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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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borne à constater les faits », ajouta-t-il à l'adresse d'Alice.
    La jeune femme comprit qu'elle était engagée dans un combat dont personne ne lui avait exposé les règles. Elle avait beau dire la vérité, elle ne voyait aucun moyen d'en convaincre Authié.
    « De nombreuses personnes sont entrées dans cette grotte après moi, s'obstina-t-elle. Les gendarmes, le personnel de la police scientifique, le capitaine Noubel et vous-même, ajouta-t-elle avec un air de défi. D'ailleurs, vous vous y êtes longtemps attardé, me semble-t-il. Shelagh O'Donnell pourrait vous confirmer mes dires, pourquoi ne pas l'interroger ? »
    L'homme produisit derechef son demi-sourire.
    « Je ne m'en suis pas privé. Elle affirme ne rien savoir de cet anneau.
    — Mais je lui en ai parlé ! se récria-t-elle. Elle a même cherché à le récupérer.
    — Seriez-vous en train de me dire que le docteur O'Donnell a examiné le tombeau ? »
    La frayeur affectait son jugement. Ses facultés l'abandonnaient. Elle ne parvenait même plus à se rappeler ce qu'elle avait révélé à Noubel et ce qu'elle lui avait tu.
    « Est-ce le docteur O'Donnell qui vous a autorisée à travailler là-haut ?
    — Cela ne s'est pas passé comme ça, lança-t-elle avec un sentiment de panique grandissant.
    — Bien. A-t-elle fait quoi que ce soit pour vous empêcher de travailler sur ce coin de montagne ?
    — Ce n'est pas aussi simple que ça. »
    Authié se cala sur son siège.
    « Dans ce cas, je crains de n'avoir pas le choix.
    — Duquel parlez-vous ? »
    Le regard de l'homme se porta sur le sac à dos d'Alice. Elle voulut l'attraper, mais Authié fut plus rapide et le tendit à l'inspecteur Noubel.
    « Vous n'avez absolument pas le droit ! protesta-t-elle avec véhémence avant de s'adresser au policier : Il ne peut pas faire cela, n'est-ce pas ? Pourquoi n'intervenez-vous pas ?
    — Pourquoi protestez-vous si vous n'avez rien à cacher ? rétorqua Authié.
    — C'est une question de principe ! Vous n'êtes pas habilité à fouiller mes affaires !
    — Monsieur Authié, je ne suis pas certain…
    — Contentez-vous de faire ce que je dis, Noubel. »
    Alice voulut récupérer son sac à dos, mais Authié l'en empêcha en lui saisissant le poignet. Ce contact la tétanisa. Ses jambes se mirent à trembler, de colère ou d'effroi, elle n'aurait su le dire.
    Elle se libéra d'un mouvement brusque et se rassit, le souffle court, pendant que Noubel explorait les différentes poches du sac à dos.
    « Continuez. Dépêchez-vous. »
    Alice vit le policier ouvrir l'intérieur du sac, consciente qu'il trouverait le carnet de croquis d'un instant à l'autre. Ils échangèrent un regard. Ça le dégoûte, lui aussi, se dit-elle. Malheureusement, les réticences du policier n'échappèrent pas à l'attention d'Authié.
    « Qu'y a-t-il, capitaine ?
    — Pas de bague.
    — Qu'avez-vous trouvé ? » insista l'homme en tendant la main.
    À regret, Noubel lui remit le carnet. Authié commença par en feuilleter les pages d'un air condescendant. Puis il se concentra et Alice vit un court instant un véritable étonnement dans ses yeux avant qu'il ne baissât de nouveau ses lourdes paupières.
    Contre toute attente, il referma le carnet.
    « Merci de votre… collaboration, docteur Tanner », lâcha-t-il.
    Alice se leva à son tour.
    « Mes dessins, s'il vous plaît, demanda-t-elle, s'efforçant de garder un ton ferme.
    — Nous vous les rendrons en temps voulu, rétorqua l'homme en glissant le carnet dans sa poche. Nous emportons aussi le sac. Le capitaine Noubel vous remettra un reçu au moment où vous signerez votre déclaration. »
    Cette brutale conclusion prit Alice au dépourvu. Le temps pour elle de rassembler ses esprits, Authié avait quitté la tente en emportant le sac et ce qu'il contenait.
    « Pourquoi n'intervenez-vous pas ? protesta-t-elle en se retournant vers Noubel. Croyez-vous que je vais me laisser faire sans réagir ? »
    Le visage du policier se durcit.
    « Vos effets vous seront rendus, docteur Tanner. Je vous conseille de poursuivre vos vacances et d'oublier tout ça.
    — Cela ne se passera pas comme ça ! » fulmina-t-elle.
    Mais Noubel était déjà parti, la laissant seule au milieu de la tente à se demander de quoi diable il retournait.
    Elle fut désemparée pendant un moment. Elle était furieuse, autant contre elle-même que contre Authié, furieuse surtout de s'être laissé si facilement

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