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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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dénégation.
    « Pourrais-tu le lui demander ? Et, si c'est possible, la liste des personnes sur le site, hier, quand la grotte a été ouverte.
    — Je n'y manquerai pas. Je suis certaine qu'il fera de son mieux. »
    Baillard glissa l'anneau à son pouce.
    « S'il te plaît, transmets mes remerciements à Yves. Il a dû beaucoup lui en coûter de s'emparer de ceci. Il n'a pas idée à quel point sa vivacité d'esprit pourrait se révéler déterminante pour l'avenir. A-t-il évoqué d'autres objets qu'on aurait découverts auprès des corps ?
    — Une dague, un petit sac de cuir vide, une lampe sur…
    — Vuèg ? s'exclama-t-il, incrédule. Vide ? C'est impossible…
    — Il semblerait qu'en interrogeant la femme le capitaine Noubel, son supérieur, se soit montré particulièrement insistant, sur ce point. D'après Yves, elle a été formelle : à part l'anneau, elle n'a touché à rien.
    — Et ton petit-fils pense-t-il qu'elle dit la vérité ?
    — Il ne me l'a pas précisé.
    — Si… quelqu'un d'autre a dû le prendre, murmura-t-il dans sa barbe en fronçant les sourcils. Que t'a raconté Yves, à propos de cette femme ?
    — Très peu de chose. Elle est anglaise, entre vingt et trente ans. C'est une sorte de bénévole, non une archéologue. Elle est à l'hôtel, à Foix, sur l'invitation d'une amie responsable des recherches.
    — T'a-t-il dit son nom ?
    — Taylor, je crois… Jeanne se reprit : non, pas Taylor, Tanner. Oui, c'est cela, Alice Tanner. »
    Le temps parut suspendre son cours. Es vertat ? Était-ce possible ? Ce nom résonnait dans sa tête comme un gong. « Es vertat ? » répéta-t-il pour lui-même dans un murmure.
    Avait-elle pris le livre ? L'avait-elle reconnu ? Il voulut mettre un terme à ses cogitations. Cela n'avait aucun sens. Si elle avait pris le livre, pourquoi pas l'anneau ?
    Baillard posa les mains à plat sur la table pour s'empêcher de trembler. Puis il leva les yeux sur Jeanne.
    « Pourrais-tu demander son adresse à Yves ? S'il sait où Madomaisèla…  » Il se tut, incapable de continuer.
    « Bien sûr, répondit Jeanne. Est-ce que ça va, Audric ?
    — Un peu fatigué, sans plus, répondit-il en esquissant un sourire.
    — Je m'attendais à plus… d'enthousiasme de ta part. C'est, du moins, cela pourrait être le couronnement d'années de travail.
    — C'est que le poids est énorme.
    — Tu sembles plus troublé qu'enchanté par ces nouvelles. »
    Baillard imagina de quoi il devait avoir l'air : mains tremblantes, visage défait, yeux hagards…
    « Je suis très heureux, rectifia Baillard, et très reconnaissant envers Yves et toi, bien sûr. Mais… » Il prit une profonde inspiration : « Si tu lui téléphonais, j'aimerais m'entretenir avec lui ; peut-être même le rencontrer. »
    Jeanne quitta la table et alla décrocher le téléphone posé sur le guéridon qui se trouvait dans le hall d'entrée, au pied de l'escalier.
    De la fenêtre, Baillard contempla les pentes qui escaladaient les murs de la Cité. L'image de Jeanne en train de fredonner tout en vaquant à ses tâches ménagères revint dans ses pensées, puis celle de la lumière tombant à travers le feuillage comme des éclats de miroir posés sur de l'eau claire. Jeanne entourée des sons et des odeurs du printemps, de broussailles piquetées de jaune, de rose et de bleu, des fortes senteurs de terre et de l'entêtant parfum des buis qui jalonnaient le chemin rocailleux. La promesse de la douceur des jours d'été à venir.
    Quand Jeanne vint l'arracher aux couleurs de son passé, il ne put s'empêcher de sursauter.
    « Il ne répond pas », lui apprit-elle.

24
    Chartres
    Dans la cuisine de la demeure de la rue du Cheval-Blanc, Will Franklin buvait directement au goulot le lait censé chasser l'odeur de fiel et d'alcool qui frelatait son haleine.
    La gouvernante avait dressé la table du petit déjeuner tôt le matin, avant de prendre congé. La cafetière italienne était sur le fourneau, prête à chauffer. Will se dit que ces attentions étaient principalement destinées à François-Baptiste, sachant qu'en l'absence de Marie-Cécile elle ne se mettait jamais en peine pour lui. Il supposa que le jeune homme devait encore dormir, car rien n'avait été touché. Le couvert était mis pour deux, avec du miel et plusieurs sortes de confitures. Will souleva une serviette blanche étalée sur une coupe et vit qu'elle contenait des pêches, des nectarines, des pommes

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