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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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l'Oradore. Elle croit en l'existence du Graal et tente de se l'approprier. Elle a foi en la Quête. » Baillard s'interrompit, avant d'ajouter, le visage assombri : « Il en est malheureusement d'autres à l'intérieur de cette même organisation, dont les desseins sont différents.
    — Tu devrais en parler à l'inspecteur Noubel, lança-t-elle péremptoirement.
    — Et s'il se révélait être à leur solde, lui aussi ? Le risque est bien trop grand. »
    Le sifflement du train vint rompre la quiétude ambiante. Ils se tournèrent vers la locomotive entrant en gare dans des crissements de freins. La conversation arrivait à son terme.
    « Je ne veux pas te laisser seul, Audric.
    — Je le sais, répondit-il en prenant la main de sa vieille amie. Mais cela devait finir ainsi.
    — Finir ? »
    Elle ouvrit la fenêtre pour lui tendre la main.
    « Fais attention à toi, je t'en prie. Ne cours pas de risques inutiles. »
    Les portières des wagons se refermèrent une à une, et le train démarra, d'abord lentement, puis gagna de la vitesse, jusqu'à ce qu'il eût disparu dans les replis de la montagne.
    1. Soleil invaincu, issu du culte de Mithra. Correspondant à la naissance d'une jeune dieu solaire, surgissant d'un rocher ou d'une grotte sous la forme d'un nouveau-né. (N.d.T.)

53
    Shelagh sentait qu'une autre personne qu'elle se tenait dans le réduit où elle était enfermée.
    Malgré sa nausée, elle s'efforça de relever la tête. Elle avait la bouche sèche et sa tête bourdonnait d'un ronronnement monotone, comme si un climatiseur s'y était logé. Elle était incapable de bouger. Quelques secondes lui furent nécessaires pour comprendre qu'elle était ligotée sur une chaise, les mains derrière le dos, les chevilles liées aux pieds de son siège.
    Elle perçut un faible mouvement, le craquement sur le plancher d'une personne changeant de position.
    « Qui est là ? »
    Ses paumes étaient moites de peur. Une traînée de sueur coulait dans ses reins. Elle s'employa à ouvrir les yeux, sans y voir pour autant. Elle paniqua, secoua la tête, battit précipitamment des paupières, s'évertuant à capter la lumière jusqu'à ce qu'elle comprît qu'on lui avait passé une cagoule sur la tête. Cela sentait la terre et le moisi.
    Était-elle toujours dans le bâtiment de ferme ? Elle se rappela la seringue, la douloureuse surprise de la piqûre qu'on lui administrait. Le même homme qui lui avait apporté à manger. Il se trouvait sûrement quelqu'un pour venir la délivrer, non ?
    « Qui est là ? »
    Personne ne répondait quand bien même elle percevrait une présence proche. L'air était visqueux, saturé d'odeurs d'après-rasage et de cigarette.
    « Que me voulez-vous ? »
    La porte s'ouvrit. Des pas. Shelagh ressentit un changement dans l'atmosphère. L'instinct de conservation l'incita un instant à se débattre pour tenter de se défaire de ses liens. Les nœuds se resserrèrent, contraignant plus encore ses épaules endolories.
    La porte se referma avec un bruit sourd de mauvais augure.
    Elle se tint immobile. L'espace d'un instant, elle n'entendit que le silence, ensuite le bruit de quelqu'un se rapprochant de plus en plus près. Elle se tassa sur son siège, alors que, qui que ce fût, il s'immobilisait devant elle. Son corps se contracta, comme si, sous son épiderme, des milliers de fils la tiraient vers l'intérieur. Tel un prédateur tournant autour de sa proie, il fit plusieurs fois le tour de la chaise, puis laissa tomber ses mains sur les épaules de sa prisonnière.
    « Qui êtes-vous ? Je vous en prie, retirez-moi cette cagoule, au moins.
    — Nous devons avoir un autre entretien, docteur O'Donnell. »
    Une voix qu'elle connaissait, froide et assurée, tranchante comme une lame de scalpel. Elle prit conscience que c'était celui qu'elle attendait. Celui qu'elle redoutait.
    Brusquement, il bascula la chaise en arrière.
    Shelagh poussa un cri et se sentit tomber sans pouvoir s'y soustraire. Elle n'atteignit pas le sol, car l'homme l'immobilisa à quelques centimètres du plancher, en sorte qu'elle se retrouva presque à l'horizontale, la tête rejetée en arrière, les pieds en suspension dans les airs.
    « Vous n'êtes pas en situation de demander quoi que ce soit, docteur O'Donnell. »
    Il la maintint dans cette position durant ce qui parut des heures. Puis, sans crier gare, il redressa violemment le siège. Sous le choc, la tête fut projetée en avant. Elle

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