie de se rendre de ce côté du site ?
    — Alice n'a rien à voir dans cette affaire, sanglota-t-elle. Je ne lui ai rien permis du tout. Elle y est allée à mon insu, de sa propre initiative. Il s'agit d'une méprise ; elle n'est au courant de rien.
    — Dans ce cas, dites-moi ce que vous, vous savez, Shelagh. »
    Le seul fait de s'entendre appeler par son prénom résonna comme une menace.
    « Je ne sais rien, larmoya-t-elle. Je vous ai dit lundi tout ce que je savais, je vous le jure. »
    Surgi de nulle part, le soufflet l'atteignit sur la joue droite, projetant sa tête en arrière. Un goût de sang envahit sa bouche, qui glissa sur sa langue et jusqu'au fond de la gorge.
    « Votre amie a-t-elle emporté l'anneau ? demanda-t-il en élevant la voix.
    — Non, non, je jure que non…
    — Comment en êtes-vous si sûre ?
    — Ce n'est pas elle, c'est impossible, larmoya-t-elle. Beaucoup de gens sont entrés dans cette grotte, et n'importe qui aurait pu s'en emparer. Le docteur Brayling, les policiers. »
    Elle s'interrompit.
    « Les policiers, comme vous dites. N'importe lequel aurait pu prendre l'anneau. Yves Biau, par exemple. »
    Shelagh se figea. Elle entendait son ravisseur respirer, calmement, sans hâte. Il savait.
    « L'anneau n'y était pas. »
    Il exhala un soupir.
    « Biau vous a-t-il remis l'anneau pour le transmettre à votre amie ?
    — J'ignore de quoi vous voulez parler », parvint-elle à articuler.
    Il la frappa encore, cette fois avec le poing et non du plat de la main. Le sang gicla du nez et ruissela sur son menton.
    « Ce que je ne comprends pas, reprit-il comme si de rien n'était, c'est pourquoi il ne vous a pas remis le livre avec, docteur O'Donnell.
    — Il ne m'a rien remis du tout, articula-t-elle d'une voix étranglée.
    — Le docteur Brayling affirme qu'en partant, lundi soir, vous portiez un sac.
    — Il ment.
    — Pour qui travaillez-vous ? demanda-t-il d'un ton presque affable. Il faut en finir. Si votre amie n'est pas impliquée, il n'y a pas de raison pour que nous lui voulions du mal.
    — Elle ne l'est pas, geignit-elle. Alice ne sait rien. »
    Shelagh tressaillit quand il lui posa la main sur la gorge, la caressant d'abord avec une tendresse affectée, avant de serrer de plus en plus fort, jusqu'à ce qu'elle sentît un étau lui broyer la trachée. Elle se débattit d'un côté à l'autre pour aspirer un peu d'air, mais la prise était trop forte.
    « Biau et vous travailliez pour elle, n'est-ce pas ? »
    Au moment précis où elle allait perdre conscience, il la relâcha. Elle sentit vaguement qu'il lui déboutonnait son chemisier.
    « Que faites-vous ? gémit-elle, frissonnant au contact de ses doigts secs et froids.
    — Personne ne vous regarde, rassurez-vous. » Elle perçut un déclic, suivit d'une odeur de gaz de briquet. « Personne ne viendra.
    — Je vous en prie, ne me faites pas de mal…
    — Biau et vous travailliez ensemble ? »
    Elle hocha la tête.
    « Pour Mme de L'Oradore. »
    Elle acquiesça encore.
    « Pour son fils, parvint-elle à répondre. François-Baptiste. Je n'ai parlé qu'à lui… »
    Elle sentait la chaleur de la flamme près de sa peau.
    « Et le livre ?
    — Je ne l'ai pas trouvé. Yves non plus.
    — Alors, pourquoi Biau est-il allé à Foix ? Saviez-vous qu'il s'est rendu à l'hôtel du docteur Tanner ? »
    Shelagh essaya de secouer la tête, mais cela provoqua une nouvelle vague de douleur dans tout son corps.
    « Il lui a fait passer quelque chose, n'est-ce pas ?
    — Ce n'était pas le livre », bredouilla-t-elle.
    Elle allait ajouter quelque chose quand la porte s'ouvrit et des murmures lui parvinrent du couloir, en même temps que les relents de sueur et de lotion après-rasage qu'elle connaissait bien.
    « De quelle manière deviez-vous remettre le livre à Mme de l'Oradore ?
    — Par l'intermédiaire de son fils. Je devais le retrouver au pic de… J'avais un numéro de téléphone pour le joindre. » Elle se recroquevilla au contact

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