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Lacrimae

Titel: Lacrimae Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Andrea H. Japp
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secrétaire du bailli, ma foi, c’était le secrétaire du bailli ! Ces gens-là traînent toujours derrière eux des fiels tenaces.
    — Et le moine ?
    — Ils nous sont presque tous inconnus. Ils vaquent à leurs affaires entre leurs murs. Certains ne se montrent que pour réclamer les impôts et les offrandes. Et en quoi un mire s’occupe-t-il de tueries ?
    Une nuance dans le ton du seigneur Philippe surprit Druon sans qu’il parvienne à la définir.
    — L’observation, l’analyse sont les mots maîtres, qu’il s’agisse d’identifier une maladie ou un vil coquin.
    — Bien. À vous revoir au plus vite, messire, reprit Philippe, soudain cassant. Ma tendre mie nécessite votre art. Elle m’est plus précieuse que ma propre vie.
    1 - Siège d’honneur, le plus souvent réservé au seigneur ou à sa dame, en général surélevé, parfois surmonté d’un dais.
    2 - Sorte de large pantalon rudimentaire que portaient depuis les Gaulois les paysans et les classes peu aisées. Il nous en reste « débraillé ».
    3 - L’angélique, considérée comme la plante la plus vertueuse au Moyen Âge, a de nombreuses propriétés, contre les migraines, les vertiges, l’anémie, les vomissements, etc. Également censée protéger des poisons, elle était très utilisée en pharmacie mais entrait également dans des préparations culinaires, notamment des desserts.
    4 - Qui provoque et facilite les menstrues.
    5 - Qui soigne les migraines.
    6 - Inventaires de toutes les préparations à base d’animaux ou de pierres, dont nombre réputées à tort capables de lutter contre les poisons.
    7 - Concrétions calculeuses trouvées dans l’estomac, l’intestin et les voies urinaires des quadrupèdes.
    8 - Le goitre.
    9 - Remèdes qui expulsent de l’organisme les toxiques et préviennent l’effet des poisons.
    10 - Qui use de mauvaises finesses.

XXV
    Tiron, novembre 1306
    M aîtresse Borgne avait tergiversé. Certes, le départ de Druon et d’Huguelin se traduirait par un gain : deux bouches de moins à nourrir, d’autant que le petit avait une panse sans fin. D’un autre côté, exhiber « son » aesculapius la flattait. Bah, de toute façon, elle n’avait nul malade à lui confier et il repartirait un jour ou l’autre.

    La preste arrivée, dès le lendemain, du seigneur bailli, Louis d’Avre, dans leur petite bourgade en surprit plus d’un, bien qu’on lui eût trucidé son secrétaire. Prenant, pour un bref moment, ses quartiers dans la salle de l’auberge, il interrogea maîtresse Borgne puis fit mander Robert qui n’en menait pas large.
    À la vérité, Louis d’Avre était assez impressionnant. Grand, les cheveux très courts, poivre et sel, tout en lui trahissait l’austérité, jusqu’à son débit précis, sans embellissement de langue, son visage émacié, ses yeux bleu pâle, son regard intense au point qu’il en devenait intimidant. Cependant, la gargotière insista tant, avec déférence mais finesse, que Louis d’Avre condescendit à rencontrer Druon, plus par désir que la commère le laisse en paix que par réelle envie.
    Druon éprouva une vive émotion en pénétrant dans la salle. Louis d’Avre ressemblait étonnamment à Jehan Fauvel, son père. Au-delà de son allure, ce fut l’impressionnante force paisible qui émanait de cet homme qui troubla le mire. Il dut fournir un effort pour contrôler sa voix dont il força encore plus les graves lorsqu’il se présenta. L’autre rétorqua sans l’ombre d’un sourire :
    — Fichtre, vous avez là admiratrice opiniâtre ! Or donc, monsieur, vous auriez tiré la baronne d’Antigny, que je connais de belle réputation, de mauvais draps ? L’histoire de cette bête maléfique, à la vérité un horrible tueur en déguisement, a fini par nous parvenir.
    — En effet.
    Avre le considéra un instant, puis lâcha :
    — Savez-vous que je dispose de vastes moyens afin de vérifier ce que l’on me conte ?
    — Vérifiez, seigneur. Je doute que la baronne serve un vilain portrait de moi.
    — Et donc, vous êtes originaire de Brévaux ?
    Conscient du danger, de l’erreur qu’il avait commise en choisissant ce nom, Druon inventa :
    — Pas de celui qui vous est proche. Mon village est situé au sud du royaume, non loin de Cahors.
    — Hum… vous me semblez bien jeune pour vous targuer d’être un aesculapius , remarqua le bailli d’un ton plat.
    — Je ne me targue de rien de tel, même si mes patients

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